2018. Lettre de rentrée pastorale
« Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur »
En revenant de vacances, il va falloir faire des choix de vie sur nos engagements dans cette année scolaire pour nous-mêmes, et pour notre entourage. Cela implique alors un bon exercice de ma liberté où je dois discerner ce que le Seigneur me demande concrètement et me mettre à son service dans une civilisation de l’amour qui est toute offrande. Car nous le savons, l’un des fondements de la foi chrétienne, est la liberté qui ne se comprend que dans l’amour et ne se vit que dans la fidélité au bien. « La liberté est dans l’homme un signe très élevé de l’image divine et, en conséquence, un signe de la dignité sublime de chaque personne humaine »[i] La liberté est une résultante du véritable amour, car elle en est l’expression personnelle. Dieu nous a créés par amour et nous offre la liberté pour exprimer cet amour de manière authentique. Mais celui qui s’écarte de Dieu ne se libère pas. Au contraire il s’enferme dans l’aliénation de ses désirs, dans les idolâtries du moment et finit par être esclave de ses propres turpitudes traversant l’enfer d’un déni de Dieu. « La liberté ne peut pas être utilisée pour couvrir sa propre malice, mais pour servir Dieu[ii]. Il s’agit alors d’une obéissance libre et responsable à une autorité qui fait respecter la justice, en assurant le bien commun. »[iii] Amour et liberté bien que séparés dans les concepts ne devraient faire qu’un dans l’action et la manière de le vivre au fil du temps. La rencontre d’un amour qui libère de tout ce qui nous oppresse, une rencontre qui nous fait découvrir la vérité d’une relation où tout est grâce.
Par exemple, la demande de baptême est bien l’expression d’une liberté qui s’accomplit pour le bien de l’enfant et de l’adulte et impacte mon histoire et celle de Dieu et des hommes. C’est dire que la liberté s’exerce certes dans mes choix, mais s’impose (non avec violence mais par l’offrande) dans la communion du bien lorsqu’elle n’est pas l’expression de mes propres choix. « Il ne faut pas restreindre le sens de la liberté, en la considérant dans une perspective purement individualiste et en la réduisant à un exercice arbitraire et incontrôlé de l’autonomie personnelle »[iv] Il en est ainsi du baptême des petits enfants, comme des actes de soins que l’on impose comme une nécessité et pour vaincre un mal plus grand.
C’est ainsi que la liberté engage notre responsabilité dans la fidélité des choix, comme le baptême engage à la confirmation et à l’eucharistie. Ce n’est pas optionnel mais bien une fidélité à vivre profondément. Accepter la décision de l’autre comme un espace de bonheur et de vie en croissance. L’obéissance est un acte de liberté qui ouvre à la profusion d’autres possibles puisque je libère mon énergie créatrice dans d’autres aspects. Si nous revenons au baptême, la responsabilité est engagée par la personne qui a pris la décision. Pour le baptême des petits enfants, la responsabilité vient des parents, pour le baptême d’adulte la responsabilité vient de la personne elle-même. Une confusion de la liberté serait de ne pas reconnaitre la nécessaire fidélité qui en est son expression. Car il y a toujours une responsabilité dans ses choix, et en même temps un équilibre où je peux m’engager sur d’autres chemins qui ne devaient pas être les miens. C’est pourquoi je suis chagrin à cause des personnes qui s’engagent à ce que les enfants reçoivent un enseignement chrétien lors du baptême et rendent le catéchisme optionnel par la suite – ou décident de ne pas persévérer. Comme si l’engagement était dépendant du jeune. Demande-t-on aux enfants s’ils veulent aller à l’école ?
L’autorité des parents fait partie de la liberté de l’enfant. L’opposition n’est pas forcément maturation éducative. La responsabilité de ses engagements demande la persévérance. Je ne méconnais pas la grâce, mais elle passe aussi par nos réalités humaines, et notre volonté à vivre en Dieu notre vie. Un nouveau baptisé adulte qui arrête sa communion à l’assemblée paroissiale devient un infirme spirituel comme beaucoup de non pratiquant d’ailleurs. Dieu ne peut être exclu de notre temps, et nous ne pouvons pas nous dédouaner d’un témoignage de foi. La participation dominicale est un acte de foi et un témoignage de l’amour et l’expression de la vérification par notre présence de cet amour reçu par Dieu et partagé aux frères.
