Méditation du 22e Dimanche du Temps ordinaire

« Transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu.»

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.» Le Seigneur Dieu mon unique bonheur m’invite à prendre la croix pour marcher à sa suite. La joie de Dieu resplendit dans la joie de l’homme lorsqu’il est don. Et Jésus nous le révèle dans son incarnation, lui qui a été donné à notre humanité pour venir la sauver. « En réalité le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné »[i]. En effet, le salut apporté par Jésus se vit dans la joie de la rencontre, la lumière de la vérité qui transforme notre vie dans l’ajustement à sa parole, le témoignage de notre foi jusqu’au don sincère de nous-mêmes et malgré nos limites et nos lourdeurs de nos vies. « Pourquoi donc craignez-vous de porter la Croix, par laquelle on arrive au royaume du ciel ? Dans la Croix est le salut, dans la Croix la vie, dans la Croix la protection contre nos ennemis. Dans la Croix est la force de l’âme; dans la Croix la joie de l’esprit, la consommation de la vertu, la perfection de la sainteté. »[ii] Accepter de porter le don de la croix, c’est accueillir le bonheur dans tous ses aspects, et non pas ceux que je choisis. Croix et joie riment parce qu’ils sont une même expression de la foi. Elle n’empêche pas la réalité de la lourdeur de la croix, et sa part de souffrance, de solitude, et d’humiliation, mais la joie se comprend dans l’obéissance à la Parole, la confiance en Dieu malgré tout, et autorise l’ouverture fraternelle (deux exemples dans le chemin de croix du Christ, l’appel aux filles de Jérusalem, et le don de sa mère à Jean, attentif aux autres, dans les plus douloureux moments). Si la joie fait partie de la croix, c’est dans l’accomplissement de l’amour vécu, et la réalisation de la promesse attendue, de la résurrection. La joie n’est pas tant dans le passage, que dans la maturation qu’elle propose, et la fécondité promise.

L’humilité de la joie se comprend à travers le passage de la croix, et en même temps celle-ci creuse en profondeur le sillon d’une fidélité au Seigneur et d’une nouvelle source de communion faisant résonner le temps des béatitudes. La croix est l’humilité de la joie. La Parole de Dieu en est la douceur de la joie. L’Esprit Saint nous révèle que par le don, le service est joie même à travers nos propres limites et celles de ceux que l’on sert et qui peuvent être des croix. Le service révèle le fruit de la prière, dans l’amour partagé et fait de nous des collaborateurs de la paix. C’est cela marcher à la suite du Christ. Vivre la joie en toute circonstance, et grandir en profondeur dans la confiance en Dieu en se laissant labourer par la Parole, transformer par la charité, et sûrs de la grande espérance du salut. « Heureuse l’âme qui entend le Seigneur lui parler intérieurement, et qui reçoit de sa bouche la parole de consolation ! Heureuses les oreilles toujours attentives à recueillir ce souffle divin, et sourdes au bruit du monde ! … qui écoutent non la voix qui retentit au-dehors, mais la vérité qui enseigne au-dedans ! … Heureux ceux dont la joie est de s’occuper de Dieu et qui se dégagent de tous les embarras du siècle ! »[iii] La joie est donc l’ajustement de sa vie à la Parole de Dieu et contemplant le Christ suivre son exemple. Elle est le signe de la prise en compte de l’intégralité de notre humanité dans notre vocation première de ressembler à Dieu.

L’obéissance est alors comprise comme accomplissement de la volonté et marque notre disponibilité. La prière ouvre au dialogue avec Dieu et à l’écoute de l’Esprit Saint avec cette liberté intérieure de faire sienne la volonté du Seigneur. « Seul l’Esprit sait pénétrer dans les replis les plus sombres de la réalité et prendre en compte toutes ses nuances, pour que, sous un nouveau jour, émerge la nouveauté de l’Evangile. »[iv] et nous révèle la nouveauté du chemin par un éclairage toujours plus lumineux de la présence de Dieu. Vouloir ce que Dieu veut nous introduit alors à une relation de pleine communion et porte un témoignage pour ceux qui nous entourent.

