2020. Lettre de Noël 2/2. Amour
La civilisation de l’amour
« Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous »
La joie de Noël est l’accueil de l’amour pour Dieu pour nous, qui demande, de notre part, la disponibilité pour aller à sa rencontre. Une joie qui se fait relation dans la visite du nouveau-né, et embrasement de l’amour dans l’acte d’adoration. Il vient à notre rencontre et nous offre le bonheur dans l’humilité de la crèche, un bonheur qui est une réponse d’amour à la relation de l’homme blessé par le péché. Une vérité de la relation qui demande l’accueil et l’adoration pour transformer l’humanité et lui révéler le don de la radicalité de l’amour pour tous les hommes. Cela nous demande alors d’exercer notre vocation de fils de lumière au cœur de la cité. « L’homme, en vivant dans la fidélité au Dieu unique, fait lui-même l’expérience d’être celui qui est aimé de Dieu et qu’il découvre la joie dans la vérité, dans la justice, la joie en Dieu qui devient son bonheur essentiel »i L’amour lui montre le chemin de la vie, celle qui a du sens, lorsqu’elle est partagée sur un chemin d’humanité dans un regard bienveillant et que nous participons à une œuvre commune de recherche du meilleur bien, c’est-à-dire d’une liberté de qualité. Dieu se manifeste dans notre vie, et nous appelle à faire de même dans la vie de nos frères, en partageant la grâce qui nous habite et cette expérience unique d’être aimés personnellement.
Toute conversion commence par l’accueil de l’amour de Dieu dans notre vie et le retournement spectaculaire que parfois cela occasionne. Ensuite, dans le temps, il faut persévérer dans cette conversion, en mettant tout en œuvre pour vouloir ce que Dieu veut, le connaître mieux dans l’intelligence de la foi et faire mémoire de son œuvre dans notre histoire, comme une bouée dans le remuant flot du quotidien. Vouloir ce que Dieu veut, dans la profondeur de notre être, non plus comme extérieur à nous-mêmes, mais comme un mouvement intérieur qui aiguise notre désir à nous conformer à son vouloir pour être pleinement en communion. Cet abandon à l’amour de Dieu passe par la vie relationnelle, dans une implication à la réalité de ce monde qui passe, en tant que messager d’un monde qui ne passera pas. « Nous ne contribuons à un monde meilleur qu’en faisant le bien, maintenant et personnellement, passionnément, partout où cela est possible, indépendamment de stratégies et de programmes de partis. Le programme du chrétien – le programme du bon Samaritain, le programme de Jésus – est «un cœur qui voit». Ce cœur voit où l’amour est nécessaire et il agit en conséquence. »ii L’importance de témoigner des dons de l’Esprit Saint en nous et le devoir de développer nos talents nous poussent à faire advenir la civilisation de l’amour, en réorientant la vie de la cité avec la relation fraternelle comme ligne de mire, et en recherchant d’être à l’heure de l’Evangile dans tous nos choix. Cela demande un contact avec tous et une invitation à redonner du sens au bien commun et à ce que nous devons développer autour de nous, avec pour base la loi naturelle et ce qui est propre à tous les hommes, c’est-à-dire leur égale dignité, quels que soient la race, la couleur de peau ou le sexe. Dieu a créé l’homme pour être l’instrument de sa louange dans l’agencement de la création. Il lui a donné l’altérité pour vivre la complémentarité des différences et la fraternité, pour être fécond dans ses relations humaines. Certes le mal a divisé l’homme mais, justement dans la vie de la cité, sans angélisme, recherchons ce qu’il y a de mieux.
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L’amour personnel, pierre angulaire du bien commun
Etre fidèle à l’enseignement du Christ se vit dans la méditation des Ecritures, la vie sacramentelle et la communion apostolique. Le témoignage de notre foi passe par la réalité de notre vocation chrétienne enracinée dans la fidélité de l’amour, à travers une relation à Dieu personnelle, la confiance dans le rétablissement de nos limites par l’action de Dieu, qui vient nous restaurer et se discerne dans la persévérance de la vie ecclésiale, toujours tournée vers le Christ, attendant l’heure de son retour dans la gloire.
La foi est un acte personnel, vécu dans la relation fraternelle, qui pousse à se donner soi-même pour manifester Dieu au milieu de ce monde, en perte de sens lorsqu’il oublie son origine première. « Le Fils de Dieu, dans la nature humaine qu’Il s’est unie, a racheté l’homme en triomphant de la mort par sa mort et sa résurrection, et Il l’a transformé en une créature nouvelleiii. En effet, en communiquant son Esprit à ses frères, qu’il rassemblait de toutes les nations, Il les a constitués, mystiquement, comme son corps. »iv La joie du bien commun commence par une relation au Christ et un dialogue, qui nous permet d’aborder notre quotidien avec sérénité parce qu’Il est avec nous. Trop de fois nous n’accueillons pas l’enfant de la crèche dans notre vie, nous faisant une montagne de Dieu comme d’une relation impossible car trop exigeante, alors qu’il nous faudrait juste mettre en premier l’amour et nous laisser guider en toute confiance. La civilisation de l’amour est alors cette relation au frère qui nous aide à avancer dans la foi, par transmission de la Bonne Nouvelle et libération de tout l’homme, afin qu’il puisse avancer vers son Dieu et venir L’adorer.