L’autonomie de la personne n’exclut pas la responsabilité de ceux qui ont autorité. Or dans certains choix, la part de mensonge qui entoure l’acte, interroge. Nous le savons, une prudence s’impose dans l’évaluation de la conduite à tenir selon les circonstances et l’évaluation des risques. Nous ne sommes pas dans les mêmes choix, lorsque nous refusons d’aller chez le dentiste parce que nous avons juste peur de la piqure, et lorsque nous refusons une amputation d’un pied gangrené. Dans le premier cas, l’intérêt supérieur de la personne demande à ce que les soins dentaires soient faits. L’autre cas demandera le respect de la dignité de la personne et de sa volonté éclairée, parce que cela porte atteinte à l’intégrité de son corps et que le couple bénéfice- risque a un vraie part d’incertitude. En d’autres termes, la liberté de la personne ne peut aller contre son bien et en même temps ne peut être totalement coercitive. L’éclairage de la connaissance d’une part, et de la fidélité cohérente dans ses actes d’autre part, permet un juste usage de la liberté. C’est d’ailleurs ce qui se passe en fin de vie lorsque la personne n’est plus capable de s’exprimer, on demande à l’entourage qu’elles ont été ses options et ce qu’elle voulait vraiment. Dans la foi nous sommes invités alors à laisser résonner la Parole de Dieu dans notre vie pour orienter nos choix vers la volonté de Dieu et connaitre la joie de la communion.
En confiance dans la parole de Dieu, nous savons que la liberté demande un choix qui certes résonne dans l’amour mais porte l’espérance et lui donne l’épaisseur nécessaire à son expression dans la juste fidélité. Nous comprenons aussi que faire des choix demande d’avoir du discernement, et donc la connaissance nécessaire pour s’orienter de façon juste. L’information parcellaire ne nous permet pas d’avoir un discernement éclairé, c’est ce qui s’appelle être instrumentalisé (aujourd’hui avec l’affreux anglicisme fake news), pour s’orienter vers telle décision. Si nous voulons être vraiment libres, nous devons poursuivre la connaissance, non comme une fin en soi, mais comme l’expression de notre capacité à éclairer notre conscience. La vérité s’illumine dans la connaissance et permet d’exprimer notre liberté dans l’amour du bien. « « La première liberté, écrit saint Augustin, c’est donc de ne pas commettre de péchés graves… comme l’homicide, l’adultère, les souillures de la fornication, le vol, la tromperie, le sacrilège et toutes les autres fautes de ce genre. Quand un homme s’est mis à renoncer à les commettre — et c’est le devoir de tout chrétien de ne pas les commettre —, il commence à relever la tête vers la liberté, mais ce n’est qu’un commencement de liberté, ce n’est pas la liberté parfaite… »[v]. Nous comprenons ainsi que le sacrement de réconciliation comme l’eucharistie sont le centre d’une vie spirituelle tournée vers la relation à Dieu et qui transforme tout notre être d’un nouvel horizon où nous ne cessons pas de désirer d’un grand désir l’union à Dieu. La liberté entre dans ce dynamisme du désir qui nous pousse à demander la grâce de la Personne Don et de marcher avec le Vivant qui nous conduit au Père et nous le fait connaitre.
