« Vous allez recevoir une force… le Saint-Esprit » Ascension

« Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création ». La force de l’Esprit nous envoie réveiller le monde par l’annonce d’une Bonne Nouvelle : Jésus vient nous sauver. Il nous rend libres dans l’amour, nous invite à vivre cet amour et à le partager dans une civilisation de l’amour où la dignité de l’homme est toujours premièredans les décisions à prendre et la recherche du bien commun, en communion avec les besoins de chacun. Un juste équilibre de l’amour dans une communion intense, où l’expression de tout notre être désire Dieu pour Le servir enfaisant sa volonté. L’appel à l’universalité de l’annonce est adressé à toute la création. A l’heure de l’écologie intégrale, c’est-à-dire de la relation de l’homme avec Dieu, avec lui-même et avec son prochain dans un juste rapport à la création, cela nous demande de vivre le discernement pour nous ajuster aux moyens et à ce qui fait sens dans nos attentes.

1 La force avec douceur, justice et persévérance

« Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins. »

L’audace d’aller annoncer l’évangile est d’abord le don de la force de l’Esprit Saint.

L’Évangile est annoncé avec douceur, pour rappeler que l’amour ne s’impose pas mais se propose, et chacunpar ses choix en dispose, le refusant ou l’acceptant. Cela nécessite aussi de l’annoncer avec persévérance dans la pédagogie de l’amour, sans jamais s’épuiser à témoigner de cette joie de vivre, puisque nous puisons à la source d’eau vive qu’est le Christ et sommes guidés par l’Esprit Saint.

La persévérance, une continuité de la foi par la fraternité

L’évangile peut être semé, mais vite oublié dans le quotidien, si les témoins ne sont pas là pour rappeler le principe de la réalité spirituelle et de la présence de Dieu dans notre vie. La pédagogie de l’amour demande un déploiement de créativité pour intéresser les jeunes et les moins jeunes et les faire vivre dans la communauté chrétienne en acteurs de la Bonne Nouvelle. Une démarche éducative consiste à dire sa joie d’être chrétien et de la vivre dans les choix de tous les jours. C’est dans la contemplation de la vie du Christ que nous comprenons la fraternité à vivre et le souci de justice, pour continuer de partager notre bonheur et de permettre à chacun d’avoir part à l’héritage du Salut. « Il y a aussi des moments difficiles et des situations extrêmes où le don de la force se manifeste de manièreextraordinaire, exemplaire. C’est le cas de ceux qui doivent affronter des expériences particulièrement dures etdouloureuses, qui bouleversent leur vie et celle de leurs proches. L’Église resplendit du témoignage de très nombreux frères et sœurs qui n’ont pas hésité à donner leur vie, pour rester fidèles au Seigneur et à son évangile. »i. Dans la vie de l’Esprit, nous confirmerons notre attachement au Christ en puisant les ressources nécessaires pour répandre la bonne odeur de Dieu autour de nous et permettre à chacun de goûter au partage de la Parole, comme un appel à la radicalité du don. Ce témoignage de vie va avec l’appel à retrouver la fraternité universelle et permettre à chacun de se savoir enfantd’un même Père. Une fois vécue la chrismation par l’huile à l’heure de notre confirmation, nous sommes envoyés avec sa force auprès de nos frères, pour continuer de révéler Dieu un et trine.

La justice comme lieu de progression dans la vérité

La force de l’Esprit Saint s’exerce dans une recherche d’équilibre de la relation et d’un rapport équitable avec Dieu,en délaissant nos loisirs et ce qui a moindre importance, pour nous attacher à la promesse du Salut. Avec nos frères, nous recherchons toujours à vivre l’amour de manière très concrète, dans le temps à passer ensemble et l’aide à apporterdans le service de soi au nom de cette lumière intérieure qui brûle dans nos cœurs. Il nous faut dépasser la timidité, ou encore une trop forte présence parfois orgueilleuse, pour laisser à chacun sa juste place et progresser ensemble vers la promesse du Salut.