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La civilisation de l’amour dans la succession de saint Pierre
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Notre baptême nous fait devenir enfants de Dieu, c’est-à-dire reconnaître Dieu comme notre Père, nous savoir sauvés par le Christ et recevoir l’Esprit Saint pour laisser Dieu agir en nous. Tout prend sens à la résurrection du Christ, signe efficace du Salut promis. Noël devient alors la fête de l’incarnation, reconnue et attestée, et la Pentecôte celle du témoignage pour toutes les nations. Dans ce temps de la nativité, nous comprenons que la purification du Christ au Temple symbolise celle de l’homme par Dieu lors du baptême et la réalité du Salut promis au cœur de l’Eglise.
Or, l’Eglise commence par le Oui de Marie à l’Annonciation, à sa confiance de Cana « faites tout ce qu’Il vous dira » et à la nouvelle maternité qu’elle est invitée à vivre au pied de la croix : « mère voici ton fils ». C’est par la maternité de Marie que nous pouvons pleinement comprendre le mystère de l’Eglise, parce que la création nouvelle est don de Dieu. « Cette union de la Mère avec son Fils dans l’œuvre du Salut est manifeste dès l’heure de la conception virginale du Christ jusqu’à sa mort. »v Il y a une complémentarité avec saint Pierre, qui est là pour affermir ses frères et discerner les charismes dans la vie communautaire. Cette complémentarité, dans la réalité de la succession apostolique, nous invite à être guidés dans la foi de manière infaillible par les dogmes, afin de mieux percevoir le mystère du Salut.
Certes, cette infaillibilité dogmatique est rarement utilisée dans l’Eglise, reconnaissons-le, car tout le magistère du pape, dans ce qu’il fait ou ce qu’il vit, n’est pas de l’ordre de l’infaillibilité, mais celle du témoignage de la foi, dans la diversité des personnalités qui se succèdent. Il en va de même pour un évêque dans un diocèse ou un curé dans sa paroisse, chacun essayant de vivre son chemin de sainteté dans la prière, la contemplation du Christ, le service de la charité, avec une attention particulière aux exclus, et la vie sacramentelle généreusement partagée dans la disponibilité du temps. Or, la civilisation de l’amour est justement cet engagement à continuer de contempler le Christ dans nos relations fraternelles et de marcher dans l’intelligence de la foi, pour reconnaître l’œuvre du Seigneur et notre responsabilité pour faire fructifier nos talents.
Certes, il y a bien des tensions dans l’Eglise entre les hommes, qui ont commencé très tôt, avec saint Paul et saint Pierre, puis l’évêque de Carthage Cyprien et le pape Etienne, pour continuer ensuite avec l’évêque Hippolyte et le Pape Pontien. Cela continue aujourd’hui entre certaines options des évêques allemands, se voulant progressistes avec des propositions révélant une certaine hérésie, et le pape François qui essaye de maintenir l’unité de l’Eglise. Il le fait malgré des tensions internes plus vives que jamais et parfois des procès d’intention, qui interpellent sur la bienveillance et le respect de notre vocation de fils de Dieu, donc de la fraternité.
La civilisation de l’amour demande la réalité prophétique d’une transformation des hommes, pour vivre la foi chrétienne et avoir une conscience droite éclairée par la Parole et vécue dans la réalité du moment. Elle est toujours en tension, car les attaques de l’Adversaire sont permanentes et, pourtant, elle reste l’objectif atteignable d’une sainteté qui se conjugue dans les échanges humains et les relations, vers la recherche du bien et de l’acceptation du pardon, comme preuve d’amour don.
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La Bonne Nouvelle, une libération pour l’homme
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La civilisation de l’amour a remplacé l’antique perception de la valeur de l’homme dans sa ruse et sa force, pour développer une paix civile, source de prospérité sociale et de fécondité intellectuelle dans un déploiement de la culture à travers la relation fraternelle.