1 / La vie intérieure construction de la liberté
L’expression de notre liberté se trouve à travers la joie d’être en communion et de connaitre la paix par la présence de Dieu dans notre vie. La liberté est cet amour donné par Dieu en premier, reçu par l’homme et qui le rend témoin dans un partage, origine de toutes les joies. Car la liberté comme l’amour proviennent du même arbre de vie qui porte du fruit. Le cheminement intérieur d’une vie qui se présente comme des possibles où nous avons juste à répondre afin de vivre l’humilité par la confiance en la Parole. « L’appel de Jésus, « viens et suis-moi », montre le haut degré de liberté accordé à l’homme et, en même temps, il atteste la vérité et la nécessité des actes de foi et des décisions dont on peut dire qu’elles relèvent de l’option fondamentale. »[vi] Le premier exercice de notre liberté est bien d’être à l’écoute de la parole de Dieu et d’y répondre dans l’amour d’un choix qui ouvre aux possibles. A la source de vie qui abreuve nos soifs de Dieu, qui désaltère notre recherche de communion et nous libère de l’angoisse, et féconde notre vie d’une présence aimante active. N’oublions pas que le choix est en même temps définitif et en même temps demande de se reposer à chaque fois pour confirmer par la volonté l’amour que nous portons. Le oui du mariage, comme des vœux religieux ou du sacerdoce, se reposent au quotidien, par la persévérance à vouloir vivre dans une libre fidélité à l’appel de l’alliance. Une liberté sans fidélité est leurre, mais une liberté qui s’exprime sans tenir compte de ses choix fomente la tyrannie. La volonté d’obéir et de s’astreindre aux propositions faites structure notre vie et éduque notre conscience. Nous avons besoin de nous repositionner dans nos réponses afin de s’inscrire dans le temps, et en même temps une radicalité des engagements qui n’admet pas de compromission.
Notre vie est une lutte contre le péché et tout ce qui entrave notre liberté, parce que nous sommes appelés par grâce à vivre la communion avec Dieu en retrouvant une fraternité qui répond à notre vocation. Une vocation qui nous conduit à la source de l’amour comme don de vie. L’illusion de la liberté est de vouloir se construire en dehors de l’amour, c’est-à-dire en dehors de la relation à Dieu qui est l’alpha et l’oméga. Seul le Rédempteur nous libère du péché et nous conduit sur le chemin de vie dans la vérité de l’amour. « De même que toi par ton pouvoir tu ne forces pas les événements passés à s’être réalisés, de même Dieu par sa prescience ne force pas les événements à venir à se réaliser »[vii] L’appel de Dieu demande toujours l’expression de notre responsabilité dans la réponse positive et nous introduit alors au mystère de la grâce. Marie en est un exemple concret dans le oui à la parole qui est humilité d’obéissance et ouvre à une liberté de participer avec Dieu sur la réalisation du chemin du salut. En répondant oui à Dieu, chaque saint, et nous-mêmes, nous participons à l’œuvre du salut dans l’établissement du règne de Dieu à venir dont nous sommes les serviteurs fiables. « Dieu ne contraint pas la volonté, il lui donne la liberté, de telle sorte que la volonté ne veut que ce que Dieu est Lui-même et que ce que la liberté est elle-même. L’esprit ne peut rien vouloir d’autre que ce que Dieu veut, et cela n’est pas pour lui une non-liberté, c’est la liberté propre »[viii]. Cela demande de prendre conscience de ce que nous sommes appelés à vivre et discerner en toute sagesse.
1.1 La sagesse est une source de la liberté
Nous devons être attentifs dans notre vie à toujours avoir le regard fixé sur le Seigneur et agir en conséquence. Trop de fois nous laissons Dieu en dehors de nos préoccupations. Or la sagesse est bien ce discernement dans l’intelligence de la foi de l’action de Dieu dans notre vie, et d’y adhérer avec confiance. Il n’y a pas de liberté sans confiance et fidélité. Il n’y a pas de liberté à choisir le mal, mais le résultat propre d’une aliénation. Choisir le mal clive notre vie, et il est brisure de notre être profond. En effet« … la liberté doit aussi se manifester comme capacité de refus de ce qui est moralement négatif, sous quelque forme que ce soit,[ix] comme capacité de détachement effectif de tout ce qui peut entraver la croissance personnelle, familiale et sociale. La plénitude de la liberté consiste dans la capacité de disposer de soi en vue du bien authentique, dans la perspective du bien commun universel.[x] »[xi] Nous développons ainsi la vie fraternelle ou le respect de la dignité de la personne demande une prudence afin de discerner cette recherche du bien, et de la vivre dans l’habileté du quotidien. Cela demande un ajustement permanent. Un peu comme un dialogue amoureux avec Dieu qui se vérifie par le frère ; tout y est dynamisme dans la joie lorsque la communion demeure. L’appel des béatitudes commence par un appel à la liberté extérieure et intérieure. « Heureux les pauvres en esprits » c’est-à-dire ceux qui gardent un esprit de simplicité, et qui ne s’attachent à rien. Ils trouvent une joie car ils ne sont qu’offrande et non accaparement. Une liberté par rapport au monde qui permet d’éclairer les choix de vie de la lumière de la vérité, et non de celle de l’intérêt. Lorsque nous sommes tournés vers Dieu, tout prend sens dans l’accueil de sa volonté au service du prochain. « Cette pauvreté d’esprit est étroitement liée à la “sainte indifférence” que saint Ignace de Loyola proposait, et par laquelle nous atteignons une merveilleuse liberté intérieure »[xii] La sagesse se vit dans cette capacité à prendre de la distance. « Heureux les doux » est l’autre appel à vivre la relation non en domination mais comme un service toujours à perfectionner dans l’attention à l’autre et au Tout Autre. Cette forme de détachement intérieur de nos pensées pour nous harmoniser à la Volonté du Père et n’être que désir de communion.
