“Qu’ils soient un comme nous” 7è dimanche de Pâques

« Voici comment nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné part à son Esprit. » La vie du disciple du Christ est une familiarité avec la Parole, poussé par l’Esprit à la traduire en actes. Le Christ nous montre le chemin de vie, l’Esprit nous fait agir sur ce bonheur en marche, dans une même dynamique de la volonté de Dieu à travers la Parole et le don sincère de nous-mêmes. L’Esprit change notre vie par une écoute active qui devient féconde à travers nos actes. La rencontre du Christ nous transforme dans cette recherche du sens et la vie del’Esprit nous embrase d’un désir de Dieu pour la communion. Dans la foi, nous vivons la vérité de l’amour par l’action de l’Esprit, qui agit dans notre vie et nous pousse à devenir acteurs de la joie de Dieu à travers la recherche d’unité, dans la même volonté du Père qui est aux cieux.

1 La vie de l’Esprit

La vie de l’Esprit est une rencontre de la joie de Dieu en communion avec notre oui à sa présence et une acceptation de tout notre être pour nous rendre disponibles à son appel. « La joie naît toujours d’un certain regard sur l’homme et sur Dieu. »i Si Dieu nous appelle, c’est parce qu’Il voit tous les possibles qu’Il a mis en nous et, si nous répondons par la disponibilité de tout notre être, c’est bien dans l’esprit de confiance et de fidélité à sa Parole. AvecDieu, nous pouvons aller partout, car Il est notre guide qui nous rassure et nous lui restons fidèles dans cette confiance, en persévérant dans nos choix de vie ceux-ci nous portent vers la lumière du Christ.

La prière fruit de l’Esprit

La rencontre du Christ est un accompagnement dans l’intelligence des Écritures pour comprendre l’enracinementde la Parole dans notre vie. Cela n’est possible qu’à travers une vie de prière dans le souffle de l’Esprit Saint et l’exigencede vouloir Lui être fidèle et Lui faire confiance en toute chose. Or la présence de l’Esprit nous pousse à rechercher cedialogue avec Dieu, comme un désir profond qui veut boire à la source d’eau vive. « O lumière bienheureuse, viensremplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles. »ii La recherche de l’Esprit Saint est d’abord une expérience dedialogue avec Dieu et de communion avec Lui. C’est une forme de familiarité dans la rencontre, pour comprendre sonœuvre de l’intérieur et redécouvrir la création du jardin dans sa dimension originelle. « La prière est celle qui ouvre laporte à l’Esprit Saint, qui est celui qui inspire pour avancer. …Les femmes et les hommes saints n’ont pas une vie plus facile que les autres, au contraire, ils ont eux aussi leurs problèmes à affronter et, en plus, ils sont souvent l’objet d’oppositions. Mais leur force est la prière, qui puise toujours au «puits» intarissable de notre mère l’Église. Par laprière, ils alimentent la flamme de leur foi, comme on le faisait avec l’huile des lampes. Et ainsi, ils avancent en marchant dans la foi et dans l’espérance. »iii Dans cette relation à Dieu nous nous abandonnons peu à peu à sa saintevolonté et nous vivons la joie d’une création, unifiés à notre Créateur en devenant nous-mêmes acteurs de cettecommunion. La disposition du cœur et la recherche d’unité s’enracinent dans la prière, comme source inépuisabled’inventivité pour chaque jour ajuster la relation. La prière est cette respiration de l’âme qui nous pousse à avancer en présence de Dieu et à faire les choix d’un meilleur bien afin d’aller à sa rencontre pour la vie éternelle.

Le dialogue avec Dieu se vit dans la prière et la confiance en sa Parole de vie. Même dans nos contradictions etnos difficultés, nous demandons à l’Esprit de nous unifier. « Sans ta puissance divine, Il n’est rien en aucun homme rienqui ne soit perverti. »iv L’Esprit nous conduit à purifier nos désirs et l’homme y trouve sa guérison intérieure qui se manifeste aussi de manière extérieure. Faire entrer Jésus dans sa demeure et accueillir les fruits de l’Esprit ont uneconséquence dans notre vie, d’unification, de joie de communion et de recherche d’un dialogue plus intense, jusqu’à un cœur à cœur. « C’est l’Esprit de Pentecôte qui emporte aujourd’hui de très nombreux disciples du Christ sur les chemins de la prière, dans l’allégresse d’une louange filiale, et vers le service humble et joyeux des déshérités et des marginaux de notre société. »v La relation de la présence de Dieu et de la présence au frère sont intimement liées, à tel point quedans la vie de l’Esprit nous ne faisons pas de différence. Nous devons vivre les deux relations avec la même intensitéd’amour, à des niveaux différents certes, mais toujours dans cette dynamique du Salut promis à tous (à moi et à monprochain). L’amour nous pousse à agir dans la complémentarité de notre vocation humaine, comme êtres de relation.C’est bien l’expérience de la prière que de nous pousser à l’amour fraternel, c’est une complémentarité dans l’amour pour une vérité de tout notre être, vibrant à la présence de Dieu en toute occasion.

