Dimanche du Christ-Roi. Homélie du père José

Roslindale. USA

Homélie du dimanche du Christ-Roi

Ce dimanche, 22 novembre 2020, l’Église célèbre la solennité du Christ-Roi de l’univers. La célébration de cette solennité marque toujours la fin d’une année liturgique.

Pour rappel, une année liturgique commence le premier dimanche de l’Avent et se termine par la fête du Christ-Roi de l’Univers. En célébrant donc ce dimanche la solennité du Christ-Roi, nous arrivons à la fin de cette année liturgique. Et le dimanche qui vient, c’est-à-dire le 29 novembre 2020 sera le premier dimanche de l’Avent et marquera le début d’une nouvelle année liturgique.

La célébration de la fête du Christ-Roi de l’Univers de ce dimanche met en évidence le retour glorieux du Christ et le jugement dernier pour recevoir en héritage le Royaume.

Nous oublions trop souvent que nous ne sommes Maîtres, ni de notre Vie, ni de notre Histoire, ni même de l’Univers. Notre vie connaîtra une fin. Et à la fin de cette vie, il y aura un jugement. Nous aurons à rendre compte. Et le seul critère sur lequel portera ce jugement, c’est l’AMOUR !

L’Amour est l’unique critère pour recevoir en héritage le Royaume des Cieux. L’Amour est la seule condition pour avoir une place dans le Royaume de Dieu, parce que ce Royaume est un Royaume d’Amour.

Pour y entrer, il faudra donc faire preuve d’amour : un amour vrai, un amour sincère, un amour concret, un amour sans hypocrisie, un amour qui se traduit par des actes. Et Jésus a illustré cet amour, dans l’Evangile d’aujourd’hui, par des exemples très précis et des actes très concrets envers les plus petits auxquels il s’est identifié :

J’avais faim, vous m’avez donné à manger
J’avais soif, vous m’avez donné à boire
J’étais étranger, vous m’avez accueilli
J’étais nu, vous m’avez habillé
J’étais malade ou en prison, vous m’avez visité !

Et lorsque Jésus dit : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger », il s’agit bien de faim de la nourriture. Et nous pouvons penser à des milliers de personnes qui meurent de faim à travers le monde …
Mais il n’y a pas que la faim du pain, il y a aussi la faim de la Paix, la faim de la justice, la faim d’être aimé, la faim du travail pour les demandeurs d’emploi… Ce sont là aussi des faims concrètes d’aujourd’hui, pour nos contemporains. Suis-je attentif à toutes les formes de faim ?

Aujourd’hui, le Christ nous a dit : « J’étais étranger, vous m ‘avez accueilli ». L’étranger n’est pas toujours celui que je ne connais pas, celui qui est venu de loin ou celui qui est différent de moi en termes de culture, de langue, de pays ou de couleur de la peau …
Même au sein d’une même famille on peut devenir des étrangers ! Lorsque les membres d’une même famille ne se parlent plus, ne s’adressent plus la parole, ne se disent plus bonjour… ils deviennent des étrangers les uns vis-à-vis des autres.

Dans l’Evangile de ce dimanche, Jésus a encore dit : « J’étais nu et vous m’avez habillé ». Il s’agit, certes, d’habiller ceux qui sont nus mais la nudité ne concerne pas seulement les vêtements. Il est aussi question de dignité ! Ceux qui sont nus sont aussi ceux qui manquent de dignité, ceux qui ne sont plus respectés en tant qu’êtres humains.
Il est impensable, au 21ème siècle, que certains hommes soient encore méprisés, privés de leur dignité ou liberté et soient considérés comme des sous-hommes, jusqu’à être vendus comme des esclaves et des marchandises, au su et au vu de tous ces soi-disant organes internationaux qui prétendent défendre les droits de l’homme et l’égalité de tous !

Les affamés, les assoiffés, les étrangers, ceux qui sont nus, malades ou en prison, sont les frères de Jésus. Ils sont le visage de Jésus. Parce que Jésus a dit :
« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait… et chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus, vous ne l’avez pas fait ».

Les affamés, les assoiffés, les étrangers, ceux qui sont nus, malades ou en prison, sont les frères de Jésus, le visage de Jésus et témoignent toujours de la présence cachée de Dieu. C’est pourquoi, notre attitude à leur égard ne doit être ni indifférente, ni malveillante mais doit toujours nous interpeller et nous pousser à faire quelque chose en leur faveur et ce, au nom de notre foi.

Que le Christ-Roi de l’Univers que nous célébrons aujourd’hui nous donne la grâce d’être attentifs aux plus petits, la force de faire toujours quelque chose pour eux et le courage de contribuer à l’avènement de son règne :

un règne de Justice
un règne de Paix
un règne d’Amour

Amen !

En la solennité du Christ Roi de l’Univers, 22 novembre 2020

Père José LIKINGI

Curé de la paroisse Sainte-Anne de Polangis, Joinville-le-Pont (Val de Marne)

Homélie du dimanche 22 novembre 2020 à télécharger en .pdf