La progression spirituelle demande d’avoir un juste rapport avec Dieu et de vaincre les difficultés de la prière, pourmaintenir une attention continue à sa présence. Il n’est pas facile de prier, c’est vrai. « La prière apporte assurément une grande paix, mais à travers un combat intérieur, parfois dur, qui peut accompagner des périodes parfois longuesde la vie. Prier n’est pas une chose facile et c’est pourquoi nous fuyons la prière. »ii Le don de la force nous fait tenirdans l’attitude orante, parce que nous recherchons toujours à nous ajuster au dialogue qui demande un engagement de nous-mêmes important. Dans la vie de l’Esprit, nous cherchons à maintenir le lien de la prière , même si ce n’est pas évident, et de garder ce culte à Dieu pour progresser sans cesse dans la louange et l’action de grâce dans notre vie. Cela demande de la patience, pour rechercher Dieu et désirer vivre cette communion avec Lui, et une conversion de notre cœur, pour vivre cette proximité dans la vérité de l’amour. Le don de la force demande beaucoup de patience dans notre relation avec Dieu, afin d’entrer peu à peu dans une relation d’amour, et de se laisser instruire par Dieu pour progresser sans cesse dans cette dynamique de l’amour toujours en mouvement de création dans la fécondité des découvertes à opérer.

Dans la vie de ce monde et les rapports avec nos frères, il n’est pas toujours facile de témoigner de notre foi et de nous supporter, c’est une évidence, mais l’Esprit Saint nous donne le don de force pour supporter critiques et contestations, et rechercher le dialogue afin de progresser dans l’établissement de la civilisation de l’amour. Un mauvaisusage de la vie dans l’Esprit est d’écraser les autres par nos vérités et ne pas entendre leur propres peurs, les abandonnanttoujours plus dans la souffrance. Or l’Esprit de force, est justement de garder patience, pour entendre ce qu’il fautmodifier dans nos rencontres afin que chacun y trouve sa place. Nous pouvons comprendre alors le don de force commeune volonté de dialogue pour amener chacun à vivre l’expérience de Dieu dans une découverte personnelle. C’est unenégociation qui demande toujours de la maîtrise de soi et de la patience pour expliquer et amener à un changementd’optique. Saint Dominique a parlé toute une nuit avec un Albigeois avant qu’il soit converti. Avec le frère, c’est toujours le temps passé ensemble, de manière constructive et dans l’attention à sa dignité propre, que nous pouvons être témoinsdu Christ et de la vie de l’Esprit qui nous habite. Nous pouvons observer le témoignage de ce monde et la difficulté du dialogue, notamment sur la crise des gilets jaunes. Or dans la vie de l’Esprit rien de tel, mais nous devons remettre le Christ au milieu de nous car Il appelle à la paix et nous fait marcher sur un chemin commun, en faisant attention à chacun et progressant vers le meilleur bien.

Rien n’est simple dans la vie chrétienne, être disciple du Christ est un engagement de tous les instants. La prière nous aide à maintenir le don de la force, en sachant rechercher l’ajustement de notre relation à Dieu et à nos frères, avec patience et pondération, dans la juste place qui est la nôtre d’enfants de Dieu et frères de Jésus. Un même service defraternité autour d’une même paternité. L’Esprit Saint nous guide à chaque étape pour nous faire participer à ce liend’amour dans la liberté de nos choix.

La douceur, lieu d’expression du dialogue par excellence

La promesse du Royaume demande toujours de ne pas venir en conquérants pour construire de nos propres mains le temple de Dieu, mais d’accueillir la présence de l’Esprit et de répondre dans une attitude filiale de contemplation à sa Parole et d’action dans notre service de la charité. Être témoins du Christ dans la vie de l’Esprit demande la force pour rester humbles devant la vérité de son amour et la douceur pour l’annoncer afin de transformer les cœurs enprofondeur. Si je prenais une image, c’est comme la pluie, une pluie drue, soudaine, et abondante, lave la terre, mais ne la pénètre pas, et va directement se jeter dans la mer, provoquant parfois sur son passage des inondations et des désastresécologiques. Alors qu’une pluie fine et continue permet de mouiller la terre, de la pénétrer et d’abreuver les sourcesinternes. Il en va de même pour la vie spirituelle : avec l’esprit de douceur, nous pouvons rejoindre l’intériorité de la personne et l’amener à s’abreuver de la présence de l’Esprit.

Pourtant, nous pouvons connaître une certaine forme d’impatience devant la Toute-Puissance de Dieu. « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » Une forme d’impatience pour que la vérité de Dieu se manifeste à nous. C’est une interrogation que nous retrouvons encore aujourd’hui sous d’autres formes : si Dieu existait, alors le mal n’existerait pas, mon enfant ne serait pas mort, je n’aurais pas perdu mon grand-père. Bref, si Dieu existe il doit se montrer. Or, si l’Esprit nous invite à la douceur de l’annonce, c’est pour que Lui-même, dans la douceurde l’expression des dons, les révèle toujours à profusion. Certes, cela se voit et se manifeste, mais c’est toujours dans la disposition du cœur.

