2021. Lettre de Pâques 1/2

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« Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? »

La Pâques du Seigneur est la réalisation de la promesse du Salut, une espérance réalisée : Jésus nous a réellement montré qu’Il est notre Sauveur et nous a libérés de la mort et du péché pour nous faire revenir à la vie éternelle. La joie de la résurrection est d’abord celle d’une rencontre, d’un désir de Dieu de retrouver cette familiarité unique avec l’homme et, pour l’homme, de l’accueil de l’espérance du Salut comme une alliance dont le signe est la résurrection.

 

1     Pâques, lorsque le désir de Dieu rejoint le désir de l’homme

« J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous ». Ce désir du Christ lors de la sainte Cène, avant la crucifixion, de vivre cette relation de communion rappelle à chacun des chrétiens l’importance du lien, de la fraternité et de l’union à Dieu, c’est-à-dire de la réunification de tout notre être dans la vocation première d’image de Dieu. Le désir est bien cette vitalité de l’homme à accéder à la source de la vie. Contrairement au bouddhisme, nous n’avons pas à tuer le désir, mais à vivre la maîtrise de soi, pour orienter ce qui doit aller vers un meilleur bien, et se sauvegarder de ce qui nous incline au mal. Comme un souffle, le désir est l’inspiration de l’âme et la volonté son expiration. Une expression de tout notre être pour rechercher Dieu, « comme une biche désire l’eau vive, ainsi mon âme te cherche toi mon Dieu »[i].

 

Un besoin de Dieu pour retrouver notre complétude dans notre vocation humaine intégrale. Une unification de tout notre être pour être pleinement épanouis en présence de Dieu et répondre à son amour dans la liberté de nos désirs les plus profonds de communion dans une relation féconde. Le désir répond au besoin de vivre le don comme un prolongement de soi et, en même temps comme mystère de notre vocation humaine, dans l’échange gratuit voulu par Dieu pour être toujours en relation. Le besoin de satisfaire les désirs les plus profonds pousse à retrouver notre unité intérieure et extérieure pour être pleinement en adéquation avec le monde qui nous entoure. Ce besoin d’unité produit un intérêt pour le frère, afin de consolider le lien dans la relation à l’autre et au Tout Autre. La prière nous fait entrer dans cet agencement du dialogue, qui structure et construit, et nous fait être pleinement nous-mêmes. C’est en cela que nous nous réalisons pleinement, dans ce désir qui répond au besoin premier de répondre à notre vocation d’images de Dieu, avec un intérêt pour construire cette relation en osmose.

 

Le désir répond à notre besoin premier d’être en communion avec Dieu. C’est là l’essentiel, or nous nous perdons vite dans d’autres besoins qui ne nous remplissent pas et nous égarent au lieu de nous rassembler à l’intérieur : nous perdons de vue nos intérêts pour des chimères. La résurrection du Christ va au-delà des apparences, pour aller au cœur du désir d’être sauvés, et se révèle là où personne ne l’attendait plus, quand bien même l’avait-Il annoncé maintes fois. La joie de Pâques réalise notre désir premier d’être unis à Dieu, c’est-à-dire restructure notre humanité sur le chemin de la familiarité avec Dieu à travers le Christ vivant. Notre désir du ciel nous pousse à l’essentiel et oriente toute nos décisions vers ce choix de l’amour, dans la cohérence de nos vies et de tous nos actes. Nous affirmons cette préférence de Dieu dans notre vie et nous l’annonçons comme inéluctable de notre foi et de la volonté de le suivre jusqu’au bout, dans la radicalité de l’offrande de notre vie. Nous ne sommes plus dans une recherche d’utilité de ce que nous faisons, ou de la recherche d’un autre sens car, tournés vers Dieu, nous tendons vers la communion de notre être à la source de la vie. Nos actions et notre plaisir, c’est de marcher dans la vérité de l’amour en faisant tout ce qu’Il nous dira. Cette disponibilité du cœur satisfait pleinement nos désirs les plus profonds, parce que nous mettons ainsi en lumière sa présence et nous en trouvons une pleine satisfaction. Il n’y a pas de logique dans l’amour, mais juste un choix de Dieu qui s’inscrit dans l’inattendu de notre histoire.