L’amour expression de l’Esprit Saint par la grâce

C’est ainsi que l’amour n’est plus quelque chose d’abstrait, dans une pensée du cœur, mais une réalité vécue à travers les croix du quotidien. « La croix, en particulier les peines et les souffrances que nous supportons pour suivre le commandement de l’amour et le chemin de la justice, est une source de maturation et de sanctification. »[v] car nous sommes invités à vivre de la grande espérance du salut et non dans la peur de la mort, dans le service de la charité, et non l’individualisme et l’utilitarisme, fidèles aux Ecritures, et non pas relatifs à l’interprétation du moment. La radicalité de la croix, nous rappelle la radicalité de l’amour, et invite au don pour le témoignage de l’amour vivant en nous et autour de nous. C’est l’amour qui nous rend témoins, et nous envoie aux carrefours du monde, et c’est cela notre joie. « Il y a des moments difficiles, des temps de croix, mais rien ne peut détruire la joie surnaturelle qui « s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout »[vi]. C’est une assurance intérieure, une sérénité remplie d’espérance qui donne une satisfaction spirituelle incompréhensible selon les critères du monde. »[vii]. Le discernement de ce que nous avons à vivre, demande l’intelligence des Ecritures et en même temps la perception de l’actualisation de la Parole dans notre vie. Cela demande de faire des choix, et dans le passage de la mort à la vie accueillir ce que Dieu nous donne de vivre. Accueillir la croix est donc accueillir les fleuves d’eaux vives par la grâce répandue. La salut est compris comme l’immersion de l’amour jusqu’à la radicalité du signe de la crucifixion. L’amour est vrai, un don total que la croix nous rappelle dans sa dure réalité, mais pour nous éclairer de l’aurore de Pâques. Dieu n’a pas fait semblant, il est vraiment mort pour nous, et pour sauver chacun d’entre nous. Alors je comprends l’amour comme total,… alors je comprends ma vie dans l’amour de Dieu, et je veux le suivre.

Savoir prendre du recul

Renoncer à soi-même et porter sa croix, c’est de ne pas faire de la pandémie le tout de notre relation humaine, et subir un interdit qui nous déshumanise. La relation à l’autre a besoin de contact physique, et d’un dialogue, les yeux dans les yeux. Vivre d’espérance, c’est non pas être téméraire, mais dans l’évaluation des risques s’orienter vers ce qui a du sens et refuser la culture de mort, véhiculant drame et peur comme seules raisons d’un engagement. Etre à l’écoute de l’Esprit Saint demande dans l’humilité de reconnaitre les pas de l’amour et se mettre à son service là ou Dieu nous demande d’être. C’est bien l’Esprit qui nous transforme par grâce, et notre responsabilité de ne pas enfouir le talent dans les préoccupations du monde mais à l’appel de Dieu à le suivre là ou Il est. « Les œuvres d’amour envers le prochain sont la manifestation extérieure la plus parfaite de la grâce intérieure de l’Esprit : « L’élément principal de la loi nouvelle c’est la grâce de l’Esprit Saint, grâce qui s’exprime dans la foi agissant par la charité ».[viii] »[ix] Plus nous aimons et plus nous sommes réceptifs à l’Esprit Saint, et au don du service de l’amour, plus nous sommes dans la joie de l’intégration de toute notre personne à l’appel de Dieu. Une joie des retrouvailles libérées des chaines du péché pour profiter de toutes les grâces que l’Esprit Saint nous partage.