C’est un élément important entre les dons de l’Esprit et la possession diabolique. L’Esprit Saint passe par nous, etnous fait agir, mais toujours avec notre consentement. Il nous permet de vivre les choses, tout en nous permettant dechoisir de l’accueillir ou pas. La possession elle, ne demande pas l’avis et s’impose, comme quelque chose d’incontrôlable et d’erratique : nous subissons et recevons avec violence. Pour les dons de l’Esprit, rien de tel, c’est d’ailleurs pour cela que cela nous met dans la paix, nous recevons cette joie de Dieu et nous la laissons s’exprimer dans nos chants de louange et d’action de grâce pour Dieu. Parallèlement, nous découvrons à travers les dons de l’Esprit leschangements que cela opère dans nos vies et la fécondité de sa présence, qui nous fait agir avec des charismes que nousne soupçonnions pas. Les dons de l’Esprit, non seulement se révèlent en nous comme présence de Dieu, mais manifestent en nous-mêmes la profusion de l’œuvre de Dieu et la démultiplication de nos possibilités lorsque Dieu nous conduit.

L’audace de l’annonce, la force du courage

La force du témoignage demande un certain apprentissage de la liberté pour opérer les choix nécessaires à maintenir notre vocation d’images de Dieu et prendre l’héritage de la dignité humaine dans sa familiarité avec Dieu.« “Mais le Seigneur en personne est venu pour restaurer l’homme dans sa liberté et sa force”iii. Loin de se laisser prendre au piège de sa condition de pécheur, l’homme, s’appuyant sur la voix de sa propre conscience, doit donc “sans cesse combattre pour s’attacher au bien ; et ce n’est qu’au prix de grands efforts, avec la grâce de Dieu, qu’il parvient à réaliser son unité intérieure”iv. »v Il y a toujours une recherche de conscience dans la vie de l’Esprit pour nous éveiller à la pleine volonté de Dieu et reconnaître les voix pour marcher sur les pas du Seigneur. Or le Prince de ce monde, le démon, est là pour nous égarer, parfois de manière très sournoise. Le don de force est justement le courage de persévérer dans la foi malgré l’adversité et cette persévérance est une annonce implicite de la grande espérance du Salut. Malgré tout ce qui nous arrive, nous gardons confiance en Dieu, c’est tout l’hymne du combat de Job et sa confiance absolue en l’œuvre de Dieu. Notre premier témoignage sera peut-être là : garder confiance malgré l’adversité. La persévérance dans l’amour permet la relation à Dieu à travers le don de notre vie pour nos frères, lieu de joie profonde.

La force de l’Esprit qui nous envoie est la même force qui nous garde dans la foi et nous enjoint de rejoindre lavolonté du Père en persévérant dans la prière, la vie ecclésiale et le service du prochain. L’annonce de la foi ne peut se disséquer suivant les moments, mais c’est toute notre vie qui doit être annonce. Le partage de la Bonne Nouvelle demande toujours la présence de l’Esprit Saint, renouvelée à chaque instant de prière et selon les dispositions du cœur.« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » L’Esprit de force n’est ni statique, ni intemporel : regarder le ciel fait oublier les réalités de la terre. L’interpellation des anges nous engage dans le mouvement de la foi pour unedynamique de l’amour salutaire.

2 L’Esprit Saint éveille en nous la liberté

L’Esprit de force est là encore pour nous forger une âme de résistants face à la pensée du monde, pour mettrel’Évangile au cœur de toutes nos prises de décision. Il ne peut pas en être autrement, dans la vie de l’Esprit. « Dans le sanctuaire de la conscience où sans cesse l’Esprit Saint fait entrer la lumière et la force de la nouvelle vie selon la “liberté des enfants de Dieu”. La maturité de l’homme dans cette vie est entravée par les conditionnements et par les pressions qu’exercent sur lui les structures et les mécanismes dominants dans les divers secteurs de la société. »vi C’estbien dans la prière et la méditation des Écritures que nous entendons l’Esprit nous parler et nous rappeler l’impératif devivre en homme libre. Cette liberté en Christ nous fait toujours choisir la vérité de l’amour et nous ouvre les horizons pour des relations nouvelles avec ceux que nous rencontrons. Ce regard de bienveillance sur nos frères, parce que nous sommes tous à l’image de Dieu et l’expression de la volonté d’amour du Créateur pour chacun de ses enfants, nousembrase d’une reconnaissance que l’Esprit Saint fait naître en chant de louange et d’action de grâce. La force de l’Espritnous ramène dans la bonne direction pour garder le sens, qui soutient la vie d’enfant de Dieu et ajuste toujours notreattitude avec Lui en nous laissant guider par la Parole et les sacrements et en partageant une vie communautaire comme membres d’un seul corps, celui du Christ.