Le désir de Dieu nous pousse à préférer être à l’écoute de la Parole sans nous préoccuper de ce qui passe, mais toujours ancrés dans un principe de réalité, où nous conjuguons l’amour au temps de la relation du prochain. Or, laisser nos désirs profonds nous guider vers Dieu, c’est mettre en lumière ce qui est premier et prendre conscience de ce qui fait sens dans notre vie. Dans un monde en perte de repères, il nous faut être des témoins de sens, en remettant Dieu en premier dans la joie de la rencontre comme une chance pour tous, loin du jugement ou de l’accusation s’épanouir pleinement à travers la joie des retrouvailles et l’esprit de fête. Il est vraiment ressuscité, et Il vient nous sauver. Ce n’est pas une envie qui passe, mais le sillage d’une vie nouvelle où nous trouvons les orientations de tout notre être et un tableau de bord pour agir en cohésion avec notre foi. L’amour n’a rien d’implicite, il se vit, il se pose dans des actes positifs, et s’exprime pleinement dans la réponse du oui à la volonté de Dieu. Oui, l’âme peut magnifier le Seigneur, parce qu’Il s’est révélé et nous ouvre le chemin de vie. Notre bien premier est de réaliser cette vocation de fils de Dieu en vivant le don de soi comme lieu d’épanouissement personnel et de réalisation du bien commun. Ce consensus de tout notre être à nous aligner à la Parole n’est pas sans combat mais, dans l’équilibre toujours précaire, avance paradoxalement avec sûreté. « Qui a Dieu ne manque de rien. »[ii] Si nous comparons avec nos frères, nous voyons le manque et nous témoignons, pour partager cet amour comme lieu de réalisation pour tous. Plus nous serons dans la civilisation de l’amour, plus nous amènerons tous nos frères dans cette civilisation de l’amour. Une attractivité par comparaison à la vie du monde qui passe et à l’appel à une vie épanouie en compagnie de Dieu.

 

Or reconnaître notre désir de Dieu, c’est aller au cœur de notre être et à ce qui est premier, sans hiérarchiser les besoins, parce que nous savons ce qui fait sens. Il serait bien que dans la crise sanitaire mondiale que nous traversons, nous sachions aller à ce qui fait sens et retrouver les désirs fondamentaux de la relation et du contact humain, même si nous savons qu’en l’exprimant dans le contexte d’aujourd’hui il s’agit d’un vœu pieux. En fait il faut orienter notre désir sur le chemin de la liberté, afin de nous permettre les choix qui nous portent vers l’avenir, non refermés sur nous-mêmes.

 

1.1                Le désir comme lieu de sainteté

Il nous faut revoir ce qui est de l’ordre du désir pour la construction de l’âme (de l’ordre psychique), ce qui est de la préférence entre deux biens pour exercer pleinement notre liberté (et qui concerne l’acte moral) et ce qui est du besoin pour discerner le superficiel du nécessaire (dans une approche qui peut être économique). Cela afin de distinguer par exemple dans l’appel à la pauvreté, la simplicité de vie (recherche de la chose pour son usage premier, et non en fonction de la marque ou de ce que cela peut faire percevoir) et l’indigence (manque du nécessaire). C’est donc un exercice constant de la vertu de prudence pour discerner ce vers quoi tendre et entendre la motion de l’Esprit Saint pour nous conduire par le juste chemin afin de manifester sa présence dans notre vie. Néanmoins, le désir concerne plusieurs axes et nécessite d’être vigilants quant aux implications afin de déterminer en chaque chose la volonté de Dieu. La résurrection du Christ touche notre âme et transforme notre psychologie en l’orientant dans la joie du salut. Elle nous incline à vivre cet amour de nos frères dans l’acceptation d’une même fraternité, à agir de manière bonne pour bâtir la civilisation de l’amour et, enfin, oriente tous nos actes vers la solidarité du partage et la simplicité de vie, afin de donner à chacun de quoi vivre dignement – autrement dit selon ses besoins propres.

 

Au cœur de nos désirs, la recherche de Dieu

 

Le désir devient un besoin de faire le bien, que l’on peut retrouver dans le zèle missionnaire, et une recherche de bienveillance auprès du frère afin de l’aider à trouver la béatitude dans le partage du Royaume de Dieu.

 

1.1.1    Ce désir de Dieu prolongé malgré l’absence de satisfaction immédiate

Il nous faut vivre ce désir de Dieu à travers la disponibilité de notre vie. Une souplesse de tout notre être pour être offrande au service, à l’image de Marie de Nazareth disant son oui dans l’impromptu de la demande. Oui je fais confiance en Dieu et je le magnifie car Il tient sa promesse de tourner ses yeux vers moi, pour révéler son amour. C’est le chant de tous les fidèles du Christ qui, le jour de Pâques, comprennent que la promesse est devenue une réalité tangible en la personne du rédempteur. Certes ce n’est pas la vie que j’avais rêvée, mais la vie souhaitée dans cette complémentarité unique avec Dieu. Perdus dans nos besoins éphémères, Dieu nous recentre sur notre désir premier d’entrer en complétude avec Lui, d’être tout à lui, dans ce chant d’action de grâce des retrouvailles de la familiarité du jardin intérieur. Parfois on confond le désir avec un certain imaginaire, et on bâtit une ville sur du sable. Mais lorsque Dieu vient à notre rencontre, nous décelons alors ce qui doit être bâti sur le roc et nous contemplons sa manifestation dans notre vie pour nous aider, dès les fondations, à revoir notre vie dans la fécondité de son œuvre.