Le péché de Saint Pierre est alors à refuser le salut proposé par le Seigneur c’est-à-dire refuser les conséquences de la vertu de la grande espérance du salut qui demande l’obéissance du Christ jusqu’à la mort sur la croix, et nous promet la joie de la résurrection. La vie n’a de sens qu’en Jésus Christ. Comme nous devrions le mettre sur les frontons de toutes nos portes, un rappel nécessaire à toutes nos actions. La vie n’a de sens qu’en Jésus. Là nous connaitrions la joie qui demeure, parce que l’Evangile serait notre demeure. « Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes. » Prendre la hauteur sous les ailes de Dieu et vivre sa joie comme lieu de réalisation de l’alliance avec Dieu, et d’intégration de tout notre être au plan divin. Le sens de Dieu oriente véritablement la joie vers une source inépuisable de vie. De nouveau en communion par grâce, j’expérimente la paix comme lieu de réalisation de tout mon être, et ce qui donne sens à tous mes engagements.

Sens de l’homme au sceau de l’espérance

 « Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ?. » La question du sens de ce que nous vivons est posée de manière brutale à ceux qui refusent la croix, c’est-à-dire, à ceux qui refusent d’aller au-delà des apparences pour saisir la joie de la résurrection. La croix est un passage mais la fin ultime est bien la communion avec Dieu dans la civilisation de l’amour. Etre l’amour au cœur de toutes nos relations, c’est être attentif à la place de l’espérance dans nos vies dans la foi aux Ecritures. Le souffle de Dieu nous introduit à la joie de la communion, car nous comprendrons que l’amour transcende toute notre personne.

Hélas, l’immédiateté de notre sensibilité peut être un mirage, et le refus du combat spirituel une impasse. La vertu d’espérance est l’occasion pour nous de faire mémoire de la promesse éternelle de Dieu pour nos vies, car elle s’est fait présence avec Jésus, et nous sauve définitivement, l’Esprit Saint nous accompagne en donnant grâce sur grâce. « La vraie, la grande espérance de l’homme, qui résiste malgré toutes les désillusions, ce ne peut être que Dieu – le Dieu qui nous a aimés et qui nous aime toujours « jusqu’au bout », « jusqu’à ce que tout soit accompli »[x]. Celui qui est touché par l’amour commence à comprendre ce qui serait précisément « vie ». »[xi] L’acceptation de la croix, c’est comprendre le prix radical de la vie, et en même temps la participation entière de Dieu dans l’amour, pur don. Les disciples d’Emmaüs ont vécu la désillusion de la croix, mais la présence du Christ et le rappel des Ecritures les a remis en route sur l’annonce d’un dialogue avec Dieu, d’une rencontre qui bouleverse, d’un Dieu qui se dit.

Avec Jésus tout a du sens

Tout prend sens car le Christ est notre vie. Dans les pertes de repères, peut-être pourrions-nous être assidus à la prière, et à la lecture de la Parole de Dieu pour refonder notre espérance en Christ, et le contempler dans notre aujourd’hui. Quand bien même je traverse les abysses de la mer, que la tempête semble m’emporter, il me faut fixer mon regard sur la croix du Christ pour entrer dans la joie du salut. Ne regardons pas si nous pouvons marcher sur les eaux, ou pas, mais bien si nous sommes avec Jésus, présents à la volonté du Père, et dociles au souffle de l’Esprit Saint. Souvent les choix de l’amour demandent aussi des renoncements, et des sacrifices, pour un meilleur bien. Une forme d’exigence qui nous sort de nous-mêmes pour nous tourner vers nos frères, et ainsi vivre la vérité de l’amour avec Dieu. « Il est vrai que chacun aime à suivre son propre sens, et a plus d’inclination pour ceux qui pensent comme lui. Mais si Dieu est au milieu de nous, il est quelquefois nécessaire de renoncer à notre sentiment pour le bien de la paix. »[xii] Le témoignage de notre vie, comme artisans de paix, garde toute sa saveur dans cette civilisation de l’amour où nous sommes tous appelés. Lorsque Jésus est au milieu de nous dans toutes nos activités, alors nous expérimentons par avance, l’œuvre de la civilisation de l’amour.

