Deuxième semaine de l’Avent. Textes, idées, suggestions

Deuxième semaine de l’Avent, du 6 décembre au 12 décembre

Désert. Israël

Dimanche 6 décembre : 2ème dimanche de l’Avent. Textes de la liturgie

En ce temps de l’Avent, la parole de Dieu nous invite à l’espérance. Dieu nous promet la consolation et la justice. Il marche avec son peuple et aplanit sa route. À nous de lui répondre et d’accepter de cheminer en sa présence en vivant la conversion du cœur. À nous d’accueillir ainsi le ciel nouveau et la terre nouvelle qu’il nous offre.

Lecture du livre du prophète Isaïe (40, 1-5. 9-11)

« Préparez le chemin du Seigneur »

Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes.

Une voix proclame : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées! que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée! Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé. »

Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu! » Voici le Seigneur Dieu! Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout. Voici le fruit de son travail avec lui, et devant lui, son ouvrage. Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.

Psaume 84 (85)

R/ Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.

J’écoute : que dira le Seigneur Dieu?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

R/

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

R/

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

R/

Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre apôtre (3, 8-14)

« Ce que nous attendons, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle »

Bien-aimés,

il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. Cependant le jour du Seigneur viendra, comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments embrasés seront dissous, la terre, avec tout ce qu’on a fait ici-bas, ne pourra y échapper. Ainsi, puisque tout cela est en voie de dissolution, vous voyez quels hommes vous devez être, en vivant dans la sainteté et la piété, vous qui attendez, vous qui hâtez l’avènement du jour de Dieu, ce jour où les cieux enflammés seront dissous, où les éléments embrasés seront en fusion. Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 1-8)

« Rendez droits les sentiers du Seigneur »

Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.

Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait :

« Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Homélie du Père Grégoire

« Une voix proclame : « dans le désert, préparez le chemin du Seigneur » La venue du Seigneur se prépare dans l’humanisation du monde, c’est-à-dire la réponse à l’amour de Dieu dans le service du frère. Il nous faut alors comprendre la préparation du chemin du Seigneur comme redécouverte de l’amour au cœur de nos vies et de nos relations dans la cité ou recherche d’un bien commun témoignant de la vie de Dieu dans nos vies d’hommes. « On peut donc dire que la civilisation de l’amour prend son essor à partir de la révélation de Dieu qui « est Amour », …. Cette civilisation est intimement liée à l’amour « répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné »i et elle se développe grâce à la culture constante dont parle, de manière si suggestive, l’allégorie évangélique de la vigne et des sarments… »ii Contempler Dieu, c’est contempler l’amour et le recevoir, ce qui demande de notre part une conversion permanente, afin de nous rendre disponibles à la gratuité du don, sans l’instrumentaliser dans nos rapports, d’accueillir chacun dans sa personnalité propre et de déployer le dynamisme de l’Esprit Saint pour vivre de la vie de Dieu.

L’amour est un chemin où nous sommes transformés, et ainsi rayonnons de la grâce. Aimer, c’est parler le langage de Dieu avec l’intégralité de notre être humain. Certes nous voyons nos limites, mais accueillons aussi la grâce de Dieu, qui surpasse toute intelligence pour se révéler dans nos cœurs, comme Celui qui fait toute chose nouvelle. Reconnaissons-Le à l’œuvre dans ce temps, même si parfois cela peut paraître bien obscur, et à l’heure du Covid Wuhan, c’est un euphémisme de le dire. Mais reconnaître l’œuvre de Dieu dans notre temps, c’est Le laisser parler dans notre histoire et entrer dans une nouvelle relation. « Cette histoire consiste dans le fait que l’homme, en vivant dans la fidélité au Dieu unique, fait lui-même l’expérience d’être celui qui est aimé de Dieu et qu’il découvre la joie dans la vérité, dans la justice, la joie en Dieu qui devient son bonheur essentiel. »iii La préparation du chemin du Seigneur est un appel à la joie, c’est d’ailleurs tout le parcours de l’Avent. Accueillir le règne de Dieu à travers l’incarnation du Fils et voir l’Esprit à l’œuvre aujourd’hui demande un témoignage par nos choix de vie et par nos actes. Et l’attention au prochain est la première étape de notre propre transformation intérieure.