1.1.2    Ce désir constant, quelle que soit notre vie

Néanmoins le désir du cœur, celui qui nous touche à la source des profondeurs, c’est bien celui de la ré-harmonisation de tout notre être avec la musique de Dieu, selon les harmonies propres à nos charismes et notre réponse à l’Esprit Saint, qui sans cesse agit. Cette constance de désirer l’essentiel, même si parfois c’est bien enfoui, demeure toujours. Là sont les plus grandes conversions, d’un Paul de Tarse d’un Charles de Foucauld ou, plus proche de nous, Madeleine Delbrêl. Ce même désir d’aller aux sources est un besoin premier, que chacun de nous portons au plus profond de nous-mêmes de manière plus ou moins consciente et avec plus ou moins de constance (de force pourrions-nous dire). Parfois dans la polyphonie on peut perdre l’air principal, mais on finit toujours par le retrouver dans la lumière de la foi en Dieu. La confiance est la clé de toute la partition et la disponibilité est la mesure de tous nos actes, dans la gratuité de l’exécution.

 

1.1.3    Ce désir de Dieu malgré l’apparente injustice de notre vie

Pourtant il y a des envies de servir Dieu qui ne se réalisent pas ou des préférences, que nous croyons pour le bien commun, et nous ne comprenons pas pourquoi elles ne se réalisent pas. N’ai-je pas le droit, moi aussi, à cette part du bonheur : « où donc est-elle, mon espérance ? Et mon bonheur, qui l’aperçoit ? »[iii] Un sentiment d’injustice nous assaille lorsque l’on compare les situations et on se demande comment Dieu peut laisser faire cela. Le désir se retrouve devant l’injustice de notre histoire, et nous pensons l’absence de Dieu (d’autres diraient sa mort). « Tel encore meurt en pleine vigueur, au comble du bonheur et de la paix… Et tel autre périt l’amertume dans l’âme, sans avoir goûté au bonheur. »[iv] Y a-t-il une logique à tout cela ? Un cri dans notre humanité, une blessure de tout notre être : « j’espérais le bonheur, et le malheur est venu ; j’attendais la lumière, voici l’obscurité. »[v] C’est le sentiment des disciples du Christ lors du samedi saint, le grand shabbat de Pâques, de la libération du peuple, de la promesse d’une terre où Dieu serait toujours présent. « Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. »[vi] Ce désir semble ne pas avoir l’aboutissement attendu, dans un profond sentiment d’injustice et d’incompréhension. Comme un sentiment que Dieu a dû faire une erreur, parce que notre cœur est lent à croire et qu’il nous faut nous réchauffer des Écritures pour comprendre les signes, ou un reproche que l’on retrouve dans les psaumes et devient une prière : « beaucoup disent : “Qui nous fera voir le bonheur ? ” Fais lever sur nous la lumière de ta face. »[vii] Même si nous ne comprenons pas, nous tourner vers Dieu continue d’augmenter notre vertu d’espérance et de garder confiance : « Seigneur ne refuse pas le bonheur à ceux qui marchent selon tes voies. »[viii]Garder sa confiance en Dieu nous fait désirer encore plus l’attente de sa venue.

 

1.1.4    Ce désir de Dieu non recherché et la perte de soi

Lorsque nous nous détournons du désir de Dieu, alors nous vivons une forme de désespérance, une dépréciation du sens qui nous fait sombrer peu à peu dans la déchéance de l’être, une fermeture à soi, aux autres et à Dieu. C’est une perte de soi, parfois éprouvée avec violence et dans une cacophonie de recherches en tous sens, en oubliant le principal : la recherche de la civilisation de l’amour. La délivrance de Dieu n’est pas une action militaire, mais bien « une ouverture à des catégories qui transcendent le langage des mathématiques ou de la biologie, et nous orientent vers l’essence de l’humain. »[ix] Au-delà de toute logique, Dieu vient à notre rencontre pour nous faire entrer en communication avec Lui, dans un dialogue d’amour, c’est à dire dans la liberté de nos choix, et d’une volonté d’être tout à Lui. C’est là que nous trouverons le plein développement de notre vocation d’images de Dieu et l’orientation de notre essence d’être toujours en dialogue avec Dieu et de travailler ainsi à notre harmonie intérieure pour nous rendre disponibles à sa grâce et Le contempler se manifester dans notre vie. « Nous parlons d’une attitude du cœur, qui vit tout avec une attention sereine, qui sait être pleinement présent à quelqu’un sans penser à ce qui vient après, qui se livre à tout moment comme un don divin qui doit être pleinement vécu. Jésus … était pleinement présent à chaque être humain et à chaque créature, et il nous a ainsi montré un chemin pour surmonter l’anxiété maladive qui nous rend superficiels, agressifs et consommateurs effrénés. »[x] Ne pas aller au cœur du désir nous fait tomber dans la recherche de compensation rarement humanisante.