Cette civilisation de l’amour s’est confrontée à l’hostilité des juifs au début du christianisme comme le révèle les Actes des apôtres. Jacques le mineur, évêque de Jérusalem et Etienne en sont les premières victimes. La vérité de la foi dérange les certitudes ancrées dans une rigueur dépourvue de l’intelligence de l’amour. L’hostilité des Juifs fait obstacle au témoignage de la Parole et à sa pénétration dans le peuple. Paradoxalement, en chassant les disciples du Christ ou en les faisant mourir, ils lui ont fait gagner tout le bassin méditerranéen. Les chrétiens ne sont pas encore persécutés par les Romains, mais doivent se battre au sein de leurs communautés contre le diable, en attendant la seconde venue du Christ à la fin des temps. Résister aux épreuves, c’est vivre l’espérance du Salut et vivre la confiance en l’amour de Dieu en toute chose. A l’Eglise qui naît dans les écrits du Nouveau Testament, transparaît cette cité de Dieu où nous sommes tous invités à demeurer, comme le château intérieur de notre relation à Celui qui nous invite à agir, dans la responsabilité qui est la nôtre, auprès de nos frères. « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » La naissance du Christ est déjà la promesse d’un changement du cœur qui nous conduira sur le chemin de la vérité, pour vivre nous aussi en enfants de lumière. La révolution de la foi passe par le témoignage de l’amour jusqu’au don de notre vie dans la grande espérance du Salut. Or, par notre baptême et notre vie de l’Esprit, nous devons nous conformer à l’amour et vivre cet amour comme le commandement premier, celui qui donne sens à toute notre existence. .
Puis, la foi en Christ connut la menace de l’empire romain, à partir du tristement célèbre Néron (54-68) jusqu’à la joie de l’édit de Constantin (313). Le refus de l’idolâtrie et des attitudes inappropriées rendent les chrétiens étranges. Ils refusent de tuer leur nouveau-nés, ce qui se pratiquait sans état d’âme, et accueillent l’étranger (sans qu’ils partagent le même litvi). Ils pensent la patrie dans le Ciel et ne s’attachent à rien sur Terre : « ils vivent dans la chair et non selon la chair. Ils habitent la terre et leur conversation est dans le ciel »vii. Un témoignage de la civilisation nouvelle qui trouve ses racines dans la Bonne Nouvelle qu’ils proclament au nom d’un certain Jésus. Les premiers chrétiens, venus des bas-fonds de Rome et des grandes villes avec peu d’instruction, attiraient le mépris de ceux qui avaient toutes leurs dents, instruction et pouvoir. Néanmoins, la conversion de certains intellectuels comme Irénée, nommé ensuite évêque de Lyon, a changé le positionnement premier refusant la conversion. Par la souffrance acceptée au nom de leur Sauveur, Jésus de Nazareth, les martyrs ont conquis le monde. Ils ont vécu leur foi en mettant Jésus au milieu d’eux et, dans un esprit de prière, ont participé à la vie du monde dans toutes les réalités du bien commun.
Dans cette civilisation de l’amour en germe dans l’histoire des hommes, les erreurs de la foi commençaient à poindre avec un rétrécissement sectaire de la révélation, proposé par la gnose et ouvert aux seuls initiés, ou le pélagianisme prétendant que c’est par nos forces que l’on pouvait accéder au Salut, l’Esprit Saint y apposant son sceau au final. A chaque erreur de la foi correspondaient un raisonnement en dehors de la tradition apostolique et des Ecritures et la nécessaire prudence, pour réfléchir sur Dieu dans un esprit de communion. Le problème n’est pas de faire des erreurs, lorsque l’on fait des hypothèses, car il est possible de glisser vers des propos en dehors de la foi, mais c’est de persister dans son erreur, sans l’humilité de la foi qui reconnaît en la tradition apostolique la garantie de l’unité.
L’avenir de nos relations, dans un monde aujourd’hui bouleversé par des idéologies nauséabondes, doit passer par des artisans de paix. « Pour le chrétien, l’adversaire reste un ami au moins potentiel, et ce qu’il appellera les structures de péché doivent être progressivement abolies en changeant les mentalités. »viii Or, nous devons continuer à changer les mentalités venant d’une culture de mort, dans cette crise actuelle d’un tout sanitaire renvoyant à la désespérance et au refus de la mort. L’appel missionnaire commence par l’accueil de l’humilité de la crèche pour traverser la Passion du Christ et rappelle que la Résurrection du Christ est manifestation de sa puissance dans nos vies et celle de nos frères. La grâce de Dieu devient alors le quotidien de l’homme. La civilisation de l’amour est donc à construire aujourd’hui pour accéder dans l’éternité avec Jésus comme notre chef et notre Roi.
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La réalité prophétique de la civilisation de l’amour
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Dans la fraîcheur conciliaire de Vatican II et le souffle de l’Esprit Saint, le pape Paul VI a recentré toute la réflexion sur le Christ et appelé au renouveau de l’Eglise par la charité. Nous devons aspirer à « une vitalité intérieure et extérieure. Au Christ vivant répond l’Eglise vivante. Si la foi et la charité sont les principes de sa vie, il est clair que rien ne devra être négligé pour donner à la foi certitude joyeuse et nourriture nouvelle… l’éducation de la charité aura la place d’honneur : Nous devrons chercher à constituer l’Eglise de la charité, si nous voulons que l’Eglise soit apte à se renouveler profondément elle-même et à renouveler le monde autour d’elle. »ix La construction d’une civilisation de l’amour passe par la réalité fraternelle et les difficultés que nous pouvons rencontrer. Il faut pourtant, dans le souffle de l’Esprit, y voir le salut de Dieu promis à tous avec ce regard bienveillant et miséricordieux. Ce n’est pas du sentimentalisme, mais c’est la vérité de l’amour, dans la réalité de la grâce de Dieu qui passe et fait toute chose nouvelle.