Le baptême, sacrement du salut et de notre responsabilité

« Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. » Il nous faut rappelertoujours que la liberté que Dieu nous donne n’est pas hypothétique, mais réelle, et que le baptême nous sauve lorsquenous le faisons vivre par nos bonnes œuvres est une évidence. Que celui qui refuse le Christ, c’est-à-dire la Parole de vie et les conversions nécessaires pour faire les bonnes choses, soit condamné, paraît aussi une évidence. Il nous faut accepter les deux réalités et savoir que nous n’en sommes pas juges. Mais il n’est pas neutre d’être baptisé, il est stupided’attendre ou de laisser le choix car il y a un effet de la grâce à travers le sacrement du baptême. L’important n’est pas de comparer les délais d’attente de baptême mais le fait de l’être effectivement.

La démarche catéchuménale pour les adultes est un chemin de conversion intérieure, mais c’est aussi pourcommencer dans la vie chrétienne, une vie de sauvés. Or parfois l’on comprend le baptême comme un but final, alors que c’est justement le début d’une nouvelle humanité régénérée en Christ. La vie de l’Esprit nous introduit dans ladynamique de l’amour, en nous faisant communier à la joie de Dieu, et nous fait ainsi progresser dans notre vocationd’images de Dieu. Lorsque nous faisons des relectures de notre vie spirituelle et du cheminement depuis le baptêmenous voyons aussi l’Esprit plus ou moins à l’œuvre dans nos vies et parfois l’assoupissement de notre part, car nous n’avons pas entretenu le feu intérieur par la prière et la pratique de la charité. Ce qui est vrai pour les adultes, l’est vrai aussi pour le baptême des enfants, où les parents ont parfois d’étranges propos de déresponsabilisation : “je l’ai faitbaptiser et mis au caté”, parfois en dehors de toute pratique et en arguant la liberté comme principe de décision d’unchoix arbitraire. Le seul souci, c’est que ce n’est ni juste, ni sain, ni responsable. La foi nous rend responsables de nos démarches et de l’éducation à l’annonce du salut par une recherche de vie vertueuse.

Retarder le baptême est toujours une erreur de conversion. Cependant, certaines situations difficiles demandent du temps et une vie profonde en Dieu pour vivre les inclinations nécessaires à la transformation de notre vie. Rome nes’est pas faite en un jour ! Parfois il faut le rappeler, pour justifier la vertu d’espérance et aider à une progression vers le meilleur bien. C’est d’ailleurs cela, l’annonce, une rupture avec le péché et un accompagnement dans la rupture, pourne pas laisser d’autres démons entrer dans notre demeure. Le témoin de la Bonne Nouvelle aidera chaque personne à persévérer avec confiance dans la vie de l’Esprit Saint. Cela demande une responsabilité personnelle, pour progresserdans l’intelligence de la foi à travers la méditation de la Parole, et une responsabilité communautaire, dans l’annonce dela Parole et le témoignage de vie que nous partageons autour de nous et au cœur de la cité. Or, nous rappelle saint Paul, il nous faut rester en communion avec Dieu et avec nos frères pour témoigner pleinement du salut de Dieu. L’exercice personnel des dons n’empêche pas la communion ecclésiale et le don de la force a toute sa place dans cet appel à annoncer l’Évangile. Il nous faut parfois développer des trésors de patience, afin d’amener les uns et les autres à garder la pureté du dialogue sans être dans l’accusation : une intelligence relationnelle, pour accueillir chacun dans sa diversité et lui faire une place dans la communauté, et une attention à ceux que l’on aurait trop vite tendance à marginaliser.

