2016. Lettre de Noël

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La joie de Noël confirme notre espérance en la miséricorde de Dieu qui trouvera tout son sens dans la mort et la résurrection du Fils et dans l’envoi de l’Esprit Saint. Esprit d’intelligence et de sagesse d’un amour partagé dans la grâce à accueillir et à féconder. Nous sommes amenés, avec Noël, à développer notre communion et à nous ouvrir de façon renouvelée au partage. « Nous savons tous que beaucoup dans nos communautés ont à cœur de vivre cette Parole de Jésus qui affirme le caractère indissociable de l’amour de Dieu et du prochain …., « la fraternité n’est pas une option, c’est une nécessité. »[i] Noël, qui est l’incarnation du Christ, nous fait comprendre le sens nouveau de la fraternité d’un Dieu qui s’est fait homme. «Par l’Incarnation, le Fils de Dieu s’est uni d’une certaine manière à tout homme»[ii].

         La fraternité, une redécouverte du Père

Aujourd’hui, en disciples du Christ, nous savons que la fraternité respire Dieu. Fraternité à laquelle nous pouvons communier dans la fragilité de l’enfant à naître et dont nul ne peut s’approprier la vie. Nul ne peut prétendre, dans un sentiment de toute puissance, toucher au développement de l’homme dans sa dignité de fils de Dieu appelé à la lumière. C’est pourquoi, il nous faut avoir le souci d’un accompagnement fraternel aux derniers instants de la vie humaine, afin de privilégier la dignité de l’homme dans une culture de vie et respecter ainsi le choix de Dieu qui se propose en communion avec la liberté de l’homme Le respect humain est d’abord respect du divin, c’est-à-dire, présence de Dieu qui nous ouvre à la communion aux autres. « Jésus-Christ nous révèle que « Dieu est amour [iii]» et nous enseigne que « la loi fondamentale de la perfection humaine, et donc de la transformation du monde, est le commandement nouveau de l’amour. À ceux qui croient à la divine charité, il apporte ainsi la certitude que la voie de l’amour est ouverte à tous les hommes et que l’effort qui tend à instaurer une fraternité universelle n’est pas vain ».[iv] Le temps de Noël est donc la réception de Dieu qui s’est fait homme et propose aux hommes de bonne volonté de recevoir la paix en héritage. Soyons vigilants à ne pas proposer une idée de Dieu mais à vivre une relation à Dieu dans l’amour du prochain, au nom d’un même Père qui est aux cieux.

 

Vivre l’amour fraternel s’enracine dans la foi, mais n’est pas premier à la foi. Ce qui est premier c’est l’amour. Dans l’amour je suis missionnaire. Et la relation d’amour se comprend dans un murissement de la foi comme un don de Dieu qui a été premier. Cette découverte de l’amour de Dieu pour moi, me permet alors de le partager avec mon prochain, et d’être pour lui signe de l’amour de Dieu pour tout homme. Dans notre témoignage, il s’agit « d’aider tous les hommes de notre temps, qu’ils croient en Dieu ou qu’ils ne le reconnaissent pas explicitement, à percevoir avec une plus grande clarté la plénitude de leur vocation, à rendre le monde plus conforme à l’éminente dignité de l’homme, à rechercher une fraternité universelle, appuyée sur des fondements plus profonds, et, sous l’impulsion de l’amour, à répondre généreusement et d’un commun effort aux appels les plus pressants de notre époque ».[v]

            L’unité est familiarité de la Parole en acte

Pratiquer la communion entre nous demande d’accueillir Jésus au milieu de nous, lui qui nous invite à la Paix. Le sens de Noël est l’accueil du Sauveur qui rassemble tout son peuple pour venir l’adorer. Alors que certains sont perdus dans leur fête, d’autres, des bergers aux rois mages, viennent adorer le Messie. Que l’on soit riche ou pauvre, important ou inconnu dans l’histoire, nous sommes invités auprès de Dieu avec la même célérité. Aussitôt, laissant là ce qui est du monde qui passe, nous cheminons dans la vérité d’un monde qui ne passe pas et qui a pour nom l’amour. L’adoration du petit enfant à la crèche est le début de cette conversion et nous fait entrer en relation avec une personne et non avec une idée. « La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour. »[vi] C’est alors que je rends présent Jésus dans ma vie et dans ma relation à l’autre. Qu’aurait fait Jésus à ma place ? Comment Jésus aurait-il-agi, qu’aurait-il fait ? Imaginer Jésus dans tous mes choix de vie et dans ma relation au prochain, est le meilleur choix à poser et à vivre. « Nous le savons ; Jésus est au milieu de nous si nous sommes réunis en son nom. Cela veut dire que nous devons être unis en lui, dans sa volonté, dans l’amour qui est sa volonté, dans l’amour réciproque qui est sa suprême volonté, son commandement, là où règne l’unité des sentiments, de volonté, de pensée, si possible en toute choses, mais obligatoirement dans la foi »[vii] Noël est alors la fête missionnaire de Dieu qui se communique à l’homme. Témoignage de l’amour qui s’invite dans la liberté d’un oui à la Parole de Dieu et, au-delà, d’un choix de vie conforme aux Ecritures.