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L’amour, comme élan missionnaire et énergie de la relation fraternelle
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Le pape continue de s’adresser à ses frères à l’occasion de cette deuxième session conciliaire. « Cela signifie, que ce concile se caractérise par l’amour, l’amour plus large et plus pressant, par l’amour qui pense aux autres avant de penser à soi, par l’amour universel du Christ.x C’est cet amour qui nous soutient présentement, car à regarder le spectacle de la vie des hommes d’aujourd’hui, nous aurions de quoi être épouvantés plutôt qu’encouragés, affligés plutôt que réjouis, portés à une attitude de défense et de réprobation plutôt que de confiance et d’amitiés. »xi Noël nous apprend à regarder le monde autrement. L’humilité de la crèche est la réalité de notre de nos propre limites et, parallèlement, la force que déploie l’accueil de Dieu dans la vie des hommes. L’attente de la civilisation de l’amour, pleinement réalisée au Ciel, commence par notre témoignage sur Terre, par la Parole et par nos actes. Entrer en contact avec Jésus, venir L’adorer à la suite des mages, c’est prendre du temps pour Dieu, ce précieux temps que nous utilisons parfois dans la vanité de ce monde.
Il y a eu certes des avancées à notre époque, notamment en termes de répartition des richesses et de justice sociale, faisant reculer la misère par des aides sociales et une transformation économique, qui fait apparaître un certain confort matériel, attractif pour certains migrants. Mais ceux-ci ne sont pas toujours préparés aux effets pervers, comme la perte du religieux et de la transcendance, pour refuser ce qui est utile et tangible. Aux gnoses d’autrefois, l’utilitarisme tel que décrit par Jean Paul II, c’est-à-dire vivre l’autre comme objet d’utilité, révèle une béance dans notre humanité et une perte de sens. Or, en même temps, on milite pour l’avortement et l’euthanasie et, parallèlement, on se scandalise de la mort des enfants et on craint la perte d’un être cher par la pandémie. Paradoxe d’une société qui ne relie pas ses choix à son histoire. Or la civilisation de l’amour, en mettant le Christ au centre de toutes les actions, est profondément unificatrice. Les anges, les bergers, les mages, tous viennent L’adorer et Le contempler. C’est la joie de l’accueil d’une promesse pleine d’avenir, joie d’une rencontre où le cœur s’émerveille de la bonté du Seigneur dans la promesse du Salut.
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Le bien-être économique dans la réalisation de l’homme ?
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Entendons-le bien, la civilisation de l’amour n’exclut pas du bien-être économique, ni même d’une pleine réalisation de l’homme dans un bonheur d’adéquation à la création. Mais, et c’est fondamental, elle n’en fait pas le tout d’une vie réussie, ni même le passage obligatoire d’une réalisation de soi. Ce qui fait sens, c’est notre relation à Dieu et l’attention aux frères, surtout à ceux qui sont si facilement marginalisés. L’appel à la simplicité est un appel au détachement des biens, pour n’en faire qu’un moyen et non une fin en soi. Ce n’est pas une fuite du monde, mais bien l’accueil de la réalité du monde à venir dans la grande espérance d’un amour vécu en communion. « Pour le chrétien, son admiration va à une œuvre de sagesse et de charité humaines que nous admirons dans ses meilleurs manifestations et qui mérite comme telle, reconnaissance et gratitude. »xii Le débat n’est ni dans la recherche de prospérité, ni dans l’appel à l’indigence, mais dans ce rappel de la valeur de l’homme, qui doit être au centre de toute nos décisions. « L’esprit de pauvreté c’est la prise de conscience de l’insuffisance humaine et du besoin de Dieu qui en découle, c’est le désaveu de la primauté de l’économie et de la capacité des biens temporels à satisfaire le cœur de l’homme. »xiii Citoyens d’un amour donné par vocation dès notre création, comme images de Dieu dont nous sommes responsables en déployant nos talents, nous devons proposer l’amour comme lieu de partage de notre humanité, et non l’argent comme lieu d’échange et de superficialité, où le frère n’est plus sujet mais objet de convoitise. Car, en perdant la fraternité, j’entre dans l’idolâtrie. Pourquoi ? Tout simplement parce que je quitte l’autre comme sujet et j’en recherche un désir immédiat de réalisation, définition propre d’une idolâtrie qui passe par la tyrannie des sens. Je vis un rétrécissement de la relation pour moi-même en oubliant l’altérité comme source de fécondité et la remplaçant par une source d’intérêt.
