Père José. Homélie du 2ème dimanche de Carême

Le temps du Carême nous prépare à célébrer Pâques, ce grand événement qui nous remplit de joie parce qu’il marque la victoire de la vie sur la mort. Mais pour arriver à cette victoire et à cette joie, il y a des épreuves à surmonter, il y a des tentations à vaincre, il y a des souffrances à endurer, il y a la croix à porter… C’est pourquoi, nous avions dit au début de ce Carême que le Carême est un temps de combat spirituel.

Si le carême nous prépare et nous conduit à la victoire, et à la joie de Pâques, nous devons lutter pour arriver à cette victoire et à cette joie. Et les lectures que nous venons de lire et d’écouter, en ce 2e dimanche de Carême, veulent nous aider à comprendre que, dans le cadre de la foi, les épreuves, la souffrance et la Croix ne sont pas pour rien. 

Celui qui accueille dans la foi, les épreuves, la souffrance, et la Croix et les accepte comme expression de la volonté de Dieu, celui-là ne sera jamais déçu. Il verra la gloire de Dieu. Il sera comblé des bénédictions de Dieu. Tout le problème, c’est de savoir écouter la Parole de Dieu, c’est-à-dire obéir à la Parole de Dieu et la mettre en pratique.

Et c’est ce qu’Abraham a fait dans la première lecture. Le Seigneur Dieu l’a comblé de bénédictions parce qu’Abraham à écouté la voix de Dieu et a fait ce que le Seigneur lui avait demandé. Dieu a demandé à Abraham de tuer son fils. C’était une grande épreuve ! Tuer son propre fils, au nom de la foi, pour Dieu ! C’est ce même Dieu qui avait promis à Abraham une grande descendance et lui avait donné un fils, Isaac, pour assurer cette descendance. Maintenant, il lui demande de tuer son fils. Quelle épreuve !

Abraham ne négocie pas. Abraham ne se pose pas de questions. Il écoute la voix de Dieu. Il accepte de remettre à Dieu ce que Dieu lui avait donné. Abraham ne considère pas son fils Isaac comme sa propriété privée ou le fruit de ses propres efforts. Non ! Il considère son enfant comme don de Dieu et puisque son enfant est un don de Dieu, il accepte, à la demande de Dieu, de le remettre à Dieu, de le mettre à la disposition de son Dieu ! Dieu a éprouvé Abraham. Il a mis à l’épreuve la foi d’Abraham et il a compris qu’Abraham craint Dieu ! 

Il n’y a pas de foi sans épreuves. Et les épreuves vérifient la qualité de notre foi. Puisque Dieu a éprouvé Abraham, puisqu’Abraham à écouté la voix de Dieu et a fait sa volonté, Abraham a été béni, il a été comblé de bénédictions.

Pour celui qui croit et qui met sa foi dans le Seigneur, après les épreuves c’est la victoire. Après la souffrance, c’est la joie. Après la Croix, c’est la gloire. Les sages disaient que quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit par apparaître ! Quelle que soit la durée de votre souffrance, vous aurez la paix, le bonheur, la joie. Et vous verrez la gloire de Dieu.

Si la première lecture à présenté Abraham éprouvé, l’Evangile de la Transfiguration présente Jésus glorifié. Et cet Evangile de la Transfiguration a pour seul objectif de nous aider à garder l’élan de notre foi et à comprendre qu’au delà des épreuves et au bout de la souffrance et de la Croix, il y a la gloire et la joie. La Transfiguration du Christ apparaît comme un avant-goût de la gloire qui nous attend et nous donne en même temps la preuve et la possibilité de continuer à croire à ce Jésus comme Fils bien aimé de Dieu, malgré la Passion et la mort qu’il va subir. Jésus transfiguré se révèle ainsi comme celui qui vient réconforter et soutenir notre foi, pendant ce temps de combat spirituel.

Il revient donc à nous d’écouter ce fils bien-aimé de Dieu, comme Abraham avait écouté la voix du Seigneur, pour parvenir à la gloire de la Résurrection et goûter la joie de Pâques. En cette deuxième semaine de carême, et au cours de cette Eucharistie, demandons au Seigneur la force et le courage de continuer notre marche vers la victoire, la joie et la gloire de Pâques, en mettant tout notre confiance en lui, malgré les épreuves les souffrances et la Croix. 

AMEN ! 

Père José Likingi, curé de Sainte-Anne de Polangis

Illustration

Le bélier du sacrifice, détail. Détail d’une mosaïque de la Basilique du Rosaire à Lourdes