Redécouvrir la Parole de Dieu ouvrira à la contemplation d’une communion de vie aux commandements du Père par une obéissance à sa volonté qui relie l’autorité avec sa théophanie (manifestation de Dieu). Il est là, dans la crèche, si fragile et pourtant si présent. La Toute Puissance de Dieu s’inscrit dans l’histoire de l’homme par la mystérieuse incarnation Il s’adresse universellement à tout être humain, parce que Dieu est amour. L’action de Dieu ne se perçoit que dans l’amour. Amour véritable qui se réchauffe dans notre capacité à recevoir la Parole de Dieu et à se laisser transformer par cette Parole. « Aimons chaque frère que nous côtoyons pendant la journée. Allumons en notre cœur ce désir cher au cœur de Dieu ; aimer chaque prochain en nous « faisant un » avec lui en tout, avec un amour désintéressé et sans limites. L’amour ravivera chacun et les rapports entre tous, il ne laissera pas surgir de désirs égoïstes, au contraire il en sera le meilleur antidote. »[viii] Noël est l’antidote du renfermement sur soi, pour s’ouvrir aux bergers comme aux rois mages, aux pauvres comme aux puissants, dans une fraternité renouvelée en Christ et qui commence par l’adoration. Rien de l’amour ne se comprend sans prière. La prière est cette respiration de l’amour qui se purifie dans les poumons de la grâce et qui, à travers le cœur de l’Eglise, rejoint tous les organes de la fraternité. Vivre la communion demande le partage dans la rencontre : c’est le sens de la demande de notre évêque dans la promulgation des décrets synodaux. « A la lumière et avec le soutien de l’Esprit Saint, l’Eglise a une conscience toujours plus approfondie de son mystère divin, de sa mission humaine, et même de ses faiblesses humaines: c’est cette conscience qui est et doit rester la première source de l’amour de cette Eglise, de même que l’amour, à son tour, contribue à consolider et à approfondir cette conscience. »[ix]

Venez adorons le ! Vrai Dieu et vrai homme

La fête de Noël, où l’on nous annonce un prince de paix, est là pour nous rappeler notre attachement à Dieu et à sa parole. Point d’autres dieux que le Seigneur. Point d’adoration, ou de temps passé autre qu’en Dieu dans la gratuité, et dans ce qui nous entoure par nécessité. Reconnaitre Jésus dans la crèche nous impose de renforcer notre vie pour donner toute autorité au Christ et à délaisser tout ce qui touche à la superstition, aux croyances des dieux qui ne sauvent pas et à la culture de mort. « La superstition est la déviation du sentiment religieux et des pratiques qu’il impose. »[x] Venir en vérité adorer Jésus demande de fuir l’esprit du malin qui tente de nous séduire par des artifices vains. Il y a parfois une véritable conversion du cœur pour que dans nos actes nous soyons exempts de toute superstition ou d’attachements douteux. « L’idolâtrie ne concerne pas seulement les faux cultes du paganisme. Elle reste une tentation constante de la foi. Elle consiste à diviniser ce qui n’est pas Dieu. »[xi] Or, nous rendre à la crèche et adorer l’enfant nous unifie dans la foi en un Dieu unique en trois personnes, et dans le dessein de Dieu qui se déroule dans notre histoire, émerveillement de la grâce reçue et partagée avec joie.

