2019. Février : Lettre des Nations

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« L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait,

 rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »

 

            La mission éducative dans l’Eglise est une place privilégiée d’un cheminement de foi où l’amour est premier et l’espérance toujours en chemin. Elle n’est pas un chemin solitaire, où chacun « se débrouille » comme il peut, et selon ses charismes avec ses enfants quand tout va bien, et l’enfant de l’autre, lorsqu’on trouve à redire. Il n’est pas l’apanage des spécialistes qu’ils soient enseignants, ou psychologues. Nous ne pouvons pas nous décharger de nos propres responsabilités à élever nos enfants, mais nous ne sommes pas seuls, Dieu est là pour nous aider, et l’Eglise pour nous accompagner. Les chantiers éducation qui existent dans notre paroisse tendent à promouvoir une attention particulière à cet aspect pastoral fondamental.  En effet « La tâche éducative de la famille chrétienne occupe donc une place très importante dans la pastorale d’ensemble: cela suppose une nouvelle forme de collaboration entre parents et communautés chrétiennes, entre les divers groupes éducatifs et les pasteurs. Et à cet égard, le renouveau de l’école catholique doit porter une attention particulière tant aux parents d’élèves qu’à la formation d’une communauté éducative parfaite. Le droit des parents au choix d’une éducation conforme à leur foi doit être absolument assuré. »[i]Aujourd’hui par les idéologies dominantes qui veulent faire admettre l’IVG comme un droit fondamental, ou refuser l’altérité au nom d’un égalitarisme stupide, oblige les parents à une écoute plus attentive du questionnement des enfants, et d’un contrôle des connaissances inculquées à l’Ecole. L’éducation actuelle demande à aller à contre-courant pour rappeler que le domaine de la foi ne peut être mis en relativité avec d’autres approches, mais doit être considéré comme une vérité qui éclaire tous les aspects de notre connaissance.

 

 

La vérité nous redonne cet espace de liberté auquel le Christ nous appelle. Un juste discernement entre ce qui est du péché et ce qui est de la grâce, et qui doit être inculqué dès le plus jeune âge dans une approche prudentielle de ce qui est dit, et un développement de la conscience morale. . « La liberté est une chose merveilleuse, mais nous pouvons l’abîmer. L’éducation morale est une formation à la liberté à travers des propositions, des motivations, des applications pratiques, des stimulations, des récompenses, des exemples, des modèles, des symboles, des réflexions, des exhortations, des révisions de la façon d’agir et des dialogues qui aident les personnes à développer ces principes intérieurs stables qui conduisent à faire spontanément le bien. » Heureux sont les parents qui ont pu partager ces valeurs d’une liberté de qualité, c’est-à-dire de recherche d’un meilleur bien. Nous ne sommes pas dans une liberté d’indifférence face au bien et au mal, mais à un choix de bonheur pour tous qui demande une exigence de vie pour nous stabiliser durablement. Le chemin de vertu nous aide d’ailleurs à continuer de suivre la lumière de la foi dans la nature humaine. «  La vertu est une conviction transformée en un principe intérieur et stable d’action. La vie vertueuse, par conséquent, construit la liberté, la fortifie et l’éduque, en évitant que la personne devienne esclave de tendances compulsives déshumanisantes et antisociales. En effet, la dignité humaine même exige que chacun « agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle ».[ii] »[iii]Et cela dès le plus jeune âge. Dans les relectures de l’histoire, l’endoctrinement des enfants participait à résilier la conscience morale pour une idéologie mortifère. Aujourd’hui les outils dit pédagogiques sur la théorie du genre doivent clairement être identifiés par les parents, et demandent d’inviter l’enfant à réfléchir par lui-même avec les éléments de la raison et de la foi.

 

 

 

            Un autre aspect de l’éducation des enfants et de la place centrale des parents tient à la recherche de communion à vivre en famille. Nous pouvons parler d’enrichissement personnel dans un amour qui demande l’écoute, la relation et le partage comme lieu de fécondité. La responsabilité des parents va de pair avec l’engagement des enfants à vivre dans la liberté de l’obéissance. «  Les parents ont le devoir d’accomplir avec sérieux leur mission éducative, comme l’enseignent souvent les sages de la Bible[iv]. Les enfants sont appelés à recueillir et à pratiquer le commandement : « honore ton père et ta mère »[v], dans lequel le verbe ‘‘honorer’’ indique l’accomplissement des engagements familiaux et sociaux dans leur plénitude, sans les négliger en recourant à des excuses religieuses[vi]. De fait, « celui qui honore son père expie ses fautes, celui qui glorifie sa mère est comme quelqu’un qui amasse un trésor »[vii]. »[viii]La question d’une gratitude des enfants envers les parents n’est pas tant du domaine de la réciprocité, mais dans un appel évangélique à prendre soin de l’autre en toute occasion. Ce qui est vrai pour les parents d’une famille nombreuse qui doivent parfois sacrifier des activités pour être plus disponibles à leur progéniture, est tout aussi vrai lorsque vient la vieillesse, et l’attention que l’on doit accomplir auprès des vieux, autre beauté de l’âge, qui nous rappelle notre finitude et en même temps la bénédiction de Dieu pour la vie, nous demande de nous éloigner d’une société de consommation pour entrer dans une communauté de relation. « Seul un grand esprit de sacrifice permet de sauvegarder et de perfectionner la communion familiale. Elle exige en effet une ouverture généreuse et prompte de tous et de chacun à la compréhension, à la tolérance, au pardon, à la réconciliation. »[ix]

 

            L’Evangélisation passe par le visage que donnent les familles chrétiennes. Parfois dénigrés, ne fusse que par les mass media et l’indigente analyse, ou par les autres regards d’une société qui en oublie la relation pour la possession. La famille est lieu de communion, et l’éducation des enfants comme la relation entre tous les membres invite à vivre l’autorité comme un service, où chacun est appelé à donner le meilleur de lui-même. « Pour construire une telle communion, un élément est fondamental, celui de l’échange éducatif entre parents et enfant[x], qui permet à chacun de donner et de recevoir. A travers l’amour, le respect, l’obéissance à l’égard des parents, les enfants apportent leur part spécifique et irremplaçable à l’édification d’une famille authentiquement humaine et chrétienne[xi]. Cela leur sera plus facile si les parents exercent sans faiblesse leur autorité comme un véritable «ministère», ou plutôt comme un service ordonné au bien humain et chrétien des enfants et plus particulièrement destiné à leur faire acquérir une liberté vraiment responsable, et si ces mêmes parents gardent une conscience aiguë du «don» qu’ils reçoivent sans cesse de leurs enfants. »[xii]La mentalité utilitariste actuelle, ainsi que l’angoisse économique empêche parfois d’être dans le don désintéressé de soi-même. Les jeunes perdent peu à peu pied dans un envahissement technologique qui fait perdre le sens de la vie et de la hiérarchie des valeurs. Le virtuel est un fruit qui se veut réel et si appétissant. Nous avons à proposer une relation à Dieu à travers l’expérience de la prière, la méditation des Ecritures et une vie de partage. Une joie de la rencontre qui se fait en vérité, même si parfois ce n’est pas agréable à entendre. Le chemin de vie est dans ce partage et nous rend témoins de la promesse du christ de faire de nous des ouvriers à sa moisson. « Qu’il est beau que des jeunes soient “pèlerins de la foi”, heureux de porter Jésus dans chaque rue, sur chaque place, dans chaque coin de la terre ! »[xiii]Une jeune missionnaire a souvent ses assises dans une famille qui a su transmettre sa foi et la vivre dans le contexte qui est le sien. Ni dans un contexte idéalisé, ni dans un contexte atemporel, mais bien ici et maintenant, là où Dieu m’envoie dans le pays et à une époque donnée, à travers une culture, une langue, et l’intelligence de la foi.