La question de la relation économique touche la civilisation de l’amour d’une nouvelle manière dans le développement contemporain. « L’abondance a dilué en l’homme contemporain la dureté craintive de l’avarice, et la confiance dans la prospérité l’a rendu plus disposé à la dépense, à la bienfaisance et au risque »xiv tout en mettant hors de portée la gratuité du temps et l’accueil de la transcendance. Remettre le Christ au cœur de notre relation et refuser la superficialité du monde, pour laisser le cœur entrer en profondeur dans l’intime de Dieu, est un enjeu de cette civilisation de l’amour. Les dérives du bien-être économique sont « l’aréligiosité, l’égocentrisme et le relâchement moral. »xv L’importance de tout relier au Christ, dans la méditation des Ecritures et la vie communautaire, nous invite à une conversion permanente et à une attention au frère, qui nous rappelle nos propres fragilités. La sainteté est justement ce lien familier avec le Christ et cette vérité de vie ajustée à l’amour de Dieu, pour faire en tout sa volonté. « La civilisation de l’amour n’est rien d’autre que ce génie de la charité rendue possible par la grâce de Dieu. »xvi Noël nous introduit à cet amour, qui s’invite dans notre histoire et se prolonge tout au long de notre existence par la Parole du Seigneur à nos côtés, dans la joie de l’esprit des béatitudes, comme artisans de paix.
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Le témoignage pour redonner le sens de la Bonne Nouvelle
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Le témoignage de notre foi transforme nos relations sociales. « Nous sommes convaincu que le monde a besoin de se libérer lui-même des chaines de l’égoïsme de s’ouvrir à une fraternité sincère, dynamique, universelle. »xvii Le débat sociétal aujourd’hui autour de la loi bioéthique, avec les anathèmes pour ceux qui ne pensent pas comme la doxa et l’éviction de l’espace médiatique pour ne faire entendre qu’une seule pensée, doit faire de nous des résistants pour une révolution de l’amour où nous serons artisans de paix en redonnant du sens à tout ce que nous vivons. Nous ne sommes pas les plus médiatiques, c’est un euphémisme de le dire, mais avec le Christ à nos côtés, nous sommes la seule lumière du monde, qui instille dans le cœur la joie de Dieu par grâce de l’Esprit Saint et fait de nous des témoins de la Bonne Nouvelle. Si c’est Dieu qui agit toujours en premier, nous devons être les serviteurs fiables, pour aider à la propagation de la foi et l’annonce de l’Evangile. Cela nous demande d’exercer notre intelligence spirituelle pour discerner ensemble ce que nous devons vivre, aidés par les motions de l’Esprit Saint. Il y a une véritable dynamique de la civilisation de l’amour, qui demande une intelligence pédagogique, et relationnelle pour créer des situations de rencontres et des manifestations de la foi, afin d’accueillir le Christ et non de rester dans un entre-soi.
Face à la crise spirituelle de ce monde, rappelons que le Christ chemine avec nous vers le sacrement de la charité et que nous devons déployer tout un relationnel pour entrer dans la vérité de l’amour. Face à la crise morale, peut être devons-nous sans cesse répéter que Dieu est la source de toute vie et que tous nos actes doivent rendre compte de l’œuvre de Dieu. Nous devons avoir la vision de l’enfant de la crèche, pour accueillir Dieu dans l’humilité de sa présence, et du Christ crucifié, pour accueillir le don de son amour et être illuminés par la lumière du Salut à travers sa résurrection. La relation personnelle prend une autre dimension dans la vie fraternelle, comme un appel à aimer sans concession. « La sagesse de l’amour fraternel, qui a caractérisé le cheminement historique de l’Eglise en s’épanouissant en vertus et en œuvres… explosera avec une nouvelle fécondité, dans un bonheur triomphant, dans une vie sociale régénératrice. Ce n’est pas la haine, ce n’est pas la lutte, ce n’est pas l’avarice qui sera sa dialectique, mais l’amour, l’amour générateur d’amour, l’amour de l’homme pour l’homme. …. La civilisation de l’amour l’emportera sur la fièvre des luttes sociales implacables et donnera au monde la transfiguration tant attendue de l’humanité finalement chrétienne. »xviii L’appel de Noël retentit encore aujourd’hui dans ce monde masqué à cause d’un principe sanitaire. Avec le Christ, c’est le visage du frère, que l’on contemple comme notre Dieu et qui nous invite à inspirer la nouvelle vie de l’amour, qui est don et se vit dans le service. Il s’agit bien « de promouvoir une vie chrétienne nouvelle, plus cohérente et plus active, qui devrait se refléter également de façon publique dans une meilleure manière de concevoir et de gérer notre existence collective… nous l’avons appelée avec hardiesse la civilisation de l’amour »xix. L’enjeu est, par notre vie, de contribuer au changement de la société afin de promouvoir l’amour de Dieu pour tous et permettre à chacun d’accéder au Salut qui lui est promis, car nul n’en est exclu, même si l’acte libre de nos choix font que certains le refusent. La prière fervente est alors un vecteur de conversion comme l’a vécu sainte Thérèse de Lisieux pour son prisonnier.