 

La forme sournoise de l’idolâtrie est liée au temps que nous passons sur ce qui ne nous est pas forcément nécessaire. Par exemple passer des heures et des heures devant la télévision au lieu d’instaurer une relation fraternelle, d’entrer dans la prière, et d’œuvrer au salut à travers notre vocation missionnaire qui découle de notre baptême. J’ai connu un jeune qui à force d’écouter en permanence la radio éprouvait une véritable angoisse à entrer dans une Abbaye où régnait le silence. Le produit de l’idolâtrie et la dissolution de notre être dans des aspects qui nous emprisonnent, nous aliènent et deviennent essentiels malgré le délabrement programmé. L’aspect marchand de notre culture, qui emprisonne la gratuité dans une contractualisation outrancière, nous égare de manière implacable. Nous ne pouvons entrer dans une démarche relativiste où l’aspect économique se détache du lien spirituel. Acheter le dimanche, ou travailler de manière désordonnée ce jour-là, sans respecter le jour du Seigneur et son repos nécessaire devient un contre témoignage puissant. A force de vouloir faire de notre vie une course superficielle à un dieu d’argent, nous passons à côté de l’adoration de la crèche, pour entendre parler lorsque nous essayons de le rencontrer, de la fuite d’Egypte. Le temps de Dieu demande à l’homme le rythme de la prière, de la familiarité à la parole et de l’amour en acte. Or la terre tourne et le jour d’après il nous faut vivre d’autres choses. La procrastination mène à une collusion de ce que nous avons à vivre avec une inversion de la hiérarchie des valeurs, et ainsi, on perd le temps de Dieu en s’étalant dans l’instant du monde qui passe. « Le dimanche est un jour à sanctifier par une charité agissante, avec une attention particulière aux membres de la famille, ainsi qu’aux malades, aux infirmes et aux personnes âgées; il ne faut pas non plus oublier les « frères qui ont les mêmes besoins et les mêmes droits et ne peuvent se reposer à cause de la pauvreté et de la misère »; [xii] en outre, c’est un temps propice à la réflexion, au silence et à l’étude, qui favorisent la croissance de la vie intérieure et chrétienne. Les croyants devront se distinguer, ce jour-là aussi, par leur modération, en évitant tous les excès et les violences qui caractérisent souvent les divertissements de masse.[xiii] Le jour du Seigneur doit toujours être vécu comme le jour de la libération, qui fait participer à la « réunion de fête » et à « l’assemblée des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux »[xiv] et anticipe la célébration de la Pâque définitive dans la gloire du ciel. »[xv] Oublier de vivre le dimanche comme temps de repos au nom des contingences qui s’avèrent futiles dans un discernement éclairé, comme en faire un jour de réalisation de ce que l’on n’a pas pu faire les autres jours, devient alors une forme de possession idolâtrique du temps. En avoir conscience, et travailler à sanctifier ce jour est chemin de conversion à contre-courant d’une économie de l’éphémère, celle-là même qui oublie l’homme par rapport au travail à effectuer et ne recherche qu’un vain profit et instrumentalise le temps.

 

Certains, dans une perte des valeurs et une fuite des sens, viennent à pratiquer la divination ou la magie, dont un des aspects qui semble le plus inoffensif est l’horoscope ‘que l’on ne croit pas’, mais que l’on s’empresse de lire…. « Toutes les formes de divination sont à rejeter : recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées à tort ” dévoiler ” l’avenir »[xvi] Choisir de venir adorer le Christ nous écarte, alors, de tous ces chemins vers des néants pour nous attacher à l’amour qui s’invite dans notre histoire. Concrètement déchirer la page des horoscopes dans le journal à lire, éteindre la radio lorsqu’elle parle d’horoscope est une forme active de refus d’un totalitarisme culturel. Fuir la superstition et réaffirmer sa foi en Jésus Christ oblige à mettre Dieu au centre de notre vie, cet enfant de la crèche qui nous mène vers un chemin de vérité.

L’incarnation de Dieu fait homme, interroge alors sur notre rapport au corps et à son dévoiement idéologique. Le Christ en crèche nous rappelle alors cette joie de la grâce qui se reçoit. Joie qu’Adam a refusée en mettant de côté l’offrande de la vie dans une crise de confiance toute puissance, en même temps refus de sa vocation de fils pour devenir comme des dieux. « Lorsque nous perdons de vue les joies du paradis, nous avons tendance à voir l’union sexuelle et les plaisirs physiques qu’elle procure comme notre épanouissement ultime… l’idolâtrie obsessionnelle de notre société pour le sexe recèle un élément important de vérité. Derrière chaque faux dieu, il y a le désir du vrai Dieu : simplement, ce désir à mal tourné »[xvii]

 