Un discernement qui m’invite à suivre le Seigneur demande des choix de vie qui correspondent à l’engagement premier. La liberté s’inscrit donc dans une fidélité sur le temps, et avec prudence dans les situations qui peuvent paraitre des injonctions paradoxales. Il va falloir faire des choix, discerner et trancher. La liberté s’apparente alors à une séparation de propositions pour une fidélité de l’action. Toujours vouloir ce que Dieu veut, et faire en sorte que je prenne la responsabilité par mes choix de vie, de l’accomplissement de cette volonté de Dieu dans le monde. La sagesse est alors ce discernement de la conscience droite qui reconnait l’action de Dieu et qui demande ma volonté de vivre en communion. « Ce lien inséparable entre la grâce du Seigneur et la liberté de l’homme, entre le don et le devoir, a été exprimé en termes simples et profonds par saint Augustin qui prie ainsi : ‘ donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux’ » [xiii] Chemin d’humilité qui m’apprend à être à l’Ecoute de la Parole et des signes que Dieu envoie et en même temps exerce ma confiance dans la persévérance afin que dans le temps, ces choix soient définitifs. L’authentification de la liberté se vérifie dans la continuité des choix et des possibles ouverts. Le propre de l’aliénation est justement de ne pas ouvrir à des choix. La sagesse vérifiera dans un discernement juste les attentions à avoir sur les situations pour ne pas s’enfermer dans l’obscurité d’une culture de mort.
Un des aspects de la culture de mort est l’instrumentalisation des nouvelles, afin d’instaurer une forme de ressentiment contre le prochain et de clivage dans la grâce de Dieu. Parler mal de son frère, c’est parler mal de l’œuvre de Dieu et donc de Dieu. Certes, on peut faire des lois contre les « fake news » mais si en même temps nous les promouvons sur d’autres sujets, nous ne sommes pas crédibles. L’actualité du journal « le monde » sur les propos du pape et de la psychiatrie en est un exemple cinglant. Dénaturer le contexte est une spécialité de certains médias, mais lorsque cela touche des quotidiens qui ont une certaine aura, cela stupéfait. Quant à nous, vigilants à vivre avec justesse l’appel du Seigneur dans la foi, nous approfondissons notre connaissance. La sagesse voudra toujours prendre le temps du recul, et du discernement pour avoir tous les éléments disponibles à une vraie réflexion. Par exemple en lisant des journaux dans d’autres pays pour avoir le recul nécessaire à la compréhension. Ne pleurons pas le manque de liberté, mais dans la responsabilité qui est la nôtre, soyons nous-mêmes acteurs en recherchant à connaitre la vérité dans une conscience droite. « La vie en société devient d’autant plus humaine qu’elle est caractérisée par l’effort pour parvenir à une conscience plus mûre de l’idéal vers lequel elle doit tendre, qui est la « civilisation de l’amour ».[xiv] »[xv] Notre témoignage d’une liberté retrouvée en Christ sera notre capacité à vivre cette sagesse en artisan de paix, et en mettant tout en œuvre pour aider à l’émergence de la vérité en toute situation. Par conséquent dans un souci du bien commun qui responsabilise chaque personne dans ses actes. Par le discernement, nous comprenons que la sagesse est la porte d’une liberté qui introduit à l’espérance à travers la recherche du bien. Elle est cette voie intérieure qui nous introduit à la présence de Dieu. « L’espace spirituel de l’espérance est toujours ouvert pour l’homme, avec l’aide de la grâce divine et avec la coopération de la liberté humaine. »[xvi]