Revoir notre attitude dans la célébration eucharistique c’est être vigilants à la vie de l’Esprit dans le temps quise déroule, comme l’offrande du Fils pour nous mener au Père. L’Esprit nous fait participer au sacrifice du Christ en révélant le don de l’amour et ouvrant nos yeux à la merveille qui se déroule. « Le Fils de Dieu, Jésus Christ, en tant qu’homme, dans la prière ardente de sa passion, a permis à l’Esprit Saint, qui avait déjà pénétré jusqu’au fond son humanité, de la transformer en un sacrifice parfait par l’acte de sa mort, comme victime d’amour sur la Croix. »vi Toute prière est un rapport personnel avec Dieu, mais toujours avec un impact communautaire. Les sacrements, au cœur denotre prière, nous aident à persévérer dans la méditation de la Parole de Dieu et à découvrir d’autres aspect du service de la charité dans l’ingéniosité du dynamisme de l’Esprit.

Le rapport au frère

La vie baptismale doit se voir, en paroles et en actes. C’est le message de Jean Paul II dans son voyage versl’hexagone : « France qu’as-tu fait de ton baptême ? » Or, la société dans laquelle nous vivons doit être transformée par notre exemple de vie, et cela n’est possible que par l’action de l’Esprit Saint et les dons qu’Il nous fait vivre. Cette exigence de vivre de notre baptême demande en même temps le témoignage du Christ Sauveur et la vérification de notrefoi dans la vie de l’Esprit. Or, nous manquons parfois de chaleur lorsque nous parlons de Dieu, presque des fois en nousexcusant de croire auprès de notre prochain, ou dans une névrose obsessionnelle d’un laïcisme en perte de sens. La vie de l’Esprit n’est pas un concept intellectuel, ni une recherche d’érudit ou de ‘parfait’ dans la sainteté. Elle est une communication, pour tous ceux qui s’ouvrent à sa grâce agissante, des dons à partager à profusion pour ceux qui saventêtre des canaux par la disponibilité de leur vie. La vie de l’Esprit, plus que des mots, est d’abord une manière de vivre,une grâce qui rejaillit dans toutes nos relations et nous fait louer Dieu en toute occasion. C’est la joie exigeante d’un bonheur qui s’authentifie par notre disponibilité, une joie qui se partage dans la relation au frère par un regard bienveillant et la recherche du meilleur bien. « « La charité ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité: elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout »vii. L’éducation d’un tel regard n’est pas seulement une affaire de psychologie. Elle est également un fruit de l’Esprit Saint. »viii Il nous faut sans cesse modeler notre vie dansle service de Dieu et du frère, et l’Esprit Saint nous aide à y voir clair sur la “fiche de poste” car le rapport au frère dans le service doit se vivre de manière ajustée à notre relation à Dieu et à toute la création.

L’Eucharistie, source de la joie

La prière nous amène à la vraie nourriture de l’Eucharistie qui nous régénère. Or l’Esprit Saint participe ausacrement de l’amour en nous rendant aptes à le recevoir par la disposition de notre vie. Dans l’amour, nous prenonsconscience du don de Dieu pour notre vie et cette relation particulière du sacrifice d’action de grâce, où nous sommes comme divinisés dans notre humanité. Le Christ, aliment de notre Salut, nous fait vivre de manière plus intense cettevie dans l’Esprit, Il façonne nos façons de voir pour nous conformer à la volonté de Dieu. « Ce regard positif sur les personnes et sur les choses, fruit d’un esprit humain éclairé et fruit de l’Esprit Saint, trouve chez les chrétiens un lieu privilégié de ressourcement: la célébration du mystère pascal de Jésus. »ix L’un et l’autre paraclets nos conduisent vers le Père et, dans le ressourcement du sacrement de l’amour, nous reconnaissons un peu plus cette dépendance à Dieu età son œuvre de Salut. C’est pourquoi l’eucharistie est au cœur de notre vie chrétienne, comme la manifestation du Christ qui consolide notre corps, et la vie de l’Esprit fortifie tout notre être vers la réalisation de la grande espérance. L’Espritnous pousse à choisir Dieu, alors que le Christ, par son corps et son sang, nous signifie cette transformation à vivre pour connaître la joie de la communion. Certes c’est un chemin difficile, où nous passons par des étapes de désert et de tentations, mais en même temps il nous fait grandir dans la maturité spirituelle pour accueillir, tel qu’il se doit, la terre promise.