 

1.1.5    L’exigence de Dieu dans un désir qui pousse à la radicalité

Toutefois cela demande du discernement pour aller à l’essentiel de nos désirs sans oublier l’exigence des priorités du moment présent et de ce que nous devons vivre dans nos devoirs d’état, c’est-à-dire dans les engagement que nous avons pris, où Dieu est toujours présent. L’exigence d’aller au devant du désir de Dieu devient une priorité et un engagement de toute notre existence pour nous ajuster à la vie en Dieu, c’est bien l’appel à la sainteté, une aventure dans la radicalité du don de soi et de la recherche de Celui qui est l’au-delà de tout. La priorité de servir Dieu demande alors une disponibilité du cœur totale et un travail fécond au service de l’œuvre de Dieu. Cet appel se réalise particulièrement dans les vocations consacrées en se mettant au service de la vigne de Dieu, mais cette radicalité se vit en tout fidèle qui met en pratique les commandements du Seigneur et devient ainsi prophétique pour la communauté dans lequel il vit. « Les exigences morales des commandements constitue le terrain indispensable dans lequel peut germer et mûrir le désir de la perfection, c’est-à-dire de réaliser ce qu’ils signifient et de l’accomplir en suivant le Christ. »[xi] Cela demande du discernement à vivre en Église  et une pondération dans le temps, pour amener à une conversion tous ceux qui veulent suivre le Christ, et cela passe souvent par des croix, comme Moïse devant laisser le peuple aux portes de la terre promise. Une mise à l’écart, pour un épanouissement de la promesse dans la fécondité de la génération suivante.

 

Le besoin de vivre sa vocation en parfaite liberté de l’amour

Vivre le désir de Dieu constitue un chemin d’exigence et demande une disponibilité pour être à l’écoute de la Parole. Le développement des désirs que nous avons caractérisés semble bien différent, mais ils convergent dans une même voie vers l’accomplissement de tout notre être au diapason de Dieu. Le désir de Dieu n’est pas un droit, mais un devoir filial de Le rechercher pour retourner vers le Père prodigue et recevoir la générosité de sa grâce. Car Dieu pourvoit ainsi à notre plein épanouissement en Se rendant présent dans notre vie et en nous offrant sa joie. Reconnaître ce besoin de Dieu et retourner à la source de notre vie, pour entendre la promesse d’une vie éternelle, nous révèlent en même temps la préciosité de la vie et la plénitude du don qui n’a pas de prix, car cela vient de Dieu et retourne à Dieu en ayant porté du fruit.

 

1.2                Le désir au cœur de notre humanité

Le désir dans la Bible est d’abord une aspiration à retrouver cette familiarité avec Dieu dans la complémentarité de notre humanité, homme et femme. « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » parce qu’il ne peut exprimer ce désir de communion de manière très concrète dans le rapport à son prochain dans une juste symétrie, et donc peut difficilement comprendre ce rapport de communion avec Dieu qui est par nature dissymétrique. Ce désir de la relation demande une purification de tout notre être pour comprendre le sens de notre vie à travers la promesse du Salut.

 

1.2.1    Le désir de la vie éternelle

Pâques met en lumière les fins dernières à travers la résurrection du Christ. La promesse devient une réalité pour toute l’humanité, parce que Jésus a accompli ce qu’Il avait promis. Dieu ne se paye pas de mots, sa Parole est agissante et porte du fruit. Il y a un même mouvement entre la parole, ce qu’elle dit et sa réalisation. Un tout-en-un en Dieu, que nous avons du mal pour notre part à réaliser, car entre nos paroles et nos actes il y a déjà un écart et, entre nos actes et le projet mené au terme, il y a encore quelques écarts. Dieu nous a créés comme images et, dans nos limites, nous expérimentons pourtant cette grâce d’être appelés à nous épanouir en sa présence et répondre à son amour par l’offrande de notre vie, là où va notre désir le plus profond.

 

Ce légitime désir de vouloir être en communion avec Dieu oriente toute notre vie et lui donne sens. Le sens de l’homme est la joie de Dieu. Une complémentarité qui ne s’est jamais démentie, malgré le péché, nous valant un tel rédempteur venu nous sauver une fois pour toutes et racheter tous nos péchés. L’offrande du Christ et le Salut qu’Il nous propose est la fin dernière de tout homme, appelé à chanter sa joie pour les manifestations de Dieu dans le monde, sur terre comme au ciel.

 

Ce désir de Dieu amène au don de la sagesse, parce que nous le contemplons tel qu’Il est, et nous entrons peu à peu dans son mystère, puisqu’Il se révèle à nous. La joie de Pâques fait partie de cette révélation du Christ et de la réalisation du Salut, que les disciples désirent ardemment mais n’osent pas encore croire, tant qu’ils ne voient pas la marque de ses mains et son côté, tant qu’Il ne mange pas avec eux dans un principe de réalité.

 

1.2.2    La concupiscence et la fin d’une communion

Ne pas laisser son cœur s’ouvrir à la dimension pascale, c’est s’abîmer dans le péché du chacun pour soi. La triple concupiscence (concupiscence du regard, concupiscence de la chair, l’orgueil)[xii] désoriente notre désir premier d’offrande de nous-mêmes pour l’amour de Dieu et recentre nos besoins sur nous-mêmes, en changeant notre relation à l’autre, le faisant passer de sujet à objet. Cette perversion du désir centré sur soi, dans l’illusion paradoxale d’une même faim de toute puissance, touche l’homme dès l’origine à travers le péché originel et le conduit à se mettre dans l’interdit de la communion sans purification, c’est le sens de l’exclusion du jardin d’Eden.