 

L’éducation de la foi

 

Lors du baptême les parents s’engagent à ce que l’enfant ait tous les éléments pour affirmer sa foi, ce qui demande une initiation qui va jusqu’à la confirmation et à la communion. Evidemment « La mission d’éducation exige des parents chrétiens qu’ils proposent aux enfants tout ce qui est nécessaire pour la formation progressive de leur personnalité d’un point de vue chrétien et ecclésial. Ils reprendront alors les orientations éducatives … en ayant soin d’en montrer aux enfants la profonde signification à laquelle sauront les mener la foi et aussi la charité de Jésus-Christ. En outre, dans leur souci de fortifier dans l’âme des enfants le don de la grâce divine, les parents chrétiens seront soutenus par la conscience que le Seigneur leur confie la croissance d’un fils de Dieu, d’un frère du Christ, d’un temple de l’Esprit Saint, d’un membre de l’Eglise. »[xiv]Il nous faut refuser la tiédeur d’une liberté d’indifférence qui marginalise l’enfant de la foi de ses parents. La connaissance de l’intelligence de la foi n’est pas une option, mais de la responsabilité permanente des parents relayés par tous ceux qui se mettent au service de la catéchèse. La rencontre avec Jésus et la relation de chacun est de l’ordre de l’intime, et dépend en effet de la disposition de chacun et de la grâce du Saint Esprit.  Néanmoins, le devoir d’éduquer sur les principes de la foi n’est pas optionnel, mais l’œuvre d’un engagement au cœur de la communauté chrétienne le jour du baptême.

 

Il est vrai que le contexte actuel, dans une perversion de la laïcité qui dénigre surtout le christianisme est un vrai sujet. «  L’éducation des enfants doit être caractérisée par un cheminement de transmission de la foi, rendu difficile par le style de vie actuel, les horaires de travail, la complexité du monde contemporain où beaucoup vont à un rythme frénétique pour pouvoir survivre.[xv]Toutefois, la famille doit continuer d’être le lieu où l’on enseigne à percevoir les raisons et la beauté de la foi, à prier et à servir le prochain. Cela commence par le baptême, où, comme disait saint Augustin, les mères qui conduisent leurs enfants « contribuent au saint enfantement »[xvi]. »[xvii]Il ne faut pas baisser les bras, ni rester seul, mais en communauté voir comment amener les jeunes à trouver leur place. Trop souvent nous faisons pour eux, alors que d’autres attendent qu’ils bougent sans les aider dans les prises de décision. La juste place est de remettre le sens de Dieu au cœur de leur vie, comme l’évidence d’un principe trop souvent oublié par une société utilitariste.

 

Dans la crise sociale qu’a traversée l’Eglise du XXème siècle, le Concile a précisé le contour d’une éducation chrétienne. «  «Celle-ci ne vise pas seulement à assurer la maturité (…) de la personne humaine, mais principalement à ce que les baptisés, introduits pas à pas dans la connaissance du mystère du salut, deviennent chaque jour plus conscients de ce don de la foi qu’ils ont reçu, apprennent à adorer Dieu le Père en esprit et vérité[xviii]avant tout dans l’action liturgique, soient transformés de façon à mener leur vie personnelle selon l’homme nouveau dans la justice et la sainteté de la vérité[xix]et qu’ainsi, constituant cet homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ[xx], ils apportent leur contribution à la croissance du Corps mystique. Qu’en outre, conscients de leur vocation, ils prennent l’habitude aussi bien de rendre témoignage à l’espérance qui est en eux[xxi]que d’aider à la transformation chrétienne du monde». »[xxii]L’éducation de la foi ne se comprend pas alors comme un amoncellement de valeur, mais bien comme une expérience de vie, à partager par la suite, dans une logique du don qui s’offre et se reçoit. La sainteté devient alors cet embrasement personnel se propageant dans la vie communautaire lorsqu’il est partage. Ce témoignage est facilité par l’éveil spirituel au sein de la famille et de l’intégration de la grâce comme lieu de conversion et de rencontre.

 

Quant à nous il faut déployer une inventivité pour intéresser les jeunes, et leur montrer cette lumière de la foi qui est réception de la grâce mais qui demande aussi de la pédagogie.La question de la césure observée après le sacrement de l’eucharistie (1èrecommunion), la Profession de foi ou la confirmation interroge fortement. Comment la transmission peut se rompre aussi facilement ? La famille doit conforter l’éducation spirituelle aidé par l’Eglise et dans l’acceptation libre de l’adulte en devenir.  « L’éducation à la foi sait s’adapter à chaque enfant, car parfois les méthodes apprises ou les recettes ne fonctionnent pas. Les enfants ont besoin de symboles, de gestes, de récits. Les adolescents entrent généralement en crise par rapport à l’autorité et aux normes ; il convient donc d’encourager leurs propres expériences de foi et leur offrir des témoignages lumineux qui s’imposent par leur seule beauté. Les parents qui veulent accompagner la foi de leurs enfants sont attentifs à leurs changements, car ils savent que l’expérience spirituelle ne s’impose pas mais qu’elle se propose à leur liberté. Il est fondamental que les enfants voient d’une manière concrète que pour leurs parents la prière est réellement importante. Par conséquent, les moments de prière en famille et les expressions de la piété populaire peuvent avoir plus de force évangélisatrice que toutes les catéchèses et tous les discours»[xxiii]Les parents participent à l’expansion du sens des fidèles par une éducation qui part de leur propre expérience. Une liberté de la rencontre qui demande aussi une disposition à recevoir la lumière de la vérité et d’adhérer par la foi à ce mystère de l’amour sans frontière, agissant selon une logique qui lui est propre. Un jeune sans investissement dans la vie communautaire est trop souvent un jeune perdu. L’évangélisation des jeunes est une grande cause du diocèse, mais dans nos paroisses se révèlent un vrai défi. L’inversion des valeurs avec les études et le sport mis en avant dans une hiérarchie malheureuse des priorités devient une interrogation sur la pénétration de la foi dans les familles.

L’éducation des valeurs qui donnent du sens

            La vie chrétienne, et la vie sacramentelle propose un chemin de vie dans la découverte d’un bonheur qui demande des exigences certes mais qui apporte tellement de réconfort ! Celle-ci se vit ensemble dans la relation à l’autre qui m’introduit à la réalité de la relation au Tout Autre. Nous le vivons dans le mariage, et ce déploiement de la relation humaine, si riche lorsqu’elle est portée dans la communion de l’amour. « Par sa nature, la vie humaine est “coéducative” et sa dignité et son équilibre dépendent, à chaque moment de l’histoire, à chaque longitude et à chaque latitude géographique, de “celle” qui existera pour lui et de “celui” qui existera pour elle. »[xxiv]L’altérité porte à la complémentarité et stimule la relation dans l’inventivité de l’amour. Une incitation à la vie qui ne connait aucune autre forme d’équivalence. La vie du couple, ish (homme) et isha (femme) introduit au chant nuptial « os de mes os, chair de ma chair ».  Nous ne pouvons pas relativiser à une culture donnée, ou à une époque précise, puisqu’elle est l’acte Créateur d’un Dieu qui nous rend responsables de sa Création en étant fécond.