2 « Garde mes disciples unis dans ton nom »

« Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, commenous-mêmes. » Garde mes disciples unis, une prière pour rechercher l’unité, non seulement dans tout notre être et dansla relation aux autres et au monde dans une écologie intégrale, mais une unité qui tient son principe dans l’unité trinitaire comme lieu de fécondité. «Qu’ils soient un comme nous » est un appel à l’unité, inscrite dans notre vocation d’imagesde Dieu. Non seulement Dieu a déposé en chacun son image, en signe de communion d’une manifestation de sa grandeur, mais Il nous appelle à cette unité de tout notre être (ontologique) afin de révéler l’action du Père dans notre vie. Ce n’est pas un effort supplémentaire, mais bien une exigence de toute notre personne à rechercher l’unité, parce que nous avonsété créés en tant qu’êtres de relation. Cette unité se fonde sur l’amour de Dieu car « Dieu est amour : qui demeure dansl’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. » C’est une interpellation pour chacun d’entre nous, afin de comprendre l’amour, non d’un point de vue statique, mais dynamique en nous rendant partenaires de l’amour de Dieuet donc acteurs dans les choix que nous effectuons pour rechercher l’unité. La véritable quête de sens de Dieu et le parcours de la foi se vivent dans l’amour et développent notre désir de Dieu. « Le désir de Dieu est la disposition proprepour s’unir à Dieu. »x L’unité et le désir sont d’une même veine qui irrigue notre vie spirituelle. Le désir apportel’oxygène de l’accueil de la grâce, pour nourrir notre être de la présence de Dieu. L’unité nous permet de faire corps, afin de révéler l’action efficace de Dieu dans notre vie et celle de nos frères.

L’humilité, une voie de l’unité.

L’humilité spirituelle est une meilleure connaissance de nous-mêmes et une vérité de tous nos actes dans les limites de notre humanité, qui nous rend bien pauvres devant le Créateur, mais aussi devant nos frères. « De là naît l’amour du prochain… ici également on acquiert la soumission et l’obéissance sur le chemin de l’esprit. »xi C’est une dispositionde tout notre être pour vivre la communion dans l’amour, comme lieu de relation réalisant une fraternité telle que vouluepar Dieu. L’unité n’est pas dans l’esprit du monde à travers l’échange des biens ou la recherche de l’utile, mais commeespace de déploiement de notre vocation spirituelle. Comme Dieu se manifeste dans notre vie et révèle son amour,l’unité que nous vivons révèle cet amour de Dieu et notre vocation de fils d’un même Père. Autrement dit, le fait de nepas rechercher l’unité est donc de l’ordre du péché, ou plus exactement du refus de recevoir la grâce de l’amour de Dieuqui se manifeste par la communion. Et tout nous oriente vers cette communion dans la relation spirituelle. « La différenceest grande entre posséder Dieu simplement par la grâce et le posséder de plus par l’union… il y a la même différence qu’entre les fiançailles et le mariage. »xii L’engagement de l’unité nous conduit donc à vivre l’amour en vérité. L’EspritSaint est par nature communion de l’amour du Père et du Fils : Personne Don, Il nous dévoile l’amour comme espacede rencontre. La prière du Christ pour les disciples rappelle l’injonction de la Parole à garder précieusement notre fraternité. C’est là notre témoignage premier.