Poser, en conscience, des questions sur nos manières de vivre notre foi et sur nos actes, nous invite à redéfinir l’orientation du chemin qui mène vers Dieu. « La superstition est une déviation du culte que nous rendons au vrai Dieu. Elle éclate dans l’idolâtrie, ainsi que dans les différentes formes de divination et de magie. »[xviii] Accueillir le Christ, notre paix, demande d’unifier notre vie autour de la Parole et de rechercher, sans cesse, la communion fraternelle comme lieu du discernement. C’est en Eglise que nous sommes amenés à regarder l’œuvre de Dieu dans la vie des hommes. C’est en Eglise, en compagnie de Joseph et Marie, que nous sommes amenés à venir adorer le Verbe fait chair. C’est en Eglise encore que nous continuerons notre marche à l’Ecoute de la Parole en lien avec les apôtres et la tradition apostolique. C’est en Eglise, enfin, que nous vivons les sacrements que l’Esprit Saint habite et qui nous conduisent vers la Vérité.

Fuir la sorcellerie et tout ce qui est magie ne doit pas nous empêcher d’y voir la marque du malin et le déploiement des forces du mal. Un juste discernement nous attachera à vivre le combat spirituel à la lumière de la Parole que les ténèbres ne peuvent pas arrêter. Noël est aussi l’annonce de la fuite au désert et du massacre des innocents. L’exigence de la foi chrétienne connaît certes des épreuves, mais les traverse dans l’amour de Dieu qui amène à l’espérance du salut dans une confiance indéfectible en la Parole.

Que le Seigneur te bénisse et te garde !

Recevoir l’enfant Jésus dans la crèche, entouré de Joseph et de Marie, nous fait prendre conscience de l’importance de la famille dans l’histoire du salut. Le don de la vie est d’abord offrande de l’amour de Dieu dans l’histoire de l’homme, témoignage d’une force créatrice qui ouvre à la joie de la rencontre. « Chaque nouvelle vie « nous permet de découvrir la dimension la plus gratuite de l’amour, qui ne cesse jamais de nous surprendre. C’est la beauté d’être aimé avant : les enfants sont aimés avant d’arriver »[xix]. Cela reflète pour nous la primauté de l’amour de Dieu qui prend toujours l’initiative, car les enfants « sont aimés avant d’avoir fait quoi que ce soit pour le mériter ».[xx]  La place de la famille est donc primordiale dans l’histoire du salut et doit être sauvegardé de toute emprise qu’elle soit culturelle ou étatique. La cellule familiale est d’abord église domestique et donc histoire sacrée, alliance de Dieu avec l’homme. En s’immisçant dans la cellule familiale au nom d’intérêts idéologiques, il est fait violence à la relation spirituelle. Rien ne remplacera l’altérité d’un Père et d’une mère ni même la relation physique autant que psychique de l’enfant à ses parents. « Face au désordre général des sentiments et à l’apparition de modes de pensée qui banalisent le corps humain et la différence sexuelle, la Parole de Dieu réaffirme la bonté originelle de l’être humain, créé homme et femme, et appelé à l’amour fidèle, réciproque et fécond. »[xxi]

 

Notre foi en Dieu nous donne des indications claires sur les orientations à suivre pour vivre la volonté du Père selon les Ecritures. Savoir s’y référer et tenir ferme dans les bourrasques idéologiques, nous ouvre à l’éternité de la grâce agissante. Notre témoignage sera notre capacité à vivre la vérité de l’amour sans sentimentalisme de mauvais aloi ni une froide lucidité glaçante. Certes « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. »[xxii] La venue du nouveau-né, Dieu fait homme, nous oblige à un regard de bienveillance envers chacun quelle que soit la croix que mon prochain porte, et la famille est le premier lieu de l’accueil et du respect pour aider à se redresser. L’obligation de respect de la cellule familiale n’est plus un positionnement à maintenir, mais bien une grâce à conserver, à féconder, à développer.

 

            La bénédiction de Dieu se lit dans l’attribution d’une femme comme une vigne généreuse qui donne des fils autour de la table, comme des plants d’olivier[xxiii]. La fécondité de la famille est signe de Dieu pour l’auteur des psaumes et la tradition hébraïque, même si, dans le Nouveau Testament, la stérilité devient la promesse d’une alliance plus grande avec Dieu et d’un dépassement vers l’extraordinaire dessein d’une lumière flamboyante. Les actes synodaux dans l’orientation missionnaire nous interpellent. « On le sait, la famille reste aujourd’hui encore, et spécialement pour les plus jeunes, le lieu privilégié de l’apprentissage de l’amour, de la confiance et du pardon. Mais j’ai entendu le désarroi de beaucoup face à la diversité des situations conjugales et familiales, jusque dans leurs propres familles et leur souhait que notre Église diocésaine sache se faire accueillante et miséricordieuse pour ceux qui se trouvent dans des situations difficiles, comme y invite le pape François »[xxiv] Noël est l’occasion de prendre soin de cet aspect en étant attentif aux situations de chacun, à honorer ses parents et à se soucier de ceux qui se sont marginalisés ; à entamer des démarches de pardon pour une paix familiale plus grande ; à découvrir la générosité de l’amour dans la relation qui respecte l’autre et qui le libère en même temps.

