2017. Cultivez votre jardin intérieur

Un dirigeant chrétien m’informe qu’il quitte son poste à quelques années de sa retraite, pour cultiver son jardin intérieur. C’est comme un appel à retrouver du sens dans un quotidien happé par l’agitation de ce monde. Cette nouvelle année liturgique débutant avec l’Avent est pour nous l’occasion de redécouvrir  notre jardin intérieur pour retrouver cette espérance en Dieu qui donne sens à ce que nous vivons . « À la lumière des paroles du Seigneur, reconnaissons donc « les signes des temps » présents dans l’histoire, ne refusons pas de nous engager en faveur de ceux qui souffrent et sont victimes de l’égoïsme. »[i] Il faut une nouvelle disposition du cœur qui est dans l’attente d’un renouvellement de la vie intérieure pour se préparer à la manifestation de Dieu, comme une nouvelle Pentecôte ouverte au témoignage de la louange, la prière  d’intercession ainsi qu’au signe efficace de l’action de grâce.

 

            Nouvelle année dans /la traduction du Notre Père, qui nous rappelle que Dieu nous laisse libres de nos choix devant la tentation.  Il ne nous pousse pas à vivre la tentation (ancienne traduction : ne nous soumets pas à la tentation.) qui conduit au péché lorsque nous tombons – ce qui n’est pas inéluctable comme le sous-entend le texte premier, mais Il nous appelle à nous en libérer par sa grâce qui nous suffit (nouvelle traduction :ne nous laisse pas entrer en tentation). La première tentation dans certains postes à haute satisfaction personnelle  est d’idolâtrer son travail, de se croire indispensable en toute occasion. La tentation devient l’omni préoccupation qui en oublie le service. « Le travail est essentiel, mais c’est Dieu, et non le travail, qui est la source de la vie et la fin de l’homme. »[ii] Cultiver son jardin intérieur est alors percevoir les signes de l’Esprit Saint et de ce que nous avons à vivre et non de nos propres projets que l’on tente de faire passer pour le plan de Dieu. La tentation passée au crible du passage au désert et du combat spirituel devient affermissement de notre foi et témoignage de notre joie de croire  en Dieu.

 

            Evidemment il nous faut témoigner avec audace de cette joie enthousiasmante. Il est Vivant dans ma vie ! Dieu n’est ni de l’ordre de l’idée ni de celui de la tradition, mais bien d’une vérité qui s’expérimente chaque jour, pas après pas, et demande de ma part de persévérer dans la confiance. Et je ne suis pas seul à l’expérimenter ! Cette expérience de la Pentecôte où chacun dans sa langue et sa culture redit cette vie en  Dieu dans la richesse de sa tradition. L’expérience de la vie dans l’Esprit Saint nous entraîne à laisser la Parole nous façonner dans notre existence humaine et à l’annoncer comme libération pour nos frères, c’est-à-dire un chemin de prospérité de la foi. Nous sommes appelés à vivre cette expérience de communion dans la Grâce avec l’Esprit Saint. Il nous envoie vers nos frères avec cette force nouvelle d’annoncer à tous  l’action de Dieu dans le monde et dans ma vie. « La parole du Seigneur nous invite à aller vers une communion plus large. « Nous sortons de l’étroitesse de nos expériences et entrons dans la réalité qui est vraiment universelle. »[iii]

 

            Oui ! Que cette nouvelle année liturgique soit celle du renouvellement de notre communauté pour que nous soyons pleinement missionnaires dans toutes nos actions. Pour nous engager par une participation active aux propositions pastorales faites et dynamiques dans la sollicitation d’autres axes à développer dans le souffle de l’Esprit Saint. Soyons moissonneurs d’espérance dans le champ du monde, recueillant le fruit d’amour partagé en fidélité à notre jardin intérieur qui cultive la Parole de Vie. Notre joie de vivre sera le témoignage de la présence de Dieu dans notre aujourd’hui. « Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin. »

 

Père Greg. BELLUT

[i] &100 Verbum Domini

[ii] & 257 Doctrine Sociale de l’Eglise

[iii] & 116 Verbum Domini