Si nous relisons le récit biblique et le premier refus d’unité, c’est l’orgueil de vouloir être comme des dieux. Cet orgueil se décline par l’inégalité de l’action de Dieu dans la vie des hommes, une jalousie maladive qui les empêche de saisir la bénédiction et un refus de la mystérieuse différence s’achevant ainsi par le meurtre d’Abel et l’impatience devoir Dieu agir. Certains quittent des postes dans un esprit de vanité, les dents ayant cessé de racler le parquet, pourd’autres opportunités sans discernement ni persévérance de l’effort à accomplir dans le temps. Ils veulent tout, tout de suite, et s’en vont pour faire d’autres choses, et nous voyons cela même dans l’Eglise ! La vanité de recherche d’une promotion au lieu d’accueillir le don de Dieu au moment opportun. Or, Dieu vient bien retrouver Caïn, non pour le bénir, mais pour lui demander ce qu’il a fait de son frère. Notons qu’il y a encore une familiarité entre Dieu et Caïn. Dieu est toujours proche de nous, même dans les fautes les plus graves. Voyons dans ce négatif l’importance d’êtrevigilants à garder l’humilité, comme lieu de réalisation de tout notre être et de bénédiction sous le regard de Dieu. La voie spirituelle peut être aussi une pauvreté de notre vanité, à rechercher la gloire plutôt que l’annonce du Nom du Seigneur. L’unité des disciples dans le Nom de Dieu nous fait agir en tant que serviteurs et nous resitue à la bonne place. A travers la relation avec notre prochain, il nous faut toujours chercher à mettre Jésus au milieu pour resituer nos relations fraternelles. La communion fraternelle puise sa grâce dans le mystère trinitaire. Pour ce faire, agissons d’un seul cœur, d’une seule âme, en restant unis dans la prière et la vie sacramentelle, notamment l’eucharistie, la réconciliation et le partage en fonction des besoins de chacun, c’est-à-dire dans la vérité de la réalité.

L’unité pour une grâce de la fécondité

Comment pourrions-nous parler d’amour de Dieu sans vivre l’amour du frère ? Comment faire une différence entre les frères si nous avons un seul et même Père ? Or nous voyons bien autour de nous, et parfois en nous-mêmes, les murs que nous montons sur des aspects particuliers. D’autres aiment bien les frères qui pensent comme eux mais marginalisent tous les autres, parfois même au nom du droit à la différence ! Quant à nous, disciples du Christ, il nous faut annoncer la joie du Royaume dans le témoignage de vie que nous déployons dans nos relations. Une communauté qui se dénigre fait fuir, même les plus audacieux, mais une communauté qui accueille et s’émerveille de l’action de Dieu dans la viede chacun attire, même ceux qui sont le plus éloignés de la foi. Certaines évangélisations, ou débuts de communautés,ont été un échec cinglant par le fait d’avoir oublié que l’unité est le témoignage de l’amour et cimente toutes les relationsdans une même construction.

Le lieu par excellence de l’unité se vit dans le couple, qui comprend la fidélité dans le partage de l’alliance et lafécondité, à travers la confiance éprouvée pour toujours, et une liberté de choix, qui demande aussi une attention aux autres. Dieu est présent dans le couple. Plus le couple sait trouver les moments de dialogue, d’approfondissement de laParole de Dieu, de prière, d’attention aux autres par le service du temps partagée, plus la grâce de la communion granditet devient attractive, donnant aux enfants l’espace d’une construction harmonieuse et l’envie de faire de même. Unefamille recherchant la communion dans le don de soi est le gage d’un chemin spirituel qui nous mène à Dieu et construitla cité vers un meilleur bien qui se vit, qui se voit, qui témoigne. Cette civilisation de l’amour demande le partage d’unecommunion pour bien vivre ensemble.

Or, la Parole de Dieu nous guide sur ce chemin de communion avec Dieu et avec nos frères en nous rappelant quel’amour est premier et qu’il doit se vivre et non rester dans le registre de la pensée. Lorsque nous recherchons la communion entre nous, la parole de Dieu trouve une fécondité dans les interprétations que nous pouvons partager et mettre en pratique, dans la compréhension que nous pouvons déployer et dans les trésors pédagogiques de l’annonce. Les saints nous montrent le chemin, dans cette vie unifiée en Dieu et au service des frères. L’amour de Dieu et l’intelligibilité de la Parole doivent fortifier notre engagement baptismal à être fidèles au Christ et à rechercher, par nos actions prophétiques, à toujours témoigner de la joie de Dieu dans notre vie. Disciples du Christ par la qualité de vie, la prière et le développement de la vie intérieure, en prenant conscience de l’action de Dieu, nous vivrons l’exigence de lavie fraternelle. Or, l’amour est le lieu de l’authenticité de la foi dans le service du frère. La vie fraternelle est le meilleur service que l’on peut développer au cœur de l’évangélisation.