 

            La bénédiction de Dieu passe par la famille et dans l’accueil de toute vie comme un mystère de Dieu qui se découvre à nos yeux dans la paix de Noël. La fécondité familiale prend racine dans la fidélité du sacrement de mariage et de la responsabilité éducative des enfants. Qu’en ce temps de Noël et de médiation du mystère de l’incarnation à travers la Théotokos, Marie, nous sachions progresser dans un resserrement des liens familiaux dans l’exemplarité d’une foi qui se conjugue avec l’amour au temps de l’espérance.

La gloire du Seigneur s’est levée sur toi.

En synthèse il faut nous souvenir que vivre Noël demande d’accueillir la gloire de Dieu dans notre vie. Cette gloire qui dit la sainteté de Dieu dans sa création, en Jésus Christ qui récapitule tout. La naissance du Sauveur nous fait entrer dans l’aurore du 8ème jour de la création qui trouvera son plein éclat à la résurrection du Christ. Nouvel Adam pour un monde nouveau où nous sommes tous revisités dans notre fraternité pour vivre la communion par rapport à notre Père et dans la joie de la rédemption.

 

            Que ce temps de l’accueil soit celui de l’onction familiale. Par la famille nous sommes appelés à imiter l’amour et à le développer au-delà de ce que nous avons pu recevoir. L’amour est la solution à tous les problèmes car il a une vision qui transcende les idées pour rejoindre le cœur. « Qui aime estt Roi… Celui qui aime donne toujours. Ce don le fait roi, et il trouve en lui la plénitude »[xxv] Le temps de Noël est donc le temps de l’amour de Dieu pour l’humanité, et son incarnation est le signe de cet amour vivant qui est chemin de liberté dans l’obéissance de la foi. Il nous faut résister à tout ce qui veut restreindre notre liberté et réaffirmer notre attachement comme dans l’acte d’adoration de l’enfant Jésus à la crèche. La liberté de l’amour est de répéter la vérité de la foi dans la fidélité à la Parole. Point de négociation, ni de compromission, juste l’amour, rien que par amour, tout dans l’amour. Notre témoignage missionnaire est bien de vivre un amour sans l’entrave d’une police de la pensée dans une forme d’idéologie de recensement pour relativiser. « La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour. »[xxvi] Qu’en toute chose nous puissions le signifier. La beauté du témoignage sera lumière pour les païens. «  Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde…. et le monde était venu par lui à l’existence »

 

 

 

 

 

[i] Actes du Synode, 5 orientation missionnaire servir la fraternité

[ii] GS 22

[iii] 1 Jn 4, 8

[iv] &54 DSE qui cite le Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 38: AAS 58 (1966) 1055-1056.

[v] & 551 DSE citant Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 91: AAS 58 (1966) 1113.

[vi] &17 Caritas Est

[vii] P 142 Six sources où puiser Dieu, Chiara Lubich

[viii] P 96La vie est un voyage, Chiara Lubickl

[ix] &4 Redemptoris hominis

[x] CEC 2111

[xi] CEC 2113

[xii] Catéchisme de l’Église Catholique, 2186.

[xiii] Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, 2187

[xiv] He 12, 22-23

[xv] & 285 DES – Jean-Paul II, Lettre apost. Dies Domini, 26: AAS 90 (1998) 729: « La célébration du dimanche, en même temps “premier” et “huitième” jour, projette le chrétien vers le but qui est la vie éternelle ».

[xvi] CEC 2116

[xvii] P 75La théologie du corps pour les débutants de Christopher West, Editions de l’Emmanuel

[xviii] CEC 2138

[xix] Catéchèse (11 février 2015) : L’Osservatore Romano,éd. en langue française, 12 février 2015, p. 2.

[xx]&166 Amoris Laetitia qui cite la catéchèse susmentionnée.

[xxi] &85 Verbum Domini

[xxii] CEC 2358

[xxiii] PS 127

[xxiv] Actes du Synode, 6 orientation missionnaire – p 21

[xxv] P 33 Dieu est amour, Chiara Lubich

[xxvi] &17 Dieu est amour, Benoit XVI