 

L’homme sans purification intérieure ne peut entendre la voix du Seigneur. Le Christ, dans cette purification du regard, à travers la restauration de la chair crucifiée et ressuscitée et l’humble passage de Pâques, nous fait redécouvrir cette proximité perdue et nous ouvre la porte pour la communion éternelle. « Celui qui vit « selon la chair » ressent la Loi de Dieu comme un poids, et même comme une négation ou, en tout cas, comme une restriction de sa propre liberté. Inversement, celui qui est animé par l’amour, qui se laisse « mener par l’Esprit »[xiii] et désire servir les autres trouve dans la loi de Dieu la voie fondamentale et nécessaire pour pratiquer l’amour. »[xiv] La conversion est de vouloir renouer cette communion, même si cela paraît impossible, car avec Dieu tous les possibles sont ouverts, Il est celui qui nous libère et nous offre d’exercer notre liberté. « Accepter la « disproportion » entre la loi et les capacités humaines, c’est-à-dire les capacités des seules forces morales de l’homme laissé à lui-même, éveille le désir de la grâce et prédispose à la recevoir. »[xv] Le retour à la communion est donc l’abandon à Dieu en aiguillant nos désirs dans le sens de ce que nous devons vivre à travers notre vocation d’images de Dieu appelées à sa ressemblance.

 

Hélas, l’homme à travers le péché originel se trouve face à son désir décorrélé du besoin, pour satisfaire une pulsion de possession, pour laisser le monde des convoitises prendre le dessus sur notre liberté et nous aliéner à de prétendues richesses, qui sont de fait les fruits de séduction du Mauvais. Depuis la faute d’Adam, nous avons quitté cette innocence pour une inclination au mal, qui touche tous nos choix. Le baptême nous libère de la faute originelle, mais nous demande toujours d’exercer notre liberté et non de vivre l’aliénation. Or le Tentateur est là pour nous empêcher d’être en communion avec Dieu et avec nos frères, il préfère le clivage dans la violence et la dépréciation de soi et des autres, dans les critiques acerbes sous forme parfois de cynisme déniant la dignité de l’homme à travers les personnes rencontrées. 

 

Or justement la purification intérieure demande une conversion et nous envoie au désert. La promesse de Dieu se réalise pour le peuple hébreux, qui est délivré des mains de Pharaon, mais le voici inviter à vivre le désert pour se dépouiller des anciennes attaches et reconnaître les bienfaits de Dieu. Il lui aura fallu quarante ans… Jésus, juste après son baptême est envoyé par l’Esprit au désert, afin de prendre pleinement possession de sa liberté de fils de Dieu et résister aux pièges du Tentateur pendant 40 jours. Lorsque Dieu se manifeste, l’homme est appelé à la nuit des sens afin de reconnaître sa présence plutôt que ce qu’Il a fait. Les apôtres à la fin de la multiplication des pains, les yeux remplis des merveilles que Dieu a faite, sont envoyés sur une barque, en pleine nuit ils essuient une tempête, un combat spirituel intense, où Jésus passe pour les sauver et les amener sur l’autre rive, celle de la béatitude en Dieu et en Dieu seul.

 

Les prophètes n’ont pas cessé d’appeler à vivre cette conversion du désir pour n’être attirés que par Dieu et abandonner toutes les formes d’idolâtrie, c’est-à-dire tout attachement déraisonnable à des objets ou à des personnes. Il nous faut éduquer notre désir pour garder le sens de Dieu et vivre les commandements comme une loi de liberté.

 

1.2.3    Avec Jésus vivre le désir de l’Esprit

La nouveauté de l’évangile est de comprendre que l’amour est premier, même devant la loi de Dieu. Nous ne pouvons pas vivre notre rapport à Dieu en termes d’obligation, de tâches à observer, d’attitude à avoir, mais plutôt par crainte de Dieu et en termes d’adhésion à son amour, en ne voulant surtout pas Le blesser. Le changement de regard n’est plus dans ce que je fais, mais dans ce que Dieu est pour moi. Nous passons d’une extériorisation de la foi à l’invitation aux profondeurs du désir qui fait sens en Dieu. La libération de toutes nos convoitises se fait dans une vie de l’Esprit, en nous laissant guider par des gémissements ineffables, jusqu’au souffle divin.

 

La vie de l’Esprit est d’abord accueillir ce don de Dieu à travers toute notre vie, et nous laisser guider par les motions intérieures afin de porter les fruits qui demeurent. Cette vie s’enracine dans la méditation de la Parole de Dieu et la vie de prière, au cœur de tous nos projets, puis nous donne le dynamisme missionnaire nécessaire aux travaux à effectuer afin de témoigner de la beauté de la création. Cette vie de l’Esprit prend corps dans l’accueil de la révélation du ressuscité, le témoignage que nous portons auprès de nos frères et la réalité du pardon qui restaure toujours la relation de l’amour pour lui donner une portée éternelle. La conversion du désir passe par l’acceptation de nos limites et de celles de nos frères, elle nous invite à savoir pardonner pour restaurer le désir dans un axe juste de communion avec Dieu et toutes ses œuvres de Salut.