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Synthèse
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Paul VI nous rappelle que le Christ nous libère de toute peur, pour vivre la relation de l’amour dans la vérité de notre vie avec l’Esprit Saint en prenant pour exemple Marie. « Pour le pape, la civilisation de l’amour est en cours de réalisation, elle s’oppose à la contestation, au matérialisme et au conformisme qui sont des conséquences de la peur. »xx Il nous faut redécouvrir l’espérance pour entendre résonner l’interpellation évangélique de Jean Paul II : « n’ayez pas peur ». Oui, c’est bien le Christ que nous sommes invités à accueillir dans notre barque intérieure, pour nous laisser guider vers les rives des béatitudes éternelles et ainsi continuer à propager la paix autour de nous, et en nous, dans l’accueil de l’Esprit Saint. « La civilisation de l’amour a pour charte les Béatitudes et son développement sur terre prépare à l’entrée »xxi au ciel, réalisation de la civilisation de l’amour éternel. La dimension personnelle et sociale de la civilisation demande la participation de chacun comme citoyen de cette civilisation pour répandre la grâce de Dieu et être toujours à l’heure de l’Evangile, dans la recherche de la justice et de la paix. Jésus, prince de la paix, nous conduit à mettre en pratique la Parole de Dieu, dans les réalités de nos tâches quotidiennes, et à réinvestir notre vie à l’heure de l’Evangile. L’un n’allant pas sans l’autre, le principe de l’incarnation demande d’accueillir l’amour de Dieu et de le vivre autour de nous. C’est l’annonce de Noël, qui n’est que déplacement et pèlerinage, pour aller à la rencontre du Christ frère et en devenir les messagers sur toute la terre.
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Construire la civilisation de l’amour, un chemin d’Eglise
Dans la doctrine sociale de l’Eglise, la civilisation de l’amour a été reprise en conclusion de toute la réflexion de l’Eglise sur l’action des chrétiens dans la société. Le terme, utilisé huit fois dans le Compendium, constitue comme une synthèse de ce que nous voulons bâtir avec nos frères pour un monde meilleur. Le pape Jean Paul II y voyait la signification de la charité sociale, qui demande une réciprocité entre Dieu et l’homme, et entre frères, dans le développement humain authentique et intégralxxii. La vie dans la cité est d’autant plus humaine qu’elle est conduite dans le commandement de l’amour et que la dignité de chacun est respectée dans sa vocation proprexxiii.
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Experte en humanité, l’Eglise appelle à la relation
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L’Eglise, experte en humanitéxxiv, annonce ce service auprès de la cité, pour orienter vers les choix qui portent du fruit et qui libèrent : une culture de vie, qui annonce l’amour comme moteur de toute relation, et non la violence, l’orgueil et le recentrement sur soi. « Experte en humanité, l’Eglise, sans prétendre aucunement s’immiscer dans la politique des Etats, “ne vise qu’un seul but : continuer, sous l’impulsion de l’Esprit consolateur, l’œuvre même du Christ venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour être servi” xxv. »xxvi Cet engagement dans la vie de la cité puise sa source dans le Christ et un témoignage authentique, qui fait de chacun un élément conducteur efficace du développement de la grâce de Dieu. Par notre foi, nous répondons aux grandes questions du sens de la vie et de ce que nous devons accomplir, avec la grande espérance du Salut, qui nous donne un avenir assuré dans la foi, lorsque l’amour est présent. « La foi en Dieu et en Jésus-Christ illumine les principes moraux qui sont « le fondement unique et irremplaçable de la stabilité et de la tranquillité, de l’ordre interne et externe, privé et public, qui seul peut engendrer et sauvegarder la prospérité de l’État ».xxvii La vie sociale doit être ancrée dans le dessein divin »xxviii, et nous devons être les propagateurs de cette foi vivante qui demande une pratique fraternelle.