Dire que Dieu passe par des médiations, nous rappelle le principe de réalité. Or, il en va de même pour l’amour de Dieu, qui doit passer au crible du frère pour authentifier sa véracité et, en même temps, vivifier la communion spirituelle et fraternelle. « L’amour de Dieu et l’amour du prochain se fondent l’un dans l’autre : dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus nous rencontrons Dieu. »iv L’attente de l’incarnation du Christ nous fait saisir l’importance de nous ancrer dans l’amour fraternel pour recevoir le Fils unique du Père. Or, nous dit l’apôtre Pierre dans ce monde qui court à la futilité, nous devons préparer l’avènement du jour de Dieu « en vivant dans la sainteté et la piété ». Le Christ s’offre à nous dans notre humanité, mais relève celle-ci de sa présence pour la présenter au Père dans sa propre sainteté. L’esprit de piété que nous sommes invités à vivre, est celui du dialogue avec Dieu dans la prière, la méditation des Ecritures et la contemplation de son œuvre. Dieu se découvre à travers notre disponibilité. « Si le sentier de notre Rédempteur est l’humilité, le sentier des siècles est l’orgueil. Aussi les impies foulent-ils le sentier des siècles parce que dans leurs désirs de cette vie, ils se pavanent dans l’arrogance. »v L’impiété est la folie de ceux qui veulent vivre sans Dieu. Or garder un esprit de prière dans l’esprit de service, c’est laisser Dieu nous rejoindre et refuser l’esprit d’orgueil. La prière est ce dialogue incessant où l’Evangile devient notre vie, elle oriente tous nos actes vers la volonté de Dieu et nourrit notre joie. « Toute la fin du moine et la perfection du cœur consistent en une persévérance ininterrompue de prière »vi et ce qui est vrai pour les uns, l’est pour toute personne attachée à garder son esprit en Dieu. Le dialogue avec Dieu, dans la prière et le développement de l’esprit de piété, nous resitue dans notre histoire pour reconnaître que c’est de l’amour que nous devons tout attendre. En même temps, nous devons développer les talents de l’amour sur le terreau de la Parole de Dieu afin de porter du fruit. L’attente est alors ce temps d’accomplissement d’une promesse en devenir.

L’ajustement de notre vie à la présence de Dieu dans le dialogue demande ainsi de réajuster notre désir à la dimension de Dieu, comme nous le dit saint Augustin : « Car ton désir est ta prière ; si le désir est continuel, la prière est continuelle… Il y a une autre prière intérieure, qui est sans relâche ; c’est le désir. Que tu te livres à n’importe quelle autre occupation, si tu désires ce loisir du sabbat, tu ne cesses pas de prier. Si tu ne veux pas cesser de prier, ne cesse pas de désirer »vii. La piété se comprend dans cette recherche d’être en communion avec Dieu et de suivre ses commandements. De vivre avec Lui et pour Lui afin de connaître avec Lui la joie de la communion. « Le désir du saint n’est pas de recevoir du Seigneur un partage ; pour son partage, il veut avoir le Seigneur lui-même »viii Ce désir d’entrer en profondeur, pour réajuster tout l’ensemble de notre être dans une écologie intégrale, c’est un chemin d’humanité où nous retrouvons la conscience de Dieu et la recherche du bien. Nous devons vivre notre vie au service de Dieu et de nos frères comme un don mû par l’amour, et non comme un devoir mû par la raison. Car la raison se tasse, mais l’amour demeure toujours fécond. L’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, est toujours en quête d’amour parce qu’il recherche Celui à qui il doit ressembler. L’esprit de piété est donc une marche vers la paix intérieure parce que l’homme se retrouve en Dieu. « La béatitude de Dieu réside dans la connaissance où réside le Verbe. L’âme doit être là un « adverbeix » et opérer une seule œuvre avec Dieu, afin de puiser sa béatitude dans la connaissance qui plane en elle-même ; dans cette connaissance où Dieu est bienheureux »x. Nous sommes donc invités à regarder le service de la charité comme chemin prééminent de la venue de la grâce et recevoir, dans le service du frère, un supplément d’âme pour nous ajuster à Dieu en tout. « Les vêtements protègent le corps, les bonnes œuvres, l’âme »xi Être dans l’attente du Christ, c’est vivre la charité comme lieu de préparation à la civilisation de l’amour et œuvrer de manière personnelle et communautaire à la recherche du bien, conforté par la grande espérance du Salut proposé à tous. C’est la vérité de l’amour que d’être aussi attentif aux frères qu’à Dieu, même s’il y a toujours une hiérarchie, où Dieu le premier doit être servi.