 

1.2.4    L’union au désir du Christ

« Que tous soient un », la vie au Christ est une vie d’unité entre frères et avec Dieu notre Père. Ce désir brûlant de manger cette Pâque avec nous pour nous laisser le signe de la communion à travers l’eucharistie, signe qui nous redonne la force de l’Esprit et nous redresse pour marcher dans la vérité de l’amour du Père. Ce désir du Christ devient le désir de tous les disciples d’annoncer la Bonne nouvelle et d’amener au Salut. Oui Jésus nous libère et nous devons accepter sa présence dans nos vies. La communion retrouvée avec Dieu grâce à la résurrection du Christ nous fait désirer la communion fraternelle en artisans de paix.

 

Le désir des disciples d’amener au Christ nous rend propagateurs de la Bonne nouvelle. Par notre baptême, nous avons la mission prophétique de mettre en pratique dans notre vie la Parole de Dieu, chacun selon son charisme. Ce désir que Dieu se manifeste en la vie de chacun pour que nous puissions partager les merveilles de Dieu, chacun dans sa langue et selon son histoire. Ce désir du partage fraternel est dans le balancier du désir de l’union au Christ éternellement, il nous invite alors à porter témoignage sur terre pour reconnaître le chemin du ciel. « Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à reconnaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être « pieux » et accomplir mes « devoirs religieux », alors même ma relation à Dieu se dessèche. »[xvi] L’union au Christ exige la relation fraternelle, et donc la réalité du service de Dieu passe par l’attention aux frères. Cela demande de rechercher cette unité dans la vie de l’Esprit et nous rend disponibles à ceux qui nous entourent. À la suite de sainte Thérèse d’Avila nous sommes alors invités à la confiance : « Que je me taise ou que je parle, que je porte des fruits ou non ; que la loi me montre ma plaie, ou l’évangile, sa douceur. Dans la peine ou dans la jouissance que toi seul tu vives en moi ; Que veux-tu faire de moi ? »[xvii] Le désir de Dieu se vérifie dans la disponibilité à vivre la Parole de Dieu et à nous laisser transformer dans tout notre être. Vouloir être en communion avec Dieu est ce qui donne sens à notre vie et nous enjoint de porter un fruit qui demeure, car nous en avons la promesse dans la grande espérance du Salut. La résurrection du Christ donne un sens nouveau à toute L’Écriture parce que l’amour est premier et la promesse du Salut se réalise dans la fidélité de notre attachement au Christ.

2     Le désir humain au centre du dialogue et de la fraternité

Le désir n’aide-t-il pas à discerner le bien du mal, et donc à rechercher ce qui peut nous construire et ce qui nous détourne, exerçant alors notre volonté pour ne pas s’engouffrer dans des voies sans issues ? Ce discernement du désir se fait dans les choix familiaux, en vivant avec l’autre non par convoitise mais dans la recherche d’une belle complémentarité. Œuvrant pour l’éducation des enfants, parfois un peu au radar, mais toujours dans le dialogue et désirant faire pour le mieux. Tout passe lorsque l’amour est aux commandes et l’autorité exercée avec la force de l’humilité et l’audace de la vérité. Certes la vie chrétienne dans les différents désirs s’apparente parfois à un champ de bataille sans fin, entre nos désirs de sens et de profondeur et l’appel de la facilité, de la concupiscence et des besoins qui nous gangrènent.  La Parole de Dieu et la méditation de la Parole, d’un part, l’écoute de l’Esprit Saint d’autre part, dans un principe de réalité et du devoir d’état nous aident à faire les bons choix et à œuvrer en communion avec la création du Seigneur.

 

2.1                         Le désir pour un chemin de perfection

Lorsque le désir est orienté pour l’amour de Dieu alors nous recherchons comment mettre nos pas dans les siens en disciples qui écoutent ce que dit le Seigneur et trouvent la paix du cœur, une paix qui rayonne dans tout le corps comme fruit de la grâce de l’Esprit. Nous savourons alors la joie de goûter aux richesses des Écritures et d’approfondir ce mystère de la révélation qui, sans cesse, nous surprend et nous entraîne à la suite du Christ à aimer davantage, dans l’obéissance à la volonté du Père selon la grâce de l’Esprit. Le désir de Dieu nous fait entrer dans une vision à plusieurs niveaux de son œuvre, et une certaine poésie de la Parole qui touche non seulement notre raison, mais nos sens, et nous ouvre une interprétation plus imagée et parfois plus pertinente de la compréhension du mystère. Il nous faut entrer alors dans ce chemin de perfection que Thérèse d’Avila appelle l’union des cœurs (dans la 7e demeure), une union qui demande de comprendre le langage amoureux de Dieu et son dessein pour chacun d’entre nous. Même les disciples, au matin de la résurrection, ont du mal à percuter car la logique humaine doit aussi vivre une transformation de la hiérarchie des valeurs, pour retrouver le sens de Dieu.