La vérité de notre foi se vit dans la capacité à entrer en relation avec les autres et à annoncer clairement la Bonne Nouvelle, par notre, vie, par nos actes et par nos voix. Aucun de ces trois aspects ne peut être isolé. Il nous faut vivre ce que nous annonçons pour être crédibles, et ainsi montrer la fécondité de la grâce de Dieu. Il nous faut agir en toute occasion en conformité avec notre foi, et ne pas échantillonner nos positions suivant nos convenances. Aucun chrétien ne peut se prétendre missionnaire sans annonce explicite de sa foi. Tout cela se vit dans la pratique de l’amour de Dieu et du frère, dans une même orientation d’être disponibles au dessein de Dieu. « Pour rendre la société plus humaine, plus digne de la personne, il faut revaloriser l’amour dans la vie sociale — au niveau politique, économique, culturel —, en en faisant la norme constante et suprême de l’action. Si la justice « est de soi propre à “arbitrer” entre les hommes pour répartir entre eux de manière juste les biens matériels, l’amour au contraire, et seulement lui (et donc aussi cet amour bienveillant que nous appelons “miséricorde”), est capable de rendre l’homme à lui-même ».xxix »xxx Il faut le rappeler, la vérité de l’amour n’est pas le sentimentalisme que l’on nous sert parfois comme réponse à l’Ecriture. Elle ne peut pas non plus être instrumentalisée par des visées idéologiques ou pour contraindre certaines positions. La vérité dans l’amour demande la justice et la paix, c’est-à-dire la fidélité à la Parole, le respect de la conscience humaine et la vertu de prudence pour discerner ce que nous devons vivre.
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La Parole de Dieu comme source de tout amour
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En fils de l’Eglise, nous devons avec elle garder confiance en « celui qui, étant l’Esprit d’Amour, est aussi l’Esprit de la paix et qui ne cesse d’être présent dans notre monde humain, à l’horizon des consciences et des cœurs, pour “remplir l’univers” d’amour et de paix. »xxxi Le développement de la vie dans la cité demande d’être en même temps prophète, c’est-à-dire annoncer la Parole et la vivre en opposition avec l’esprit du monde, et artisan de paix, promue comme un fruit de l’amour. Il nous faut construire notre rencontre intérieure avec le Christ, qui illumine nos relations sociales d’un nouveau rapport, parce que l’amour est présent. « Ce témoignage ne peut pas ne pas revêtir deux aspects fondamentaux : être le signe de la charité universelle que Jésus Christ a laissée en héritage à ses disciples comme preuve de l’appartenance à son règne ; se traduire en actes toujours nouveaux de conversion et de réconciliation à l’intérieur et à l’extérieur de l’Eglise, par le dépassement des tensions, le pardon réciproque, la croissance dans l’esprit de fraternité et de paix à étendre au monde entier. »xxxii C’est un travail pour chaque baptisé de répondre des talents que Dieu nous a confiés, qui demande de propager la vie, avec toute sa beauté et sa profondeur, en recherchant toujours le sens le plus authentique de la dignité de l’homme. Etre le sel de la terre, pour permettre à la pâte humaine de monter vers Dieu et lui rendre toute gloire, c’est redonner la sensibilité à la Parole de Dieu comme son rôle de source d’accomplissement de toute relation sociale.
La nouveauté de la foi chrétienne est d’abord la rencontre avec le Christ, dans l’apparent dépouillement de la crèche ou de la croix, qui révèle une même réalité d’un Dieu qui nous sauve dans l’annonce du Royaume et la résurrection. L’alliance n’est pas rompue car Dieu, Lui, est fidèle. « Dieu se fait connaître à nous comme mystère d’amour infini dans lequel le Père depuis l’éternité exprime sa Parole dans l’Esprit Saint. Par conséquent le Verbe, qui depuis le commencement est auprès de Dieu et est Dieu, nous révèle Dieu lui-même dans le dialogue d’amour des Personnes divines et il nous invite à y participer. »xxxiii Construire la civilisation de l’amour demande alors de revenir aux sources de la Parole pour comprendre, dans l’intelligence de la foi, ce que nous devons vivre et demander à l’Esprit Saint de nous éclairer pas à pas, afin de rester sur le chemin de vie. La vraie vie est découverte de l’amour, qui donne sens à tout notre être. Nous vivons lorsque nous aimons. « Ne cherche pas d’excuse à l’amour. Le prochain est quiconque passe près de toi. Essaie d’aimer celui qui t’est proche dans l’instant présent de la vie, et tu découvriras en toi de nouvelles ressources d’énergie que tu ne connaissais pas. »xxxiv Or, l’impératif de vivre l’amour dans la cité des hommes est une invitation pour tout fidèle du Christ à donner du sens et à influencer le monde, pour le faire pencher vers ce qui est vrai. La beauté des choses résonne de la beauté de Dieu, dans la vérité de son amour qui est toujours fidèle.
