De quoi parliez-vous en chemin ?
Les vacances sont terminées, mais la pandémie demeure, l’hystérie paranoïaque de type sanitaire continue de se propager, maintenant une distance sociale de plus en plus toxique et l’absurdité de porter un masque dans la rue. Les consignes ubuesques se généralisent dans l’asthénie des consciences. Et, pendant ce temps-là, le gouvernement dans sa folie, va jusqu’à trouver le moyen de proposer dans l’urgence un naufrage éthique, sur les récifs de l’idéologie et de la marchandisation, au nom d’un sentimentalisme mensonger et la transgression comme lieu de réalisation. Pour couronner le tout, comme dans une tempête de la marée montante, les embruns furieux d’une violence sociétale inadmissible, faisant penser à l’insécurité de nos routes au Moyen Age, véritable coupe-gorge et aux récifs haineux des révolutionnaires tyrannisant au nom de la dite liberté retrouvée. Enraciner dans les profondeurs la norme, afin de lui redonner son épaisseur transcendantale, c’est vivre en vérité l’amour dans l’échelonnement des choix orientés vers la recherche du bonheur. « Le rapport entre la foi et la morale resplendit de tout son éclat dans le respect inconditionnel dû aux exigences absolues de la dignité personnelle de tout homme, exigences soutenues par les normes morales interdisant sans exception tous les actes intrinsèquement mauvais. »[1] En cela il faut bien penser que la foi fait de nous des résistants à l’oppression d’une idéologie qui voudrait imposer l’absence de logique, le déni de la réalité et l’intolérance d’un seul positionnement.
C’est pourquoi, comme baptisé nous devons entrer en résistance afin d’annoncer la Bonne Nouvelle, même si ce n’est pas dans les canons de la bien-pensance du moment. Rappeler que l’amour se vit dans la vérité et demande un engagement ferme de notre part. Ce qui demande le discernement et la recherche de communion entre nous comme fruit de la vie dans l’Esprit. Or la promesse de Dieu « grâce à l’effusion de l’Esprit, jailliraient du cœur des croyants[2]. En effet, l’Esprit est la puissance intérieure qui met leur cœur au diapason du cœur du Christ »[3] Aujourd’hui, dans une situation de crise plurielle, tant au niveau sanitaire qu’éthique, sociale ou politique, il nous faut retrouver le sens de la fraternité comme lieu de partage d’une égale dignité dans la complémentarité des personnalités. La diversité se comprend alors comme le respect de nos identités sexuées et comme lieu de réalisation propre d’une communion à rechercher. Ce n’est pas de l’ordre culturel, mais d’abord de l’ordre biologique et de l’appréhension de la réalité de notre nature. La foi ne se vit pas dans le déni, mais bien dans l’accueil de la réalité que nous avons à accomplir dans le dessein de Dieu et selon sa Parole.
Il nous faut travailler la relation à soi-même, à nos frères et à Dieu. Réfléchir sur notre engagement dans la vie relationnelle, ouvrir nos familles à l’accueil de l’autre et à un relationnel social où le mot communauté chrétienne n’est pas un son de cloche, vide de sens résonnant dans la cité en redondance, mais des moments partagés, une réflexion commune et une vie de prière. « Ainsi tous ceux qui veulent imiter le Christ, … doivent-ils s’adonner beaucoup à la prière. »[4]
Père Greg BELLUT
Curé de St Charles Borromée