1.2 Une conscience à éduquer
La vie en Dieu demande la sagesse et en même temps le discernement opéré par la conscience afin de poser des choix où nous sommes en communion avec nous-mêmes et avec nos frères. C’est-à-dire une relecture de notre conscience afin d’ajuster notre attitude à la relation la plus juste. « A la source de la décision libre moralement bonne ou mauvaise se trouve le jugement de l’intelligence prenant conscience des exigences de la fin dernière et par là de ce qu’il faut faire ; on l’appelle pour ce motif jugement de conscience ou conscience morale. »[xvii] L’appel à la liberté demande alors un positionnement moral. Une volonté d’être conforme à ce qui nous semble bon. Ce positionnement est loin d’une autonomie déliée de tout devoir. « De fait, l’homme existe avant tout comme subjectivité, comme centre de conscience et de liberté, dont l’histoire unique et non comparable à aucune autre exprime l’impossibilité de le réduire à quelque tentative que ce soit de l’enfermer dans des schémas de pensée ou dans des systèmes de pouvoir, idéologiques ou non. »[xviii] La vie trouve vraiment son sens lorsqu’elle est tournée vers Dieu et qu’elle entre en dialogue. L’échec de la culture de mort est justement d’oublier que toute vie est source de l’amour de Dieu et que sa dignité se trouve dans sa vocation même de fils de Dieu appelé à la ressemblance. Notre choix de croyants est celui de l’amour aussi profond et exigeant que radical et absolu. Seul l’amour est chemin de vie. « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».
Sommes-nous libres de tous nos choix ? Il nous faut nous défaire du sentimentalisme ambiant qui comprend la liberté comme absence de contrainte, et relire la définition de la liberté comme l’expression de la recherche du bien qui ne cesse de nous affranchir des chaines du mal. « La liberté fait de l’homme un sujet moral. … Les actes humains, c’est-à-dire librement choisis par suite d’un jugement de conscience, sont moralement qualifiables. Ils sont bons ou mauvais. »[xix] Or l’idolâtrie, que ce soit celle de la culture familiale, ce qu’on appelle la tradition parfois superstitieuse, ou celle de l’esprit du monde, que nous pourrions associer à la recherche idéologique de la modernité dépourvue d’une once de réflexion, nous plonge dans l’expérience d’une radicalité de l’amour qui refuse les faux-semblants. « L’ignorance du Christ et de son Évangile, les mauvais exemples donnés par autrui, la servitude des passions, la prétention à une autonomie mal entendue de la conscience, le refus de l’autorité de l’Église et de son enseignement, le manque de conversion et de charité peuvent être à l’origine des déviations du jugement dans la conduite morale. »[xx] Ces déviances loin d’être l’expression d’une liberté sont plutôt le résultat de fermetures par des choix qui plongent dans le chaos, un désordre abyssal et la violence endémique force de destruction infernale. Là où le relativisme entraine au Tohu-Bohu.