Hélas, aujourd’hui dans l’éducation de nos enfants « Un autre défi apparaît sous diverses formes d’une idéologie, généralement appelée ‘‘gender’’, qui « nie la différence et la réciprocité naturelle entre un homme et une femme. Elle laisse envisager une société sans différence de sexe et sape la base anthropologique de la famille. Cette idéologie induit des projets éducatifs et des orientations législatives qui encouragent une identité personnelle et une intimité affective radicalement coupées de la diversité biologique entre masculin et féminin. L’identité humaine est laissée à une option individualiste, qui peut même évoluer dans le temps ».[xxv]Il est inquiétant que certaines idéologies de ce type, qui prétendent répondre à des aspirations parfois compréhensibles, veulent s’imposer comme une pensée unique qui détermine même l’éducation des enfants. Il ne faut pas ignorer que « le sexe biologique (sex) et le rôle socioculturel du sexe (gender), peuvent être distingués, mais non séparés ».[xxvi] »[xxvii]Nous avons à rappeler le sens de la réalité et à montrer par la simple raison et la bonne logique ce que l’on peut penser d’un tel présupposé idéologique. D’autre part, les parents doivent être soucieux des enjeux qui sont sous-jacents et du combat qu’ils doivent mener pour remettre dans un bon équilibre. « L’enfant demande à naître de cet amour, et non de n’importe quelle manière, puisqu’il « n’est pas un dû, mais un don »,[xxviii] qui est « le fruit de l’acte spécifique de l’amour conjugal de ses parents ».[xxix] Car « selon l’ordre de la création, l’amour conjugal entre un homme et une femme et la transmission de la vie sont ordonnés l’un à l’autre[xxx]. De cette façon, le Créateur a voulu que l’homme et la femme participent à l’œuvre de sa création et il en a fait en même temps des instruments de son amour, leur confiant la responsabilité de l’avenir de l’humanité à travers la transmission de la vie humaine ».[xxxi] »[xxxii]

 

·      L’éducation sexuelle

 

Si nous nous taisons sur les sujets de sexualité, les enfants risquent de prendre les informations sur d’autres supports, ou à travers l’imaginaire des amis de leur âge, avec les problématiques que cela peut engendrer. De plus, les messages véhiculés par les pouvoirs publics, notamment sur la relation sexuelle et la contraception vont à l’encontre de la dignité humaine et de la loi naturelle, et pas seulement de l’enseignement des Saintes Ecritures. « L’éducation sexuelle – droit et devoir fondamentaux des parents – doit toujours se réaliser sous leur conduite attentive, tant à la maison que dans les centres d’éducation choisis et contrôlés par eux. L’Eglise rappelle ainsi la loi de subsidiarité, que l’école est tenue d’observer lorsqu’elle coopère à l’éducation sexuelle, en se plaçant dans l’esprit qui anime les parents. »[xxxiii]Ce qui demande des prises de positions fortes pour ne pas se laisser intimider par la loi du plus grand nombre ou de philosophies qui portent en elles la perversion.

 

L’éducation demande d’abord de faire prendre conscience du corps et de la nécessaire maîtrise que nous devons assurer pour ne pas nous faire dévorer par nos passions. « Pour parvenir à maîtriser cette pulsion, cette excitation, le sujet personnel doit s’engager, dans une progressive éducation, au contrôle personnel de la volonté, des sentiments, des émotions qui doit se développer à partir des gestes les plus simples à travers lesquels il est facile de traduire en acte la décision intérieure. Cela suppose évidemment la claire perception des valeurs exprimées dans la norme et, en conséquence, la maturation de solides convictions qui, si la disposition de la volonté les accompagne, donnent naissance à la vertu qui y correspond »[xxxiv]Les parents sont les premiers précepteurs de ces valeurs clairement exprimées, et que l’Eglise ne cesse de rappeler pour l’expression d’une meilleure liberté. Certes cela demande de s’asseoir pour discuter en famille de ce sujet avec pudeur et en même temps avec clarté, laissant les questions émerger et y répondant le plus précisément possible afin de permettre un discernement sur ce qu’il faut vivre, et comment nous devons faire face aux changements du corps et des possibles à découvrir dans le respect de chacun.

 

En parlant de respect du corps assez tôt on peut faire comprendre à l’enfant sa liberté et en même temps l’introduire à une vigilance pour ne pas entrer dans des marchés de dupes. Le respect de son propre corps, permet d’être vigilant pour ne pas se laisser agresser. Une éducation à la transparence dans ce domaine, ouvre un espace de vérité de la relation qui met en lumière tout ce qui ne paraît pas sain.

 

·      La pornographie

Ne nous leurrons pas, le rapport à la pornographie touche toutes les familles. Ensuite vis-à-vis de ces propositions chaque enfant répond différemment. Il faut rappeler à nos jeunes l’importance du respect du corps et de sa signification sponsale, c’est-à-dire sa signification du don de soi-même dans un projet d’amour. « Tout le problème de la “pornovision” et de la “pornographie”, … n’est pas un effet de la mentalité puritaine ni d’un moralisme étroit et n’est pas non plus le produit d’une pensée chargée de manichéisme. Il s’agit là du domaine très important et fondamental des valeurs auxquelles l’homme ne peut demeurer indifférent en raison de la dignité de l’humanité, du caractère personnel et de l’éloquence du corps humain »[xxxv]Lutter contre la pornographie c’est rappeler que la relation sexuelle est en lien avec un projet commun et un don réciproque qui demande aussi de la disponibilité et une communion existentielle. L’usage des technologies aujourd’hui interroge sur plusieurs aspects. En effet, « une certaine diffusion de la pornographie et de la commercialisation du corps […], favorisée aussi par un usage incorrect d’internet »[xxxvi]montre les difficultés d’une maturité affective qui sait s’opposer aux agressions de ces images et un affaiblissement de la conscience morale dans la déliquescence de la volonté.

 

Rajoutons à cela, que la pornographie sert pour certains d’éducateur sexuel. Une vision de ce que l’on peut faire avec l’autre, même s’il s’agit d’un miroir déformant sur l’irréel présenté comme possible. L’obscénité qui est proposée à la vue de tous entrave une saine relation à son propre corps et au corps de l’autre. Pourquoi s’étonner ensuite des attitudes déviantes qui se sont démultipliées par ce procédé ? « On peut ajouter à ce sujet que les expressions “pornographie” ou “pornovision” sont apparues, malgré leur ancienne étymologie, assez tardivement dans le langage. La terminologie traditionnelle latine se servait du terme ob- scaena, montrant de cette manière tout ce qui ne doit pas se trouver devant les yeux des spectateurs, ce qui doit être caché avec une discrétion convenable, ce qui ne peut être présenté au regard humain sans un choix. »[xxxvii]L’apprentissage de la chasteté dans l’éducation des jeunes est aussi un apprentissage de positionnement clair sur les séductions de ce monde qui détourne du sens de la vie, et de l’espérance du salut. Les formes de dépression et de violence des personnes qui connaissent une certaine addiction, montrent les ravages de ce fruit amer.  « L’encyclique Humanae vitae de Paul VIHV 22souligne la nécessité de “créer un climat favorable à l’éducation de la chasteté”. Par cela, il entendait affirmer que le fait de vivre le corps humain dans toute la vérité de sa masculinité et de sa féminité doit correspondre à la dignité de ce corps et à sa signification dans la construction de la communion des personnes. »[xxxviii]