 

2.2                L’amour de Dieu comme chemin de vérité

Face à la résurrection, nous avons un regard d’incrédulité. Marie-Madeleine doit se retourner deux fois pour rencontrer Celui qu’elle a toujours désiré. Le retournement du corps, pour s’orienter devant la face de Dieu, le retournement du cœur pour le reconnaître à sa Parole libératrice qui appelle. Oui, vivre notre désir d’union à Dieu demande la confiance en son œuvre et donc fait partie d’un vrai acte de foi. Dieu s’est donné en son Fils et continue par l’Esprit Saint d’agir dans nos vies. L’amour n’a pas de repos tant qu’il n’est pas dans une relation de communion dynamique féconde.

 

Le désir de Dieu peut rendre insensé aux yeux du monde mais sage dans la vision de Dieu. Car l’amour se révèle dans la Parole donnée et accueillie, puis témoignée comme une joie dans la rencontre renouvelée.  Il est bien vivant, comme Il l’a promis, et la méditation des Écritures continue de réchauffer notre cœur pour profiter pleinement de la fraction du pain. Le désir devient un amour passionnel avec Dieu, parce que nous nous délectons seulement en sa présence, dans un recentrage de nos centres d’intérêt pour y puiser une quiétude en sa présence.

 

Non, l’amour n’est pas enfant de bohème, il est une promesse dès l’origine pour l’homme, d’une relation durable avec Dieu dans la familiarité de sa présence constante. Il est toujours fidèle dans l’amour et attend de notre part une liberté d’amour dans la disponibilité de l’être. C’est cela la vérité de notre personne, l’amour situé en Dieu et vécu en confiance, qui nous fait retrouver sens dans ce que nous sommes appelés à vivre. Or il y a un tel décalage entre l’amour de Dieu et nos possibilités d’amour, et pourtant une telle proximité, que nous exultons de joie et débordons de ferveur parce qu’Il est Dieu avec nous. « J’ai fait voir aussi combien il est avantageux que les désirs soient grands, quand les œuvres ne peuvent l’être. »[xviii] L’important n’est pas la contenance du verre, plutôt que sa nature à être rempli. Il en va de même pour le désir de Dieu qui doit toujours être premier dans ce que nous faisons, même si ce n’est pas grand-chose. C’est là, ce chemin de vérité où, dans la réalité, nous expérimentons nos limites humaines et la grandeur de Dieu, qui vient suppléer à notre faiblesse et pousse notre désir jusqu’à la radicalité du don.

3     Pâques, une fraternité universelle retrouvée dans la Personne du Christ

Réfléchir sur le désir sans aborder le corps sexué semble assez loin de la foi judéo-chrétienne. Car l’incarnation du Fils nous pousse à comprendre le corps comme une bénédiction de Dieu comme l’âme, sans disjoindre l’un de l’autre. D’ailleurs dans notre credo nous affirmons la résurrection de la chair, c’est-à-dire au salut final la résurrection des corps glorieux pour entrer dans la civilisation de l’amour éternel. Le courant gnostique et ses conjugaisons (pour les Français le catharisme par exemple), on fait une différence très platonicienne entre le corps, invité à retourner poussière, et l’âme comme portée vers l’éternité de Dieu. Comme si les apparitions des saints ou du Christ étaient des esprits et ne revêtaient pas forme humaine. Cette conception du corps et de l’âme se retrouve dans la philosophie de Descartes : « Je pense donc je suis », le fait d’exister tient de la pensée. Le corps, là encore, est mis à mal

 

Or l’incarnation du Christ nous rappelle à cette bénédiction que nous vivons dans notre existence à travers le corps et l’âme, et en même temps à la sanctification de tout notre être pour nous conformer à la volonté de Dieu. L’incarnation du désir se lit dans la Bible, surtout à travers le Cantique des cantiques, qui est un chant d’amour entre Dieu et sa créature, un chant d’amour de la personne de foi avec son Dieu. Le rédempteur s’est révélé à travers un corps, pour signifier la beauté de l’alliance que Dieu a faite avec nous et le projet d’amour que nous sommes invités à réaliser avec Lui.

 

Le désir est alors poussé vers la reconnaissance de nos sens pour vivre en Dieu.

Une admiration mutuelle, Dieu voit son œuvre bonne et nous, nous Lui rendons grâce pour tous ses bienfaits. Il agit en toute chose et, dans la complémentarité de son amour, nous invite à une conversion du regard pour aller à l’essentiel.

La réciprocité de l’amour demande de notre part un engagement. Souvent nous entendons dire “si Dieu existait, cela n’arriverait pas”, comme pour nous dédouaner de nos propres responsabilités et dans l’arrogance de croire tout savoir à la place de Dieu. Dans la réciprocité de l’amour, on vit la confiance et le service pour toujours être disponibles à la grâce. C’est une conversion de notre écoute, pour entrer dans un dialogue qui ne ressemble pas à un monologue.