La conscience ordonne et sépare pour percer dans des choix qui relèvent lorsqu’elle s’oriente vers le bien, elle recrée la relation fraternelle comme une nécessité spirituelle. Cela demande effort et volonté mais produit un tel bonheur… Comme une mère qui accouche sent la douleur de l’enfantement mais possède en même temps un tel contentement lorsqu’elle a son enfant dans ses bras. « La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure ».[xxi] »[xxii] Notre aventure intérieure avec Dieu nous invite alors à choisir ce qui est en harmonie avec sa bonté et sa douceur. Ce qui nous conduit au bien et qui nous introduit à la louange et à l’action de grâce. « De fait, non seulement la liberté permet à l’homme de modifier convenablement l’état de choses qui lui est extérieur, mais elle détermine la croissance de son être en tant que personne, par des choix conformes au vrai bien: [xxiii] »[xxiv] Le témoignage d’une vie en Dieu se vérifie par les fruits de l’Esprit Saint en nous et autour de nous. Comme une illumination de la présence de Dieu qui éclaire nos consciences et fait de nous des artisans de paix et des témoins de la joie. « Nous sommes libres, de la liberté de Jésus-Christ, mais il nous appelle à examiner ce qu’il y a en nous – désirs, angoisses, craintes, aspirations – et ce qui se passe en dehors de nous – “les signes des temps” – pour reconnaître les chemins de la pleine liberté : « Vérifiez tout. Ce qui est bon retenez-le »[xxv]. »[xxvi]
1.3 « Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat »
La vie intérieure demande un compagnonnage avec le Christ. De marcher avec Lui sur le chemin d’humanité où nous avons à rendre compte de notre espérance. Notre conscience s’ouvre à ce hâvre de liberté en laissant son cœur embrasé par la Parole du Ressuscité. « « Le Christ, par la force de son mystère pascal, libère l’homme de l’amour désordonné de soi »[xxvii]… « il révèle que la liberté se réalise dans le don de soi. »[xxviii] »[xxix] Nous prenons conscience que tout est offrande et que nous avons à suivre la Personne Don. Lui qui nous conduit par grâce à vivre la communion trinitaire à travers la contemplation des œuvres et la méditation de la Parole afin d’être en adéquation par notre volonté à la volonté du Père. Mais l’expression même de cette conscience demande l’exercice de la volonté pour répondre à cette liberté qui nous pousse à faire des choix conformes à Dieu. Il y a bien une limite à la liberté qui est de respecter la présence divine à travers un témoignage qui édifie et révèle une foi où l’amour est présence. Tous choix que je fais sont d’abord sous le regard de Dieu et n’ont de sens que dans le dessein du salut. L’aliénation conduit non seulement à l’absurdité du mal mais est un non-sens de l’existence.
La conscience est une pratique de la liberté dans nos choix, et non une réflexion sur le bien ou le mal. Elle n’est pas un élément extérieur à nous-mêmes, une sorte de Jiminy Cricket (Pinocchio), mais une voix intérieure qui nous parle en Dieu et nous oriente vers un choix de vie. Elle n’est pas non plus de l’ordre des valeurs ou du concept, mais bien d’une révélation de Dieu et d’une présence qui nous demande d’agir en communion. « Je t’ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, t’ai aimée bien tard ! Mais voilà : tu étais au-dedans de moi quand j’étais au-dehors, et c’est dehors que je te cherchais ; …Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi. »[xxx] La conscience est un travail de communion de tout notre être pour vibrer à la présence de Dieu et laisser l’Esprit Saint nous conduire sur le chemin de sainteté auquel nous sommes tous appelés. « Il nous faut « accepter joyeusement que notre être soit un don, et accepter même notre liberté comme une grâce. C’est ce qui est difficile aujourd’hui dans un monde qui croit avoir quelque chose par lui-même, fruit de sa propre originalité ou de sa liberté»[xxxi]. »[xxxii]
Néanmoins la vie intérieure nous demande aussi d’exercer notre conscience pour la vérité de notre foi autour de nous. Comme un veilleur qui attend le jour promis et se tient aux aguets. « Le guetteur se tient toujours sur la hauteur pour voir de loin tout ce qui va venir. Et tout homme qui reçoit le poste de guetteur doit se tenir sur la hauteur par sa vie, afin de pouvoir rendre service par sa vigilance. »[xxxiii] Il ne s’agit donc pas tant d’un changement personnel que d’un témoignage communautaire. « Le juste exercice de la liberté personnelle exige des conditions précises d’ordre économique, social, juridique, politique et culturel qui « sont trop souvent méconnues et violées. Ces situations d’aveuglement et d’injustice grèvent la vie morale et placent aussi bien les forts que les faibles en tentation de pécher contre la charité. »[xxxiv] Nous devons agir selon notre conscience mais pour le bien de la société, et partager cette recherche du bien dans une volonté d’unité. Nous ne pouvons ni rester en retrait, ni encore en faire une histoire privée. La recherche du bien n’est pas relative à une culture ou à une époque, elle est Parole de Dieu dans l’aujourd’hui elle est une présence qui m’appelle à agir comme un feu dévorant en moi et qui se propage autour de moi. A travers le chaos d’un monde en proie à tous les courants, et de plus en plus tourné vers le nihilisme, nous avons à crier de plus en plus fort notre foi pour rappeler que c’est Dieu qui nous a créés. « Dans l’exercice de la liberté, l’homme accomplit des actes moralement bons, constructifs de sa personne et de la société, quand il obéit à la vérité, c’est-à-dire quand il ne prétend pas être le créateur et le maître absolu de cette dernière, ainsi que des normes éthiques.[xxxv] »[xxxvi]
Notre conscience nous rappelle la radicalité de l’amour qui se partage dans l’offrande jusqu’à sa propre vie, mais aussi que cela ne se négocie pas dans une contextualisation et un relativisme qui dénature l’amour. Avant de parler de normes éthiques, nous devons vivre l’amour. Notre conscience nous appelle à ce chemin d’amour qui est engagement à Dieu dans des choix qui purifient et unifient. L’expression de notre discernement dans la conscience du bien et du mal nous oriente vers un amour qui s’offre et qui révèle en même temps la présence de Dieu, expression même de notre liberté dans les choix que nous vivons par grâce.