Toute notre vie de foi est une redécouverte de la Parole et de l’histoire d’amour de Dieu avec l’homme, qui devient notre histoire personnelle et nous invite alors à œuvrer dans ce monde pour lui redonner le sens de Dieu et l’espérance d’être libérés une fois pour toute au nom de Jésus. Reconnaître ainsi les dons précieux du Créateur et les partager, pour accomplir le bien autour de nous, tout en restant artisans de paix et prêts à un témoignage radical au nom d’une commune fraternité avec Jésus notre frère. On doit comprendre alors la civilisation de l’amour comme un appel à la réalité d’un quotidien à vivre dans la vie de la cité, et apporter le sens de Dieu dans l’interaction entre les hommes. Car l’amour nous rappelle la valeur du don et du service que nous devons exercer auprès de nos frères. Un appel intérieur à saisir la valeur de l’être dans le corps et l’âme, vivre la raison comme lieu de réalisation de la révélation et entrer dans cette liberté d’enfant de Dieu, afin de vivre dans une conscience droite éclairée par les Ecritures et soucieuse de communion. Car l’amour ne demande pas de faire le vide en soi, mais d’accueillir Dieu pleinement en nous-mêmes et de nous laisser envahir par l’amour, pour n’être qu’un chant de louange et d’action de grâce envers notre Créateur. « Par ce don de son amour, dépassant toute distance, Dieu fait vraiment de nous ses « partenaires », réalisant ainsi le mystère nuptial de l’amour entre le Christ et l’Église. Dans cette perspective, chaque homme apparaît comme destinataire de la Parole, interpellé et appelé à entrer dans ce dialogue d’amour par une réponse libre. »xxxv Il nous faut être acteurs de cette Parole et la partager autour de nous en œuvrant pour une société qui redonne du sens à l’homme et à toute son existence.
Synthèse
Noël est une fête de l’incarnation, mais c’est aussi une promesse d’avenir pour l’homme, une réalisation de la manifestation de Dieu qui se donne un visage pour que l’homme puisse se reconnaître. A travers la vie du Christ, nous sommes invités à trouver le sens de l’histoire et la lumière de la vérité, pour vivre notre foi en vérité et selon l’esprit du Seigneur, c’est-à-dire de l’intérieur. Si la grâce se reçoit, c’est bien pour qu’une fois intégrée dans notre personnalité la plus profonde, nous puissions ensuite la démultiplier. Nous devons aujourd’hui vivre les béatitudes, et les faire vivre autour de nous, comme expérience du Royaume.
Dans notre pèlerinage terrestre, nous devons promouvoir la civilisation de l’amour afin de bien recevoir le Christ lors de son retour glorieux à la fin des temps. C’est au cœur de notre société que nous serons le levain de la pâte, afin d’opérer les transformations nécessaires à une vie tournée vers le Christ. Cela n’ira pas sans combat spirituel, des échecs et des abandons, mais aussi avec les lumineuses victoires qui font refleurir les déserts. « Si nous greffions tout l’humain sur Dieu et laissions monter en nous la sève de l’Evangile pour qu’elle devienne substance de notre vie et mentalité de l’homme nouveau en nous, nous réaliserions la révolution la plus profonde, la plus intime, la plus sûre, et la plus nécessaire de notre temps. »xxxvi La révolution d’amour est transformation en homme nouveau et réaffirmation de la dignité de l’homme, créé à l’image de Dieu. Vivons-le et proclamons-le autour de nous. La naissance du Christ, accueil de l’amour dans notre temps, change notre histoire dans une orientation nouvelle, où tout doit être vécu de l’intérieur, en profondeur de tout notre être, pour l’annonce du Royaume à venir. « Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui »
Père Greg BELLUT – Curé
Saint Charles Borromée – Joinville le Pont
ii &31 b Dieu est amour
iii cf. Ga 6, 15 ; 2 Co 5, 17
iv &7 Lumen Gentium
v &57 Lumen Gentilum
vi Lettre à Diognète
vii Lettre à Diognète
viii La civilisation de l’amour selon Paul VI – Patrick de Laubier, p 44
ix Ap 976 Acte du Saint-Siège p 976 discours du 29 septembre 1963 à l’ouverture de la 2e session du Concile Vatican II La doc Cath. 1963, col 1345-1361
x P 978 ibid
xi P 979 ibid
xii P 51 la civilisation de l’amour op cité
xiii P 53 civilisation de l’amour
xiv P 54 civilisation de l’amour
xv P 55 ibid
xvi P 59 ibid
xvii P 60 ibid
xviiihttp://www.clerus.org/bibliaclerusonline/es/iqg.htm clôture de l’année sainte de Paul VI 24 décembre 1975
xix Audience du 7 janvier 1976 in p 84 la civilisation de l’amour
xx P 85 la civilisation de l’amour
xxi P 88 ibid
xxii & 103 CDSE
xxiii &391 CDSE
xxiv Populorum Progressio
xxv Gaudium et Spes, n. 3, § 2.
xxvi &13 Populorum Progressio
xxvii Pie XII, Encycl. Summi Pontificatus: AAS 31 (1939) 425.
xxviii &577 CDSE
xxix Jean-Paul II, Encycl. Dives in Misericordia, 14: AAS 72 (1980) 1223.
xxx &582 DSE
xxxi &67 Dominum et Vivificantem
xxxii &12 Reconciliatio et Penitentiae
xxxiii &6 Verbum Domini
xxxiv P 32 – Aimer parce que Dieu est amour – Chiara Lubich
xxxv &22 Verbum Domini
xxxvi P 45 Aimer parce que Dieu est amour op cité