Néanmoins, nous devons être des gardiens de l’espérance, en refusant la peur comme arme de décision désastreuse pour la relation. La prudence n’est pas l’incohérence des prises de position qui n’ont pour but que de juguler une angoisse de la mort dans une surenchère de consignes parfois franchement irrationnelles. Il s’agit de « discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait. ». C’est bien dans le discernement que nous aurons à user de prudence, pour ne pas tomber dans la témérité d’une part, ou dans une surenchère sécuritaire d’autre part. Cela demande pour nous de mettre en rapport le bénéfice et le risque, et en même temps de savoir ce qui est premier, ce qui a vraiment du sens, à l’écoute du souffle de l’Esprit Saint, et à la lecture de la Parole comme boussole de notre vie. En toute chose l’amour est premier. Ni la science, ni la logique, ni nos angoisses, rien ne saurait être plus fort que l’amour, et ne pourrait remplacer l’amour qui demande la relation, la communion, et amène à une fécondité qui nous conduit vers les prés d’herbes fraiche.

Le salut comme fin ultime de la promesse de communion

Le jugement du dernier jour se fera sur l’amour. « L’amour devient le critère pour la décision définitive concernant la valeur ou la non-valeur d’une vie humaine »[xiii] Et il y aura bien un jugement pour redire la vérité de l’amour dans l’exercice de nos responsabilités. Non pour nous écraser, ou nous coincer mais prendre acte de nos choix. Or même là, au dernier moment, Dieu dans la gratuité du don de l’amour, loin de nous enfermer dans nos actes nous posera encore la question. Veux-tu vivre d’amour ? « Il vient à notre rencontre, Il cherche à nous conquérir – jusqu’à la dernière Cène, jusqu’au Cœur transpercé sur la croix, jusqu’aux apparitions du Ressuscité »[xiv] jusqu’à souffler dans notre vie les grâces nécessaires pour que nous entrions en relation avec Lui.

L’amour ne se comprend vraiment que dans le dialogue, et la rencontre avec l’autre et par une dimension d’écoute et de silence pour accueillir ce qui nous est donné. L’amour est une manifestation de Dieu que nous sommes appelés à vivre dans toutes nos relations, une trace de notre surnature qui finit toujours par transparaitre, même dans la plus sombre des personnalités. « La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour. »[xv]. Entrer dans le dialogue de l’amour commence par faire silence pour écouter Dieu nous parler, puis être attentifs à nos frères et discerner les vrais besoins. Enfin il s’agit de se rendre disponibles pour partager avec chacun ce chemin d’humanité qui est relation. En effet, le salut est d’abord une histoire de relation, celle de Dieu notre Père avec l’homme par l’alliance, celle du Fils dans l’incarnation pour venir nous sauver une fois pour toutes, celle de l’Esprit afin de nous accompagner jour après jour à entendre la voix du Seigneur et y répondre de tout notre cœur.

Invités à quitter la peur pour entrer en confiance dans la Parole du Seigneur, nous voici témoins d’une joie de la rencontre. Il est vivant et m’appelle au salut, et il m’invite à en témoigner dans la force de l’Esprit Saint. Le premier combat de la peur, c’est de faire confiance à Dieu, en d’autres termes c’est la foi. L’espérance n’en est qu’une conséquence. C’est parce que j’ai confiance en Dieu et en son œuvre de salut, et que je me sais sauvé, que je n’ai plus peur et que je peux affirmer que Jésus Christ est mon Sauveur. L’aventure de la foi entraine les enfants de Dieu à toujours regarder vers le Christ pour y puiser la source de la vie. « Bien que plongés comme tous les autres hommes dans la complexité dramatique des événements de l’histoire, ils restent fermes dans la certitude que Dieu est Père et qu’il nous aime, même si son silence nous demeure incompréhensible. »[xvi] L’amour est supérieur à la peur, et ramène à une autre réalité où la relation est lieu d’un dialogue où notre dignité d’image de Dieu, appelés à la ressemblance est première. Cette dignité qui restaure notre vie dès que nous en prenons pleinement conscience et que nous laissons le Christ nous guider. Cette dignité qui est propre à tout être humain, comme lieu de l’amour de Dieu dans son projet de création unique.