Dieu est celui qui nous libère de nos terres d’Egypte et de nos anciens esclavages, de nos maladies et de nos possessions. Il est le Libérateur qui illumine notre conscience de sa présence et oriente nos choix vers la lumière de la foi. Il nous rend enfin libres et notre conscience doit continuer d’œuvrer dans ces choix de liberté où nous ne faisons qu’un dans la fidélité aux Ecritures. Dieu se propose et c’est à nous d’être réceptifs aux choix de l’amour. « Toute preuve contraignante viole la conscience humaine, change la foi en simple connaissance. C’est pourquoi Dieu limite sa Toute-Puissance, s’enferme dans le silence de son amour souffrant, retire tout signe…c’est parce que l’homme peut dire non que son oui peut atteindre une pleine résonnance et que son fiat ne se trouve pas seulement en accord mais au même niveau vertigineux de libre création que le Fiat de Dieu »[xxxvii] Oui notre mission prophétique est d’aller vers ceux qui se ferment à Dieu et de les aider à percevoir la lumière de sa grâce qui illumine toute vie et fait jaillir l’amour comme une relation durable du cœur qui se partage et s’ ouvre dans l’espérance à la civilisation de l’amour.
A travers la prière que nous vivons individuellement mais que nous partageons aussi ensemble, dans la lecture des Ecritures qui ne cessent pas d’enseigner notre vie. Par l’approfondissement de notre foi au milieu de la vie en société, nous participons à un bien commun qui nous nourrit et nous abreuve dans la présence de Dieu et la relation unique. Egalement vécue par la présence fraternelle, et la vérité de la relation communautaire. Ainsi par notre engagement de foi et notre attention aux plus petits et à ceux qui sont si vite mis au rencart de nos sociétés, nous témoignons d’un Evangile qui est vivant pour tous et non de manière parcellaire. Nous invitons à la liberté de l’amour qui est ingéniosité dans la relation à l’autre, un travail d’artisan dans la recherche de la paix. Nous dépassons nos divisions et ce qui nous oppose afin d’entrer comme Fils de Dieu, enfants d’un même Père à la communion riche en miséricorde. La foi amène à la fraternité et exige pour nous, à redécouvrir l’amour dans la générosité du don. Les visages durs s’effondrent, les cœurs obstinés cèdent, et Dieu se révèle pleinement dans cette liberté reçue, accueillie et qui devient active dans notre vie par la conversion du cœur.
2 / Les atteintes à la liberté
La liberté est langage de l’amour qui va jusqu’au don et se prolonge dans le pardon. Mais il n’en retire pas moins la nécessaire lumière de la vérité pour vivre la fidélité à la Parole en tout temps et en toute occasion. C’est la Parole de Dieu qui nous conduit. Il ne peut y avoir de langage sans la grammaire de la fidélité et le vocabulaire de la responsabilité qui conjugue la paix dans les choix posés. Nous nous engageons dans nos choix, et lorsque nous utilisons mal notre liberté, nous devons savoir demander pardon et reconnaitre, c’est-à-dire prendre en partie, selon nos propres forces la situation que nous avons générée. Dans ce pardon qui restaure et nous permet de retrouver notre dignité de fils d’un même Père. « Revenez au Seigneur votre Dieu, dont vos péchés vous avaient éloignés ; ne désespérez pas du pardon, quelle que soit l’énormité de vos crimes, car une grande miséricorde effacera de grands péché »[xxxviii] La liberté nous aide à rechercher le bien et à fonder notre dignité sur la vérité de notre amour et non sur du sentimentalisme qui nous pousse à des raisonnements certes mielleux et pleins de bonnes intentions, mais qui ne respectent pas la Parole de Dieu : ils sont parfois injustes et méconnaissent le bien et ce qui est juste.