 

Le désir nous pousse à nous recevoir dans le respect de notre propre dignité, avec un toucher de l’être qui demande la délicatesse et la douceur pour avoir la terre en partage. C’est bien dans le sanctuaire de notre conscience que nous agissons pour aimer toujours plus notre Seigneur et nous laisser conquérir par sa présence, comme un appel à recevoir le bonheur qui nous fait grandir. La prière nous aide à développer ce désir dans la position du corps et la manière de nous exprimer. « La première prière humaine est toujours une récitation vocale. Ce sont toujours les lèvres qui bougent les premières. Même si nous savons tous que prier ne signifie pas répéter des mots, toutefois la prière vocale est la plus sûre et il est toujours possible de l’exercer. Les sentiments, en revanche, pour autant qu’ils soient nobles, sont toujours incertains : ils vont et viennent, ils nous abandonnent et reviennent. »[xix] Désirer Dieu demande un acte qui produit de l’effet, et la prière vocale est le premier acte de notre amour avec Dieu.

 

Mais reconnaître Dieu et approfondir sa présence dans notre vie demande toujours d’évoluer dans cette recherche de communion de plus en plus intensément. Plus nous sommes en contemplation devant Dieu, plus nous cherchons à Le connaître, par une évolution du désir qui sans cesse nous fait progresser dans la vie spirituelle jusqu’au salut promis de la vie éternelle. Nous devons rechercher le parfum de Dieu pour nous en imprégner, comme au jour de notre baptême avec le saint chrême, cette bonne odeur de Dieu qui fait évoluer notre désir jusqu’à vivre la ressemblance en conformant nos actes à sa présence vivifiante.

 

Visons à n’être plus qu’un dans ce désir, qui est union du corps et de l’âme, comme transportés par l’amour de Dieu et sans cesse goûtant sa saveur. Les grands mystiques ont vécu de belles choses, comme des temps de contemplation, des lévitations, et autres manifestations du corps qui disait la communion avec l’âme. Les voyants, en commençant par sainte Bernadette, deviennent insensibles aux choses de ce monde, tout tournés vers cette apparition qui leur fait voir par anticipation la joie du ciel. Cette transfiguration du corps glorieux du Christ ressuscité qui se montre avec son histoire, et en même temps la joie de la rencontre renouvelée. Oui, Il est bien vivant.

Synthèse

J’ai bien conscience à travers cette méditation sur l’éducation de notre désir et la recherche du sens, de n’avoir fait qu’ébaucher une attitude spirituelle. Néanmoins, il faut revenir à nos aspirations premières et rechercher Dieu en toute chose. Justement, la résurrection du Christ est une remise à plat de la présence de Dieu dans notre vie. Il n’est plus question de revenir à nos anciens métiers, sur le lac de Galilée, mais nous voici invités par le baptême et la confirmation à aller de l’avant vers la route du Salut, en témoignant de notre joie de croire. Le témoignage est un prolongement du désir de Dieu dans le partage de sa Parole, c’est en cela que nous continuons d’approfondir le mystère de la révélation et que nous illuminons le monde de la présence du sauveur.

 

Il nous faut retrouver le désir dans le langage du corps pour nous tourner pleinement vers Dieu et que nous sachions être par tout ce que nous sommes un témoignage de louange et une interpellation pour ceux qui nous rencontrent dans un appel à une fraternité vécue dans le partage d’une Bonne nouvelle. Il nous faudra approfondir le désir comme lieu de relation dans le couple, et d’interprétation, mais aussi comme lieu de sanctification. La résurrection du Christ est ce désir de Dieu qui s’unit à sa création, mais il se comprend aussi dans cette relation conjugale où nous devons retrouver ce qui est ajusté.

 

Aujourd’hui dans la joie pascale, laissons-nous guider par ce désir de Dieu et d’une plus grande communion, dans la contemplation de son mystère, et faisons nôtre le cri des disciples dans la tradition apostolique : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »

 

21 avril 2021 – Père Greg – Curé

Saint Charles Borromée – Joinville-le-Pont

 

 

[i] Ps 62

[ii] Thérèse d’Avila

[iii] Job 17,15

[iv] Job 21-23.25

[v] Job 30,26

[vi] Lc 24,21

[vii] Ps 4,7

[viii] Ps 84,12

[ix] &11 Laudato Si – Pape François

[x] &226 Laudato Si

[xi] &17 Veritatis Splendor Jean Paul II

[xii] Méditation 1 du carême 2020 &3 l’arbre de vie remède à la concupiscence

[xiii] Ga 5, 16

[xiv] &18 Veritatis Splendor

[xv] &105 Veritatis Splendor

[xvi] &18 Dieu est amour – Benoit XVI

[xvii] Thérèse d’Avila Poésie 3 p 1229 Œuvres complètes

[xviii] Pensées sur l’amour de Dieu – Thérèse d’Avila, 2-29  p 926

[xix] Catéchèse 30 sur la prière – Pape François, 21 avril 2021