 

Nous avons à nous saisir de ces éléments pour rediscuter en couple de ce qu’il convient de faire, et d’évaluer les besoins des enfants pour discerner avec justesse. « L’information doit arriver au moment approprié et d’une manière adaptée à l’étape qu’ils vivent. Il ne sert à rien de les saturer de données sans le développement d’un sens critique face à l’invasion de propositions, face à la pornographie incontrôlée et à la surcharge d’excitations qui peuvent mutiler la sexualité. Les jeunes doivent pouvoir se rendre compte qu’ils sont bombardés de messages qui ne visent pas leur bien et leur maturation. »[xxxix]Pour cela, il faut savoir passer du temps avec chacun, avoir un minimum de contrôle qui ne soit ni inquisition, ni démission. S’ajuster aux circonstances, et savoir ce qu’il convient de faire.

 

·      Le rapport à la modernité

 

            Aujourd’hui les avancées techniques, et les évolutions sociétales créent un vrai changement dans les relations avec les dangers inhérents aux nouvelles techniques, d’isolation, de suffisance, et de fracture sociale. Nous le vivons à travers les outils tels que Facebook, twitter, et autres WhatsApp, véhiculant l’instant des émotions sans toujours beaucoup de contrôle. Apparaissent alors les dérapages, et les propos qui ne reflètent en rien l’éducation de la famille, et même de ce qu’est vraiment la pensée fondamentale de l’auteur. « Nous vivons dans une société de l’information qui nous sature sans discernement de données, toutes au même niveau, et qui finit par nous conduire à une terrible superficialité au moment d’aborder les questions morales. En conséquence, une éducation qui enseigne à penser de manière critique et qui offre un parcours de maturation dans les valeurs, est devenue nécessaire. »[xl]Ici la critique permet le discernement sans se laisser trop instrumentaliser par ce qui nous est raconté. Le phénomène de l’instrumentalisation aujourd’hui prend beaucoup plus d’ampleur par son immédiateté, et les « fakenews », (désinformation médiatique) d’une réalité nous entrainent sur des terrains où le vice côtoie l’indifférence laissant comme naufragés ceux qui en sont les cibles. Une approche chrétienne est de ne pas emboliser notre temps dans la recherche effrénée d’information, mais plus encore, de prendre de la distance par rapport à une société de l’écran qui surexpose à outrance. Difficile aujourd’hui de trouver des restaurants populaires sans écran. Comme si la société avait peur du vide et du silence ! Quel est ce monde bruyant qui refuse la méditation du désert et l’intériorisation en soi-même ?

 

            Les parents doivent aujourd’hui faire une guerre à l’écran, car non seulement il faut éduquer, mais encore ne pas promettre trop tôt ce genre d’outil qui demande une certaine maturité dans l’utilisation. Les pédopsychiatres défendent l’écran pour des enfants (tantôt moins de 6 ans, tantôt moins de 3 ans). Ils rappellent le rapport délétère à l’imagination et à l’appréhension du monde réel. Il n’est plus rare aujourd’hui de voir des gens manger au restaurant, chacun parlant avec son téléphone ! Sommes-nous de l’esprit du monde, ou devons-nous porter un témoignage en gardant une distance sanitaire spirituelle ? Quel est le témoignage que nous pouvons donner, lorsque certains laissent en permanence le portable allumé jusqu’à répondre même quand on participe à un office religieux ! L’éducation face aux écrans doit demander un contrôle de soi, et un recul face à ce qui nous est proposé au regard afin de garder une capacité de réflexion. Le monde des écrans engendrent un monde de violence lorsqu’il n’est pas éduqué, une manipulation des masses pour des comptes servant l’intérêt d’individus ou de groupes d’individus. L’éducation des jeunes passe par nos propres maitrises à cet objet.

«  La rencontre éducative entre parents et enfants peut être facilitée ou affectée par les technologies de la communication et du divertissement, toujours plus sophistiquées. Lorsqu’elles sont utilisées à bon escient, elles peuvent être utiles pour unir les membres de la famille malgré la distance. Les contacts peuvent être fréquents et aider à remédier aux difficultés.[xli]Cependant, il demeure clair qu’elles ne constituent ni ne remplacent le besoin du dialogue plus personnel et plus profond qui exige le contact physique, ou tout au moins la voix de l’autre personne. Nous savons que parfois ces moyens éloignent au lieu de rapprocher, comme lorsqu’à l’heure du repas chacun est rivé à son téléphone cellulaire, ou quand l’un des conjoints dort en attendant l’autre, qui passe des heures à jouer avec un dispositif électronique. En famille, tout cela doit être aussi objet de dialogues et d’ententes, qui permettent d’accorder la priorité à la rencontre de ses membres sans tomber dans des prohibitions irrationnelles. De toute manière, on ne peut ignorer les risques des nouvelles formes de communication pour les enfants et pour les adolescents, qu’elles convertissent parfois en abouliques, déconnectés du monde réel. Cet ‘‘autisme technologique’’ les expose plus facilement à la manipulation de ceux qui cherchent à entrer dans leur intimité pour des intérêts égoïstes. »[xlii]

 

Les accidents de la vie et les autres interrogations

·      Troubles psychiques et handicap

Parfois des jeunes peuvent dégager des troubles du comportement au moment de l’adolescence, sans vraiment des signes avant-coureurs (ou en tout cas évidents)  dans l’enfance. Surtout ne pas rester seul, et ne pas amoindrir ce passage difficile, parfois symptomatique d’un mal-être plus profond. Le recours à un spécialiste psychologique pour aider au passage est souvent précieux. Il n’y a aucune honte à avoir ou de scrupules à se faire, ni à se culpabiliser. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes dans l’éducation, et le choix de notre enfant de réagir autrement reste aussi une partie de son mystère dont nul ne peut le déposséder. L’important est d’accompagner chacun selon ses possibilités et que nos communautés soient attentives à toujours faire une place à ces jeunes parfois porteurs d’un handicap peut être bruyant. Ne laissons pas les familles seules dans ces situations, mais assumons notre devoir de charité qui est de développer un réseau d’entraide. Des organismes existent pour aider les familles dans l’environnement d’une personne souffrant d’un handicap psychique[xliii]mais dans le domaine de la foi, l’Eglise propose une catéchèse spécialisée[xliv].

 

·      La toxicomanie

‘Nous n’étions pas préparés’. Souvent face à la toxicomanie qui se découvre dans la famille, les parents se révèlent complétement déboussolés, ne comprenant pas l’attitude de leur progéniture, et se lançant la question culpabilisante de « qu’est-ce que nous avons raté ». Nous pouvons nous culpabiliser, si nous en retirons une quelconque satisfaction et que cela nous fait plaisir, ou nous pouvons réfléchir avec raison sur l’épreuve traversée. Il peut y avoir des attitudes, ou des comportements inadaptés, certes, mais n’oublions jamais que l’homme et le petit d’homme, exprime toujours une volonté dans tous les actes quels qu’ils soient. Une des erreurs fondamentales est de croire que nous pouvons formater nos enfants, sans espace de liberté. Derrière la question « qu’est-ce que nous avons raté », se pose la question plus fondamentale de la liberté de la personne dans les choix qu’elle pose.