Alors, nous comprenons peu à peu, en méditant les Ecritures, que l’amour n’exclut par les croix, et les parts de souffrances, ni le service et le don sincère de soi-même. Mais en même temps il est fortement imbriqué dans l’espérance dont il puise la ressource énergisante, et la confiance en Dieu comme lieu de rencontre à travers la Parole. La foi demande une adhésion à la gratuité de l’amour, et la reconnaissance de notre identité de fils de Dieu dans la civilisation de l’amour. « Tout ce qui est contraire à la civilisation de l’amour est contraire à la vérité intégrale sur l’homme et devient pour lui une menace : cela ne lui permet pas de se trouver lui-même et de se sentir en sécurité comme époux, comme parent, comme enfant »[xvii] Vouloir retrouver cette communion avec Dieu à travers la civilisation de l’amour passe par l’espérance, comme lieu de persévérance de la confiance en Dieu et de transformation de nos choix pour nous approcher au plus près de sa Parole afin de mieux en mieux la vivre dans tous les choix que nous posons. Car plus nous vivons l’amour de Dieu plus nous nous humanisons, et savons nous tourner vers nos frères. Une complémentarité de l’amour qui pousse à reconnaitre l’œuvre de la création en toute occasion. Là se trouve la fécondité de la Parole de Dieu, dans l’assimilation personnelle, et la restitution, chacun selon ses talents. Tout cela parce que l’amour demande la libre participation pour une pleine fécondité. Aimer en vérité, c’est être ajusté à la volonté de Dieu et à nos frères, et œuvrer dans une unification de notre personne et de toutes nos relations en artisans de paix.

Synthèse

Et comme témoin de l’amour nous devons rendre compte de notre espérance qui nous habite en refusant les fuites, mais en acceptant de porter nos croix et de marcher à la suite du Christ avec fidélité, et la libre obéissance à la volonté de Dieu. Car Lui nous laisse libres et laisse libre chacun de ces enfants, pour les amener à renouer le dialogue et faire un nouveau choix, celui de l’amour en acceptant pleinement Jésus dans notre vie. « Nous disposons d’un trésor de vie et d’amour qui ne peut tromper, le message qui ne peut ni manipuler ni décevoir. C’est une réponse qui se produit au plus profond de l’être humain et qui peut le soutenir et l’élever. C’est la vérité qui ne se démode pas parce qu’elle est capable de pénétrer là où rien d’autre ne peut arriver. Notre tristesse infinie ne se soigne que par un amour infini. »[xviii] Tout prend sens lorsque nous entrons en relation avec Dieu et que nous laissons l’Esprit Saint nous guider à travers la Parole du Verbe incarné. La vérité n’est pas une idée ou une situation, mais une personne, Jésus. Et la vérité nous entraine sur un chemin pour nous mener à Dieu, c’est-à-dire à la source de toute vie qui est vie lui-même. Notre vie n’a de sens que dans la vie en Dieu. Il n’y a aucun relativisme dans tout cela, mais juste l’appel au bon sens et à la réalité de l’amour. Cette réalité de l’amour qui connait les croix, comme la souffrance, la maladie, les échecs, les épreuves, mais aussi, la beauté de la communion, la joie de la relation, et l’ajustement à notre vocation première de fils de Dieu.

C’est pourquoi, porter la croix nous amène à découvrir la vertu de l’espérance et en même temps à expérimenter la tendresse de Dieu qui vient à notre secours, et nous aide dans tous les passages difficiles par sa présence. C’est justement là, que nous comprenons que la foi est d’abord une expérience de relation avec Dieu, une rencontre où nous discernons les signes de ce que nous avons vraiment à vivre. Laissons-nous aimer par Dieu et guider sur le chemin du salut avec confiance. « Après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau. »

29 aout 2020 – Père Greg – Curé. Saint Charles Borromée – Joinville-le-Pont

Sources