Qui cherchez-vous ?

La question de Jésus s’adresse à ceux qui veulent lui mettre la main dessus, mais elle nous interpelle aussi. Il ne s’agit pas d’en  faire un programme de vie, ou de vouloir partir sans racine dans la quête du sens. Sachons nous questionner sur la relation que nous voulons avoir avec Dieu. Dans la foi, et en communauté, nous avons à mettre Jésus au centre de notre vie, et à ajuster tous nos choix par rapport à la Parole de Vie. Le temps du Carême nous y prépare par la conversion du cœur, le temps de Pâques nous le fait vivre par la révélation du salut, le temps de Pentecôte nous rends témoin par le souffle de l’Esprit Saint. Toute notre vie prend sens dans la relation avec Jésus et oriente nos choix en profondeur pour être cohérent dans notre façon de vivre avec la réalité quotidienne à la lumière des Evangiles. Ce n’est plus la question d’être mon choix, mais bien celle d’ajuster mes actes à la volonté de Dieu dans la continuité de ma dignité d’image de Dieu invité à réaliser ma vocation propre de personne aimée par Dieu et témoin de Son amour auprès de mes frères. « L’homme ne peut tendre au bien que dans la liberté que Dieu lui a donnée comme signe sublime de son image: [i] « Dieu a voulu le laisser à son propre conseil[ii] pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à Lui, s’achever ainsi dans une bienheureuse plénitude. »[iii]En effet la joie est bien de vivre la communion avec Dieu, et le carême est ce chemin de conversion pour ajuster notre vie à Sa Parole en nous purifiant de tout ce qui nous encombre en nous délivrant de notre souci de nous-même par le jeûne, le partage et la prière.

 

            C’est le Christ qui nous accompagne par sa Parole, par l’Esprit dans la grâce d’une relation renouvelée, et par le Père par l’accomplissement d’une vie féconde. Oui nous sommes appelés à renouveler la dignité de la vie à travers un réajustement de nos choix qui rappelle la dignité propre de tout être humain dès sa conception. Or cette dignité fondamentale de chacun d’entre nous demande une conversion de notre part pour toujours rechercher ce qui est juste dans la relation à Dieu, au monde et à nos frères. Les élections municipales sont l’occasion pour nous de rechercher le bien commun au service de la cité non sans préoccupation sur notre véritable engagement au cœur des relations (. « En ce sens, tous les comportements qui incitent le citoyen à des formes de participation insuffisantes ou incorrectes et à la désaffection répandue pour tout ce qui concerne la sphère de la vie sociale et politique doivent être considérés avec une certaine inquiétude: que l’on pense, par exemple, aux tentatives des citoyens de « négocier » les conditions les plus avantageuses pour eux-mêmes avec les institutions, comme si celles-ci étaient au service des besoins égoïstes, et à la pratique de se limiter à l’expression d’un choix électoral, allant même, dans de nombreux cas, jusqu’à s’en abstenir.[iv] Ce qui fait la saveur de notre foi, et illumine le monde par nos choix est toujours la recherche du bien pour tous dans le respect de la dignité de l’homme, de la vérité de la réalité sans instrumentalisation et l’attention aux plus faibles et à ceux qui sont marginalisés.

 

            Cependant les lueurs de Pâques nous rappellent qu’il nous faut toujours nous centrer sur le Christ, et savoir rétablir une correcte hiérarchie des valeurs en mettant Dieu en premier. Que ce temps de discernement que nous avons à poser dans notre vie et dans la relation aux autres, éclairé par la vertu de prudence,  soit toujours orienté vers la dignité radicale de la vie, au service des personnes et dans le respect des biens.  « Sans Dieu, l’homme ne sait où aller et ne parvient même pas à comprendre qui il est…. L’ouverture à Dieu entraîne l’ouverture aux frères et à une vie comprise comme une mission solidaire et joyeuse. … C’est la conscience de l’Amour indestructible de Dieu qui nous soutient dans l’engagement, rude et exaltant, …. avec ses succès et ses échecs, dans la poursuite incessante d’un juste ordonnancement des réalités humaines. »[v]

 

[i] Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, 1705.

[ii] cf. Si 15, 14

[iii] &135 CDSE

[iv]&191 CDSE Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 30-31: AAS 58 (1966) 1049-1050; Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 47: AAS 83 (1991) 851-852.

[v] &78 Amour dans la Vérité Benoit XVI