 

Une fois la stupeur passée, (et parfois la sidération), il reste à ne pas s’enfermer sur soi-même, ou à charger l’autre de la problématique de l’enfant. Probablement que nous avons été dupés, probablement qu’en raccrochant tous les bouts nous voyons aujourd’hui la cohérence de l’histoire, avec une furieuse colère contre soi-même d’avoir été aveugle si longtemps. Tout cela est vrai, mais comment avançons-nous ? Ne pas se laisser non plus aller au désespoir, ni baisser les bras, et encore moins être dans le déni. « Lorsqu’on propose des valeurs, il faut aller progressivement, avancer de diverses manières selon l’âge et les possibilités concrètes des personnes, sans prétendre appliquer des méthodologies rigides et immuables. Les précieux apports de la psychologie et des sciences de l’éducation montrent la nécessité d’un progrès graduel dans l’obtention de changements de comportement, mais ils montrent aussi que la liberté exige des réseaux et des stimulations, car abandonnée à elle-même, elle ne garantit pas la maturation. La liberté en situation, réelle, est limitée et conditionnée. Elle n’est pas une pure capacité de choisir le bien dans une spontanéité totale. On ne distingue pas toujours clairement un acte ‘‘volontaire’’ d’un acte ‘‘libre’’. Quelqu’un peut vouloir une chose mauvaise avec une grande force de volonté, mais à cause d’une passion irrésistible ou d’une mauvaise éducation. Dans ce cas, sa décision est très volontaire, elle ne contredit pas l’inclinaison de son propre vouloir, mais elle n’est pas libre, parce qu’il lui est devenu impossible de ne pas opter pour ce mal. C’est ce qui arrive à un toxicomane compulsif, lorsqu’il veut de la drogue de toutes ses forces, mais est si conditionné que pour le moment il n’est pas capable de prendre une autre décision. Par conséquent, sa décision est volontaire, mais elle n’est pas libre. ‘‘Le laisser choisir librement’’ n’a pas de sens, puisque de fait il ne peut choisir, et l’exposer à la drogue ne fait qu’accroître la dépendance. Il a besoin de l’aide des autres et d’un parcours éducatif. »[xlv]

·      Le suicide des jeunes

Si le suicide des jeunes est une des problématiques de nos civilisations dites développées, et qui est inconnu dans d’autres cultures peut être moins favorisées économiquement mais beaucoup plus riches humainement, cela ne doit pas masquer le problème du suicide en soi et de la position de l’Eglise[xlvi]. Cela ne doit pas non plus nous faire oublier d’autres suicides plus secrets tels que ceux des personnes âgées, ceux des agriculteurs, … dont on ne parle pas. Un jeune qui se suicide est un traumatisme pour la famille, une brisure qui montre une béance qui ne se refermera jamais. Pour avoir accompagné des familles, 7, 20 ans après, j’ai bien pris conscience de la révolte, la colère et le grand désespoir qui laisse dans les cœurs une trace indélébile. Comme marqué au fer rouge, un poids de l’histoire que l’on garde de cet acte de violence cruel pour les proches.

 

A la causalité du suicide, il y a les mécanismes biologiques et hormonaux avec des interrogations d’identité et de sens de la vie, comme une forme de dépréciation de soi, ou d’une violence subie. Il est difficile d’identifier une cause en soi, mais les parents devront être attentifs aux signes qui marquent un changement de comportement et qui sont plus qu’une étape de l’adolescence. Lorsque l’enfant se désinvestit à l’école, avec une chute des notes importantes, une solitude accentuée, et l’évitement des discussions en famille, un changement notable  le marginalisant, alors, les signaux d’alertes doivent être allumés. Les troubles du sommeil, ou la perturbation alimentaire, comme les comportements dangereux que les parents trouvent juste irresponsables mais qui peuvent se révéler être un appel au secours, il faut discerner les enjeux et y répondre.

 

C’est bien dans la relation continue, et l’écoute attentive que les parents pourront prendre conscience des problématiques. Cela demande une mise à disposition qui parfois tombe mal avec la surcharge de travail professionnel ou les soucis du quotidien, mais qui deviennent un impératif immédiat de prise en charge. « L’homme est appelé à garantir le développement unitaire de tous les membres de la famille. Pour accomplir cette tâche, il lui faudra une généreuse responsabilité à l’égard de la vie conçue sous le cœur de la mère, un effort d’éducation plus appliqué et partagé avec son épouse[xlvii], un travail qui ne désagrège jamais la famille mais la renforce dans son union et sa stabilité, un témoignage de vie chrétienne adulte qui introduise plus efficacement les enfants dans l’expérience vivante du Christ et de l’Eglise. »[xlviii]Cela demande aussi aux parents d’apprendre au jeune dans l’éducation à se livrer afin de ne pas se claquemurer lorsque les troubles arrivent. « Il s’ensuit que seule l’éducation de l’amour enracinée dans la foi peut conduire à acquérir la capacité d’interpréter les «signes des temps», »[xlix]

 

Une des problématiques du suicide est une dépréciation de soi, qui peut se révéler dans la sexualité. Néanmoins, les troubles observés chez le jeune ne doivent pas être mis sur la même échelle. Le débat de Madame Griffith rejetant l’homosexualité de son fils, et vivant le drame du suicide, ne peut mettre en parallèle les deux problématiques. La question existentielle est première sur la dépréciation de soi, et doit être traitée comme telle, l’acceptation ou non de l’homosexualité est seconde. Faire un discernement dans la hiérarchie des causes introduit à une meilleure prise en charge des événements et des conséquences. Elle ne peut pas se faire sous l’angle d’une culpabilisation à outrance comme logique de démonstration. « L’accueil, l’amour, l’estime, le service multiple et unitaire – matériel, affectif, éducatif, spirituel – envers tout enfant qui vient au monde devront toujours constituer une note distinctive et imprescriptible des chrétiens, en particulier des familles chrétiennes »[l]

 

·      L’homosexualité

 

A travers l’éducation des enfants nous pouvons être confrontés à des problèmes liés à l’homosexualité. « L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. ….. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves[li], la Tradition a toujours déclaré que ” les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés “[lii]. …. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. … Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas. »[liii]Nous devons être clairs sur le langage que nous devons tenir aux jeunes, sans être enfermant, ni désespérant. Rappeler que la vocation de chacun est d’abord et avant tout un émerveillement de Dieu sur notre vie, d’une part, et que nous ne pouvons pas confiner toute notre vie sur des tendances ou des actes. Heureusement pour chacun d’entre nous, nous sommes plus que nos propres actes, et c’est valable dans tous les domaines….

