2016, mai. La nouveauté de la foi dans le monde de ce temps

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Navrant spectacle que la commémoration de Verdun. Bien sûr on y voit la bonne intention de faire participer un jeune public représentant les protagonistes dans une chorégraphie musicale dynamique et enlevée. Mais, justement, un cimetière n’est pas lieu de spectacle, ni un champ de course. D’abord et avant tout,  le cimetière est prendre son temps dans la mémoire.. Il n’est pas lieu de bruit, même  comme symbole de la guerre,  mais bien de recueillement et de silence. Il n’est pas lieu de course en vain entre les croix, mais de prière et de méditation sur chacun des morts/ Ce mort, non vu comme un détail, mais comme un frère en humanité.  Cela révèle l’esprit de ce monde qui en oublie les vieux dans un délaissement sociétal au moindre coût, et les morts comme  nombre de bagatelles qui ne méritent pas plus d’attention. Là où le moderne passe, l’histoire trépasse et le spectacle dépasse l’entendement.

Il en va de même de la Foi en Christ. Sous des bonnes intentions nous pourrions oublier notre vocation baptismale qui est le témoignage auprès de Tous. Un témoignage qui invite à une relecture de notre foi. Mémoire d’une relation d’intimité personnelle entre mon Seigneur Dieu et moi. Nous ne pouvons le sacrifier dans une relation moderne de l’oubli et du déphasage systématique. « La mémoire est une dimension de notre foi que nous pourrions appeler « deutéronomique », par analogie avec la mémoire d’Israël. Jésus nous laisse l’Eucharistie comme mémoire quotidienne de l’Église, qui nous introduit toujours plus dans la Pâque »[i]

La foi en la résurrection introduit à l’amour de Dieu dans notre vie et cette reconnaissance de fils de Dieu que nous vivons à travers le baptême. Point de belles chorégraphies mais bien une volonté de mordre à pleines dents dans la beauté de la vie dans ce chemin de vérité qui nous conduit au Père. Il y aurait une grave irresponsabilité à ne pas partager cette joie d’être aimé de Dieu et, par conséquent, d’aimer nos frères.  Comme nous le dit St Paul, il nous faut témoigner avec discernement pour avoir un impact, mais toujours dans la vérité. « j’ai exposé l’Évangile que je proclame parmi les nations ; je l’ai exposé en privé, aux personnages les plus importants, car je ne voulais pas risquer de courir ou d’avoir couru pour rien »[ii]. C’est ainsi que prendre soin de l’autre n’est pas une option variant avec les aléas économiques, mais un trait de toute dignité humaine qui devient une obligation morale pour le vrai croyant.

Ne soyons pas blasphémateurs en disant qu’on témoigne juste par notre présence, ou par un silence qui, à défaut d’être tranquille, est complice du ravageur relativisme laïc. Jésus Christ est Seigneur. Il faut vivre notre Foi, en témoigner, et la vivre dans la charité. « L’Église est la famille de Dieu dans le monde… » Puisque nous tenons le bon moment, travaillons au bien de tous, spécialement dans la famille des croyants»[iii].

 

[i] &13 Evangelii Gaudium

[ii] Ga 2,2

[iii] &25 Dieu est amour Ga 6,10