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »

Un des dangers de la vie spirituelle est de rester à regarder le ciel en oubliant le principe de réalité du quotidien, autrement dit ne plus être témoin dans le monde et distendre nos liens fraternels. Il ne faut pas oublier le service du bien commun et l’attention à la construction de la civilisation de l’amour, qui passe par des travaux et la réalité des tâches quotidiennes. Tous ne peuvent pas devenir prédicateurs, en oubliant le principe de participation à l’œuvre de création par notre travail. C’est d’ailleurs l’un des écueils qu’évitent les moines, en partageant leur temps entre le juste repos ducorps, le temps de prière et le temps de travail. Un découpage en trois de la journée de 24 h qui instaure un certainéquilibre. Déjà chez les anachorètes d’Égypte, nous avons l’exercice d’un travail pour que la prière soit toujours enracinée dans une participation active à l’effort du jour, le tressage des corbeilles permettant ainsi de participer à la richesse de la vie spirituelle. Nous ne pouvons pas rester à regarder le ciel et oublier les réalités sur terre.

L’autre danger est de rester sur la contemplation d’une rencontre en oubliant la dynamique de l’amour. Or vivreune rencontre particulière avec le Seigneur demande que nous soyons des témoins sur toute la terre, et non pas dans un fait personnel et intime, incommunicable au nom d’une pudeur mal ajustée. La contemplation de Dieu fait de nous destémoins de son amour et nous introduit dans l’intelligence de la foi à œuvrer pour un monde plus juste et plus humain. «

Synthèse

Il nous faut rappeler la vie de l’Esprit, que nous devons accueillir dans la réalité de notre parcours spirituel. La vie de Pentecôte n’est pas un élément isolé et contextualisé dans un passé lointain. C’est un appel pour nous à déployerl’œuvre de l’Esprit dans notre vie en nous rendant disponibles à sa présence. C’est en même temps un défi et une joie de la rencontre. « Le premier don de chaque existence chrétienne est l’Esprit Saint. Ce n’est pas l’un des nombreuxdons, mais le Don fondamental. L’Esprit est le don que Jésus avait promis de nous envoyer. Sans l’Esprit, il n’y a pas de relation avec le Christ et avec le Père. Car l’Esprit ouvre notre cœur à la présence de Dieu et l’attire dans ce “tourbillon” d’amour qui est le cœur même de Dieu. »viii Ne soyons pas des handicapés spirituels en mettant l’expérience de l’Esprit en dehors de notre vie spirituelle. Il se révèle dans la profusion des dons, alors n’hésitons pas à Lui demanderde se manifester dans nos vies, et ainsi déployer la joie de Dieu dans la grâce de la communion.

L’Ascension est bien cette fête de la montée spirituelle qui nous fait quitter la nuit obscure pour retrouver lalumière de la foi dans l’intelligence des Écritures, le sacrement de charité et le service du frère. Cela commence par uneprière à l’Esprit Saint que nous pouvons prier tout au long de la semaine, afin qu’Il se manifeste avec puissance dans notre vie et qu’il embrase notre quotidien de sa présence. Viens, Esprit Créateur nous visiter « Viens éclairer l’âme de tes fils ; Emplis nos cœurs de grâce et de lumière, Toi qui créas toute chose avec amour. »

Contempler, ce n’est pas avant tout une façon de faire, mais un mode d’être. Être contemplatifs dépend du cœur. Et ici entre en jeu la prière, comme acte de foi et d’amour, comme « respiration » de notre relation avec Dieu. Elle purifie le cœur et éclaircit le regard, permettant de saisir la réalité d’un autre point de vue »vii et de vivre cette réalité dans le quotidien en réévaluant à chaque fois la hiérarchie des valeurs afin d’être à l’écoute du souffle de l’Esprit et de nous laisser conduire. Dans tout ce que nous faisons, nous avons à témoigner de la Bonne Nouvelle, et chacun d’entre nous est concerné par l’appel à faire des disciples. L’évangélisation est l’affaire de tous et doit nous interroger sur notre faculté à appeler. Il ne s’agit pas simplement de regarder le ciel et la vie en Dieu, mais aussi de la mettre en pratique dans le service de la charité et l’annonce dans la Bonne Nouvelle par toutes nos actions utiles, en serviteur fiables de la paix.

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i Catéchèse du 14 mai 2014 – le don de force
ii Catéchèse du 13 mai 2021 sur le combat de la prière – Pape François

iii Ibid., GS 13
iv Ibid., GS 37
v &45 Dominum et Vivificantem – JP IIvi &60 Dominum et Vivificantem

13 mai 2021 – Père Greg BELLUT– Curé Saint-Charles Borromée – Joinville-le-Pont

vii Catéchèse du 6 mai 2021 sur la prière de contemplation – Pape François
viii Catéchèse du 17 mars 2021 sur la prière et la Trinité 2 – Pape François

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