 

A la crise d’adolescence, il nous faut distinguer ce qui est un passage, d’une tendance foncière, afin de laisser la liberté à chacun dans les choix qui sont les siens de s’inscrire dans des actes qui engagent sa responsabilité sans s’enfermer sur telle ou telle perspective. Parfois il peut y avoir dans la vie affective de l’adolescence un passage vers ce que l’on pourrait décrire comme de nature homosexuelle, mais qui reste du domaine des choix possibles. La vertu de prudence veut qu’il y ait le recul nécessaire pour comprendre l’évolution et discerner avec justesse la meilleure attitude. D’autres fois, il y a une tendance homosexuelle foncière et ancrée de manière plus profonde dans le psychisme. On doit accueillir « avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie »[liv]

 

En tout cas comme éducateurs et parents nous devons être dans une écoute respectant l’autre dans sa dignité, et ne pas verrouiller dans une attitude qui serait un rejet. Nous ne pouvons pas traiter de l’homosexualité comme d’une forme monolithique, standard et paramétrer sur des critères d’une société en perte de sens. Le dialogue respectueux, et la relation à l’autre dans l’écoute et le dialogue permettra de vivre une éducation plus sereine, que dans le rejet ou une forme d’autisme à la détresse.« L’éducation de la conscience morale, qui rend chaque homme capable de juger et de discerner les moyens adéquats pour se réaliser selon sa vérité originelle, devient ainsi une exigence prioritaire à laquelle on ne peut renoncer. »[lv]La famille est lieu de ressourcement et d’une relation de vérité de l’amour qui loin d’entrer dans du sentimentalisme fait face aux situations et les traverse ensemble. Le diocèse de Créteil a mis en place une pastorale des personnes concernées par l’homosexualité et qui est à l’écoute des parents et des personnes concernées[lvi].

 

·      Les conduites à risques

 

Pour les parents, l’une des problématiques qui peuvent dérouter sont les conduites à risques. Partir faire une randonnée en montagne alors qu’une tempête est annoncée. Conduire sa voiture ou son bateau avec un engouement de la vitesse au détriment de la sécurité. Faire des actes gravement stupides qui se révèlent totalement dangereux. Les exemples ne manquent pas, et parfois les parents en appellent à la responsabilité du jeune. Néanmoins, il faut y discerner aussi un appel à la réalisation de soi qui passe par une phase négative. Or remettre l’Evangile au cœur de la famille, c’est rappeler la beauté de la vie, qui est un don dont nous devons prendre soin. « L’éducation de l’émotivité et de l’instinct est nécessaire, et pour cela, il est parfois indispensable de se fixer des limites. L’excès, le manque de contrôle, l’obsession pour un seul type de plaisirs finissent par affaiblir et affecter le plaisir lui-même,[lvii]et portent préjudice à la vie de famille. En vérité, on peut réaliser un beau parcours avec les passions, ce qui signifie les orienter toujours davantage dans un projet de don de soi et d’épanouissement personnel intégral qui enrichisse les relations entre les membres de la famille. Cela n’implique pas de renoncer à des moments de bonheur intense,[lviii]mais de les assumer comme entrelacés avec d’autres moments de don généreux, d’attente patiente, de fatigue inévitable, d’effort pour un idéal. La vie en famille est tout cela et mérite d’être vécue entièrement. »[lix]Il y a bien un  chemin de vie à travers la passion comme lieu de réalisation lorsqu’elle est jugulée par la volonté, et éduquer par la recherche du bien. Etre attentif à chacun demande alors d’ajuster les attitudes afin de laisser transparaître une réalisation de soi de façon positive et qui respecte la dignité de chacun. Les jeunes doivent être éduqués et comprendre cette demande, en étant attentifs à leur tour à la demande des parents et en s’y soumettant dans l’obéissance de l’amour d’où jaillit la source de toutes les libertés. « Certains courants spirituels insistent sur l’élimination du désir pour se libérer de la douleur. Mais nous croyons que Dieu aime l’épanouissement de l’être humain, qu’il a tout créé « afin que nous en jouissions »[lx]. Laissons jaillir la joie face à sa tendresse quand il nous propose : « Mon fils, traite-toi bien […]. Ne te refuse pas le bonheur présent » »[lxi].

 

 

 

 

Le Chantier éducation

 

            Nous ne devons pas rester seuls devant les défis de l’éducation. Parce que justement nous voulons pour nos enfants une entrée en relation qui soit paisible et harmonieuse, nous avons à vivre cette relation dans l’échange des procédés que nous avons trouvés pour aider les personnalités à se construire. « La tâche des parents inclut une éducation de la volonté et un développement de bonnes habitudes et de tendances affectives au bien. Cela implique qu’elles soient présentées comme des comportements désirables à apprendre et des tendances à développer. Mais il s’agit toujours d’un processus qui part de ce qui est imparfait vers ce qui est plus accompli. Le désir de s’adapter à la société ou l’habitude de renoncer à une satisfaction immédiate pour s’adapter à une norme et assurer une bonne cohabitation, est déjà en lui-même une valeur initiale qui crée des dispositions pour s’élever ensuite vers des valeurs plus hautes. La formation morale devrait toujours se réaliser par des méthodes actives et par un dialogue éducatif qui prend en compte la sensibilité et le langage propres aux enfants. En outre, cette formation doit se réaliser de façon inductive, de telle manière que l’enfant puisse arriver à découvrir par lui-même la portée de certaines valeurs, principes et normes, au lieu de se les voir imposées comme des vérités irréfutables. »[lxii]

 

            Ces chantiers d’éducation sont ouverts à tous, parce que ce n’est pas simplement à cause de notre foi, mais bien fondés dans notre humanité que nous éduquons nos progénitures à un espace de liberté où leur personnalités pourront s’exprimer. Il s’agit d’enrichir les expériences quotidiennes des uns et des autres quant à l’éducation des enfants, et un partage pour permettre à chacun de puiser des solutions qui pourraient se révéler plus efficaces quant à la gestion des conflits et des comportements qui mettent en difficulté l’éducateur .Il s’agit d’accompagner dans les démarches éducatives les parents pour un meilleur bien être des enfants et face à des réalités qui peuvent parfois se révéler difficiles. Notamment la relation fraternelle« La relation entre les frères s’approfondit avec le temps, et « le lien de fraternité qui se forme en famille entre les enfants, s’il a lieu dans un climat d’éducation à l’ouverture aux autres, est la grande école de liberté et de paix. En famille, entre frères, on apprend la cohabitation humaine […]. Peut-être n’en sommes-nous pas toujours conscients, mais c’est précisément la famille qui introduit la fraternité dans le monde ! A partir de cette première expérience de fraternité, nourrie par les liens d’affection et par l’éducation familiale, le style de la fraternité rayonne comme une promesse sur toute la société ».[lxiii] »[lxiv]Il y a une construction de la famille à travers les liens fraternels qui redimensionnent le tissu social à visage familier. Devons-nous entrer dans une rivalité mimétique comme Caïn et Abel, ou sommes-nous à même de gérer nos colères pour mieux vivre en artisans de paix ?