La communion, source de la nouvelle évangélisation

Quel visage montrons-nous dans l’annonce de l’évangile ? Si le Christ est notre source, comme vivons-nous en frères ? C’est le premier aspect de l’évangélisation dont nous devons témoigner dans notre vie personnelle et communautaire. « À la source de la nouvelle évangélisation et de la vie morale nouvelle qu’elle propose et suscite avec les fruits de l’activité missionnaire et de la sainteté, il y a l’Esprit du Christ, principe et force de la fécondité de la sainte mère Église. »xiii Or la recherche d’unité se vit à travers la présence de l’Esprit Saint et au cœur de l’Église. C’est là où nous vivrons l’amour parce que nous serons un dans le cœur de Dieu. Trop souvent nous oublions l’impératif du témoignage dans l’annonce de la Parole et parfois dans notre vie de prière. Pourtant le Seigneur nous envoie sur leschemins du monde, deux par deux, afin d’annoncer la Bonne Nouvelle. Si le Seigneur ne nous envoie jamais seuls, c’est bien pour signifier l’importance de la relation et de la rencontre qui se vit à plusieurs. On peut aussi y lire “celui qui parle et celui qui prie”, deux aspects d’un même témoignage et d’une même annonce. C’est le dynamisme du partagede la Bonne Nouvelle que de vivre cette joie à travers la communion. « Une annonce renouvelée donne aux croyants, même à ceux qui sont tièdes ou qui ne pratiquent pas, une nouvelle joie dans la foi et une fécondité évangélisatrice. En réalité, son centre ainsi que son essence, sont toujours les mêmes : le Dieu qui a manifesté son amour immense dans le Christ mort et ressuscité. »xiv Et l’Esprit Saint nous conduit à recevoir cette annonce dans la communion des disciples, comme lieu de réalisation de l’appel de Dieu pour chacun.

Synthèse

Nous devons vivre de l’Esprit Saint et en témoigner autour de nous. « Je vous exhorte donc à vous conduire d’unemanière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. »xv Nous avons à témoigner du baptême del’Esprit par notre façon d’être et de nous conduire, mais surtout par la recherche de la paix. Plus encore, nous vivifions cette vie lorsque nous recherchons la communion entre nous. Cela demande du discernement, car nous ne ferons pasboire un âne qui n’a pas soif, mais paradoxalement nous devrons rechercher à rétablir la relation dans une disponibilité sans faille, à chaque fois que cela semble possible et dans le souffle de l’Esprit.

L’unité est une des flammes de l’évangélisation, qui nous engage dans le temps à rester fidèles à la Parole et unis. « Dans tous nos besoins, dans toutes nos peines, dans toutes nos difficultés, nous n’avons pas de meilleure et plus sûreressource que la prière et une ferme confiance que Dieu nous viendra en aide par les moyens qu’il lui plaira dechoisir. »xvi La recherche de communion est alors à comprendre comme un chemin de sanctification pour nousconfigurer à l’image de Dieu et ainsi participer selon nos charismes et notre vocation à l’œuvre de création. « Le pèlerinage souhaité est, pour le peuple de Dieu dans son ensemble, et pour chaque personne au sein de ce peuple, un mouvement, une Pâque, c’est-à-dire un passage, vers le lieu intérieur où le Père, le Fils et l’Esprit l’accueillent dans leur propre intimité et unité divine. »xvii L’aventure de la foi doit être vécue dans la recherche d’ajuster notre vie à la Parole de Dieu et de marcher sur le chemin de sainteté, comme le Christ l’a fait. « Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

 

i Conclusion – Gaudete in Domino – Paul VI
ii Veni Sancte Spiritus (5ème strophe)
iii Catéchèse du 14 avril 2021 sur la prière – 29 L’Eglise maitresse de prièreiv Veni Sancte Spiritus (6ème strophe)

v Conclusion – Gaudete in Domino –Paul VI
vi &40 Dominum et Vivificantem
vii 1 Cor 13, 6-7

viii Conclusion – Gaudete in Domino –Paul VI
ix Conclusion – Gaudete in Domino –Paul VI

x P 1143 œuvres complètes saint Jean de la Croix – vive flamme d’amour A,strophe 3, 24
xi P 962 œuvres complètes op cité – La nuit obscure – chapitre 12, 8.9

16 mai 2021 – Père Greg BELLUT– Curé Saint Charles Borromée – Joinville-le-Pont

xii P 1142 Œuvres complètes op cité – vive flamme d’amour A, strophe 3, 23xiii &108 Veritatis Splendor
xiv &11 Evangelii Gaudium

xv Eph 4, 1-3
xvi P 727 œuvres complètes op cité – la montée du carmel livre 2 chaptitre 21,5xvii Gaudete in Domino op cité

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