La voix du désert nous réveille dans l’attente de l’amour qui est à l’origine de notre création. La civilisation de l’amour est ce temps de rencontre entre les hommes pour accueillir leur Sauveur. « A la lumière et avec le soutien de l’Esprit Saint, l’Eglise a une conscience toujours plus approfondie de son mystère divin, de sa mission humaine, et même de ses faiblesses humaines : c’est cette conscience qui est et doit rester la première source de l’amour de cette Eglise, de même que l’amour, à son tour, contribue à consolider et à approfondir cette conscience. »xii Laissons-nous rejoindre par le Christ dans notre relation, pour que l’amour jaillisse dans tous nos actes et fasse de nous des témoins de sa présence parmi nous. Contempler Dieu dans l’esprit de piété, c’est vouloir retrouver la bonne direction et y demeurer fidèlement. « Le bien prend sa source dans la sagesse et dans l’amour. En Jésus-Christ, le monde visible… retrouve de nouveau son lien originaire avec la source divine de la sagesse et de l’amour. »xiii Que nous puissions discerner, avec l’esprit de sagesse, cette attente comme lieu de maturation et de croissance afin de laisser l’amour guider tous nos actes et ainsi le vivre en vérité. « Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit. »

Prière Universelle

Adressons notre prière à Dieu le Père, qui console son peuple en tout temps :

R/ Entends nos prières, entends nos voix, entends nos prières monter vers toi.

1 –“J’écoute : que dira le Seigneur? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles”

Seigneur, regarde ton Eglise avec bienveillance et donne-lui de se conformer à ton Evangile afin que tu la trouves “sans tache ni défaut” au jour de ton retour.

R/

2 –“Justice et paix s’embrassent”

Seigneur, regarde notre monde avec bonté et donne-lui de se convertir afin que tu trouves une route tracée pour toi au jour de ton retour.

R/

3 –“Amour et vérité se rencontrent”

Seigneur, regarde les malades et les soignants avec amour afin qu’ils trouvent place auprès de toi, au jour de ton retour.

R/

4 – “Son salut est proche de ceux qui le craignent”

Seigneur, regarde notre communauté avec miséricorde, afin qu’elle travaille à ce que tous “parviennent à la conversion”.

R/

Père, qui prends soin de ton peuple comme un berger prend soin de son troupeau, exauce nos prières, par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen

Suggestions pour la semaine :

« Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. » (Mc 1, 2)

Grâce à demander :

AUDACE

Actions à mener :

  • Demander au Seigneur de m’orienter vers trois personnes à qui parler de ma foi et leur proposer à chaque fois de prier avec elle.

  • Recevoir le sacrement de réconciliation

« Nous devons faire preuve de sainte audace, car Dieu aide les courageux. »

Ste Thérèse d’AVILA

Rendez-vous de la semaine :

Vendredi 11 décembre à 20h : Temps de prière en famille et en paroisse 

Si nous le souhaitons, nous pouvons nous connecter avec Zoom pour partager ce temps de prière avec d’autres paroissiens :

https://us04web.zoom.us/j/72042545383?pwd=Y1VIYTJUS3JIYmFQU1cybjlRRWFiQT09

Mais nous pouvons aussi le faire, chez nous :

  • Nous faisons le signe de croix
  • et commençons par professer notre foi :  “Je crois en Dieu”,
  • prions pour l’Eglise, pour le Pape François, pour le monde, prions les uns pour les autres,
    • 1 “Notre Père”
    • 3 “Je vous salue Marie” (pour les 3 vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité )
    • 1  “Gloire au Père”
  • Prions pour les intentions particulières que nous pouvons partager
    • 1 “Notre Père”
    • 10 “Je vous salue Marie”
    • 1 “Gloire au Père” 

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Notes de l’homélie

i Rm 5, 5

ii Lettre de JP II aux familles 1994

iii &9 Dieu est amour

iv &15 Dieu est amour

v P 157 Morales sur Job XV-XVI Grégoire le Grand

vi Jean Cassien, Conférence IX SC 54 p 46

vii Augustin, Discours sur les psaumes, 37,14 SC t1, 2007

viii P 73 Morales sur job op cité

ix Comprendre ici le mot adverbe comme l’information supplémentaire du Verbe et qui s’y rapporte. C’est-à-dire au Christ, par nos vies, éclairer d’un aspect nouveau l’humanité.

x Sermons pour les saints, 86 Maître Eckhart

xi P 233 Morale sur Job op cité

xii &3 Redemptor Hominis

xiii &7 Redemptor Hominis