 

C’est pourquoi, en tout premier lieu il s’agit de valoriser les expériences de chacun et d’enrichir le groupe de parents de ce qui a pu se vivre en famille. L’évolution permanente de notre société et des avancées technologiques obligent à revoir notre positionnement éducatif pour être le plus juste possible et proposer des repères afin de ne pas perdre le sens de ce que nous faisons. Les moyens concrets proposés, ont été testés et enrichis par d’autres histoires humaines, et en tenant compte des réalités de la famille, cherchent par une méthode interactive à prendre soin de chacun dans la relation familiale, parent comme enfant. « L’éducation comporte la tâche de promouvoir des libertés responsables, qui opèrent des choix à la croisée des chemins de manière sensée et intelligente, de promouvoir des personnes qui comprennent pleinement que leur vie et celle de leur communauté sont dans leurs mains et que cette liberté est un don immense. »[lxv]

 

            Les chantiers éducation prennent une thématique par réunion et essaient au sein de l’expérience de chacun de donner des pistes de solutions concrètes, tout en interrogeant en même temps ces pratiques. Un échange respectueux de l’autre qui donne aux parents un lieu de confrontation et d’interrogation pour grandir en humanité. Les repères dégagés de la réflexion amènent à ajuster les pratiques éducatives et valorisent l’ingéniosité parentale à faire passer ce qui est essentiel à la construction humaine. « Le droit et le devoir d’éducation sont pour les parents quelque chose d’essentiel, de par leur lien avec la transmission de la vie; quelque chose d’original et de primordial, par rapport au devoir éducatif des autres, en raison du caractère unique du rapport d’amour existant entre parents et enfants; quelque chose d’irremplaçable et d’inaliénable, qui ne peut donc être totalement délégué à d’autres ni usurpé par d’autres. »[lxvi]Il s’agit d’aider les pères et les mères, premiers éducateurs à partager ce qui semble le plus important pour leur enfant en vue du bien commun. Faire des jeunes des acteurs de la vie de la cité, et dans les choix tant politiques qu’économiques et culturels. L’échange entre parents permet aussi de relativiser les situations vécues, de dédramatiser des problématiques rencontrées, et de constater que beaucoup partagent les mêmes interrogations.

 

            Nous sommes tous concernés par un chantier éducation dès que nous nous occupons des jeunes. Mais plus encore les parents, qui avec les enfants sont la première cellule d’Eglise. Il s’agit de respecter chacun dans les diversités des situations et des origines, dans le cadre que proposent les associations familiales chrétiennes. Une bienveillance dans l’écoute et une éducation qui a pour soubassement notre relation au Christ et tout ce qui est de l’ordre de la loi naturelle. En d’autres termes une éducation au bonheur dans la libre obéissance et la vérité de l’amour. Un partage d’expérience dans une vision chrétienne où chaque personne est un don sacré. L’Église est appelée à collaborer, par une action pastorale adéquate, afin que les parents eux-mêmes puissent accomplir leur mission éducative. Elle doit toujours le faire en les aidant à valoriser leur propre fonction, et à reconnaître que ceux qui ont reçu le sacrement de mariage deviennent de vrais ministres éducatifs, car lorsqu’ils forment leurs enfants, ils édifient l’Église,[lxvii] et en le faisant, ils acceptent une vocation que Dieu leur propose.[lxviii]Les chantiers éducation sont une première étape pour aider à reconnaitre la compétence des parents comme premiers éducateurs.

 

            Plusieurs sujets sont traités, comme aider à la crise des relations conflictuelles, ou amener l’enfant à bien dormir. Refuser les mensonges auxquels on peut être confrontés, comme réagir avec justesse devant l’insolence des enfants, et les crises de jalousie et de colère. Les suggestions nombreuses proposées invitent à expérimenter sur ce qui nous semble important pour la vie des jeunes dont nous avons la garde, s’assurer du respect des choix qu’ils posent et les laisser rebondir après un échec pour recentrer leur énergie sur le sens de la vie et de la réussite. Il ne s’agit plus de transmettre des valeurs mais de vivre et de partager leurs valeurs pour en faire un ciment familial source de paix. Or nous savons bien que l’éducation demande une adaptation au changement d’une part, et l’accueil de l’inattendu avec confiance. « Bien qu’affrontés aux difficultés, souvent plus grandes aujourd’hui, de leur tâche d’éducateurs, les parents doivent, avec confiance et courage, former leurs enfants au sens des valeurs essentielles de la vie humaine. Les enfants doivent grandir dans une juste liberté devant les biens matériels, en adoptant un style de vie simple et austère, bien convaincus que «l’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a»[lxix]. »[lxx]

 

Tous peuvent trouver sur le site de la paroisse le chantier éducation avec le contact[lxxi]. Notre premier devoir de communauté est de vivre ce service d’Eglise ouvert au monde, et dans un accueil qui soit respectueux de chacun dans sa démarche et dans son avancée spirituelle. Engageons-nous clairement sur un sujet aussi important et qui demande aujourd’hui une vigilance accrue face au déphasage d’une société aux promotions dites modernes et font retourner à un âge préhistorique. Nous avons à nous mobiliser non pour nous-mêmes mais pour l’autre, et une ouverture qui doit permettre d’accueillir le Tout Autre. Car le chantier éducation est une forme d’émerveillement des parents et des enfants devant la création de Dieu et la beauté de la relation d’amour vécue dans la vérité des Ecritures. « Le devoir d’éducation a ses racines dans la vocation primordiale des époux à participer à l’œuvre créatrice de Dieu: en engendrant dans l’amour et par amour une nouvelle personne possédant en soi la vocation à la croissance et au développement, les parents assument par là-même le devoir de l’aider efficacement à vivre une vie pleinement humaine. »[lxxii]

 

Synthèse

 

« Etvous, parents, n’exaspérez pas vos enfants, mais élevez-les dans l’éducation et la discipline du Seigneur[lxxiii]L’éducation des jeunes n’est pas chose aisée. Elle demande une inventivité, de la prudence, en même temps de la pugnacité et cette volonté de garder patience, même lorsque les nerfs semblent lâcher… « Il est toujours plus facile de s’irriter que de patienter, de menacer un enfant, que de le persuader ! … de châtier les récalcitrants que de les corriger, en les supportant avec fermeté et douceur. »[lxxiv]L’éducation est un service à remplir avec amour et don de soi, qui demande en même temps exigence dans la fermeté et miséricorde dans la réalité. Un long travail qui nous remet toujours en question et en même temps entraine l’autre vers un espace de liberté.  Il ne convient pas … que les parents deviennent des êtres tout puissants pour leurs enfants, qui ne peuvent que leur faire confiance, car ainsi ils entravent le processus approprié de socialisation et de maturation affective. Pour rendre effectif ce prolongement de la paternité à un niveau plus vaste, « les communautés chrétiennes sont appelées à offrir leur soutien à la mission éducative des familles »,[lxxv]surtout à travers la catéchèse de l’initiation. Afin de favoriser une éducation intégrale, il nous faut « raviver l’alliance entre la famille et la communauté chrétienne ».[lxxvi]».[lxxvii]

 

            L’éducation des enfants passe par une sensibilisation face au mal et au bien et aux actes de réparation. Il « est indispensable de sensibiliser l’enfant ou l’adolescent afin qu’il se rende compte que les mauvaises actions ont des conséquences. Il faut éveiller la capacité de se mettre à la place de l’autre et de compatir à sa souffrance lorsqu’on lui a causé du tort. Certaines sanctions – pour des comportements antisociaux agressifs – peuvent atteindre en partie cet objectif. Il est important d’orienter l’enfant avec fermeté afin qu’il demande pardon et répare le tort causé aux autres. Quand le parcours éducatif porte ses fruits dans une maturation de la liberté personnelle, l’enfant lui-même à un moment donné commencera à reconnaître avec gratitude qu’il a été bon pour lui de grandir dans une famille et même de souffrir des exigences liées à tout processus de formation. »[lxxviii]Ce qui demande beaucoup de doigté et une certaine justesse pour ne pas être trop rigide ni trop laxiste. Tout est question de proportion et doit d’abord demander un regard d’amour qui n’oublie jamais la personne quel que soit son acte. « Il est fondamental que la discipline ne devienne pas une inhibition du désir, mais une stimulation pour aller toujours plus loin. Comment allier la discipline à l’inquiétude intérieure ? Comment faire pour que la discipline soit une limite constructive du chemin qu’un enfant doit emprunter et non un mur qui l’annihile ou une dimension de l’éducation qui le castre ? Il faut savoir trouver un équilibre entre deux extrêmes pareillement nocifs : l’un serait de prétendre construire un monde à la mesure des désirs de l’enfant, qui grandit en se sentant sujet de droits mais non de responsabilités. L’autre extrême serait de l’amener à vivre sans conscience de sa dignité, de son identité unique et de ses droits, torturé par les devoirs et aux aguets pour réaliser les désirs d’autrui. »[lxxix]

 

            En cette fête de présentation de Jésus rappelons-nous l’impératif de l’évangélisation qui doit traverser tous nos domaines de vie. L’éducation des enfants en est un des aspects le plus important. «  L’effort de transmettre la foi aux enfants, dans le sens de faciliter son expression et sa croissance, aide à ce que la famille devienne évangélisatrice, et commence spontanément à la transmettre à tous ceux qui s’approchent d’elle et même en dehors du cercle familial. Les enfants qui grandissent dans des familles missionnaires deviennent souvent missionnaires, si  les parents vivent cette mission de telle manière que les autres les sentent proches et affables, et que les enfants grandissent dans cette façon d’entrer en relation avec le monde, sans renoncer à leur foi et à leurs convictions.»[lxxx]Parents comme enfants nous avons à toujours être au service de la mission par nos attitudes et nos comportements. C’est un travail de la volonté et de l’effort qui permet à la grâce de porter les fruits de sainteté et ainsi resplendir vraiment de la lumière du Christ, lui qui le premier nous a aimés. 

 

 

 

 

                                  

Père Greg. BELLUT

Curé de l’ensemble paroissial

St Charles Borromée – Ste Anne et St Joachim

 

 

 

 

 

 

 

Table des matières

L’éducation de la foi

L’éducation des valeurs qui donnent du sens

Les accidents de la vie et les autres interrogations

Le Chantier éducation

Synthèse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[i]&40 Familiaris Consortio

[ii]Conc. Œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, sur l’Église dans le monde de ce temps, n. 17.

[iii]&267 Amoris Laetitia

[iv]cf. Pr 3, 11-12 ; 6, 20-22 ; 13, 1 ; 22, 15 ; 23, 13-14 ; 29, 17

[v]Ex 20, 12

[vi]cf. Mc 7, 11-13

[vii]Si 3, 3-4

[viii]&17 Amoris Laetitia

[ix]&21 Familiaris Consortio

[x]f. Ep 6, 1-4; Col 3, 20-21

[xi]Cf. Concile CEcum. Vat. II, const. pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et spes, 48.

[xii]&21 Familiaris Consortio

[xiii]&106 Evangelii Gaudium

[xiv]&39 Familiaris Consortio

[xv]Cf. Relatio finalis2015,  nn. 13-14.

[xvi]De sancta virginitate, 7, 7 : PL 40, 400.

[xvii]&287 Amoris Laetitia

[xviii]cf.Jn 4, 23

[xix]Ep 4, 22-24

[xx]cf. Ep 4, 13

[xxi]cf. 1 P3, 15

[xxii]39 Familiaris Consortio

[xxiii]&288 Amoris Laetitia

[xxiv]Catéchèse du 8 octobre 1980 JP II

[xxv]Ibid., n. 8.

[xxvi]Ibid., n. 58.

[xxvii]&56 Amoris Laetitia

[xxviii]Catéchisme de l’Église catholique, n. 2378.

[xxix]Congrégation pour la Doctrine de la foi, Instruction Donum vitae(22 février 1987), II, 8 : AAS 80 (1988), p. 97.

[xxx]cf. Gn 1, 27-28

[xxxi]Relatio finalis2015,  n. 63.

[xxxii]&81 Amoris Laetitia

[xxxiii]&37 Familiaris Consortio

[xxxiv]Catéchèse 24 octobre 1984

[xxxv]Catéchèse 28 avril 1981

[xxxvi]&41 Amoris Laetitia

[xxxvii]Catéchèse 6 mai 1981

[xxxviii]Catéchèse 6 mai 1981

[xxxix]&281 Amoris Laetitia

[xl]&64 Evangelii Gaudium

[xli]Cf. Relatio finalis2015,  n. 67.

[xlii]&278 Amoris Laetitia

[xliii]UNAFAM  http://www.unafam.org/

[xliv]Celine.besnard@eveche-creteil.cef.fr ; 06.63.45.74.34

[xlv]&273 Amoris Laetitia

[xlvi]2018 lettre de rentrée 2/2

[xlvii]Cf. Concile Œcum. Vat. II, const. pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et spes, 52

[xlviii]&25 Familiaris Consortio

[xlix]&6 Familiaris Consortio

[l]&26 familiaris Consortio

[li]cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10

[lii]CDF, décl. ” Persona humana ” 8

[liii]&2357 CEC

[liv]&2358 CEC

[lv]&8 Familiaris Consortio

[lvi]Augustin et Edith GRILLON, autingrillon@aol.com; 01.48.90.86.09

[lvii]Cf. Thomas d’Aquin, Somme Théologique I-II, q. 32, art. 7.

[lviii]Cf. Ibid., II-II, q. 153, art. 2, ad. 2 : « Abundantia delectationis quae est in actu venereo secundum rationem ordinato, non contrariatur medio virtutis ».

[lix]&148 Amoris Laetitia

[lx]1Tm 6, 17

[lxi]& 149 Amoris Laetitia citant Si 14, 11.14

[lxii]&264 Amoris Laetitia

[lxiii]Catéchèse (18 février 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 19 février 2015, p. 2.

[lxiv]&149 Amoris Laetitia

[lxv]&262 Amoris Laetitia

[lxvi]&36 Familiaris Consortio

[lxvii]Cf. Jean-Paul II, Exhort. ap. Familiaris consortio(22 novembre 1981), 38 : AAS 74 (1982), p. 129.

[lxviii]Cf. Discours à l’Assemblée diocésaine de Rome(14 juin 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 25 juin 2015, pp. 13-14.

[lxix]Concile Œcum. Vat. II, const. pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et spes, 35.

[lxx]&37 Familiaris Consorti

[lxxi]https://paroissejoinvillelepont.fr/3686-2/sinon sur le moteur de la page de recherche de la paroisse taper Chantier, et en deuxième proposition vous trouverez le chantier éducation.  Vous trouverez aussi les informations sur l’onglet mouvement.

[lxxii]&36 Familiaris Consortio

[lxxiii]Ep 6,1-4.

[lxxiv]Lettre de Don Bosco à ses confrères

[lxxv]Catéchèse (20 mai 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 21 mai 2015, p. 2.

[lxxvi]Catéchèse (9 septembre 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 10 septembre 2015, p. 2.

[lxxvii]Amoris Laetitia

[lxxviii]&268 Amoris Laetitia

[lxxix]&270 Amoris Laetitia

[lxxx]&289 Amoris Laetitia