2.1 La négation du temps
Une des illusions de la négation du temps se voit dans la volonté de rendre imprescriptibles certains délits. Paradoxe d’une société qui en même temps refuse la peine de mort, comme enfermant la personne dans ses actes, et croit qu’elle peut changer, et dans le même temps refuse le passage de l’histoire dans des situations qui remontent parfois sur plusieurs générations et enferme les personnes ou les familles voir les peuples et les races dans un jugement sans appel. La résilience est bien l’acceptation dans le temps de mon histoire, et en faire un merveilleux malheur. « Heureuse faute d’Adam qui nous valut un tel Rédempteur ». Ce n’est pas seulement une question de pardon, mais bien de retrouver une liberté dans la résolution d’une situation de grande souffrance, et d’y donner un sens. Le traumatisme de l’histoire n’est plus un fardeau lorsqu’il est confié à Dieu, et nous pouvons y voir un sens nouveau dans la vérité d’une réalité qui nous fait grandir.
L’autre illusion est de vouloir rester toujours jeune, même à 95 ans, sans se rendre compte d’ailleurs que c’est de l’âgisme et une course insensée vers l’illusion. N’oublions pas nos jugements et nos raisonnements sur des faits historiques qui connaissaient d’autres valeurs, et une approche de la réalité différente. Le temps fait pourtant partie de notre histoire, et chaque âge connait ses droits. L’illusion est la négation du temps en s’affranchissant de la réalité des possibles. Comme une volonté de « séparer la liberté humaine de sa relation nécessaire et constitutive à la vérité. »[xxxix] Et la première vérité de l’homme est sa vocation de fils de Dieu appelé à la ressemblance. Ce désir du cœur qui cherche la rencontre avec Dieu afin de s’ouvrir au dialogue de l’amour. La liberté amène à une vraie connaissance de l’amour. « Le disciple du Christ sait que sa vocation est une vocation à la liberté. »[xl]. La vérité de la liberté se situe dans le temps, et son inscription dans l’histoire comme une réalité qui dépasse l’événement pour en faire mémoire.
2.2 La transparence des relations
Suite à plusieurs scandales, que ce soit la pédophilie en Australie, ou des abus en Inde, une loi essaye de s’affranchir du secret de confession pour une plus grande transparence. Néanmoins la transparence n’est pas la vérité et le lieu de la conscience ne peut être un hall de gare. De plus il y a bien une sacralité de la relation qui aide au dialogue. Ce n’est pas qu’un problème religieux. Des lois ont obligé les médecins à dénoncer leurs patients sur des critères de bien commun, notamment en cas de maladie qui pouvait entrainer des épidémies. Si je me présente demain avec des symptômes de la peste, aussitôt l’agence de santé sera mise au courant par le médecin. Nous comprenons bien l’intérêt d’arrêter rapidement tout épidémie qui pourrait avoir des conséquences néfastes pour la population d’une part, et un coût dans l’économie de la santé voire le monde du travail d’autre part. Mais si ces maladies ne peuvent demeurer cachées, et les personnes ont obligatoirement recours au médecin, l’extension de ce devoir de dénonciation fait sur les psychiatres et les thérapeutes analytiques ou comportementalistes concernant des faits d’atteintes sur les mineurs entrainent immanquablement une rupture de confiance qui empêche parfois toute guérison de la personne quand cela est possible.
Le fait de vouloir toucher au secret de confession provient de cette volonté de transparence qui touche au sens même du secret et de la relation de confiance. Plus encore, le secret de confession est d’abord un dialogue spirituel entre le pénitent et Dieu, dont le prêtre est juste le serviteur. En faire un témoin à charge est une bien curieuse notion du service. D’autre part le Droit canon qui s’applique à toute l’Eglise catholique romaine et qui n’est pas inférieur aux autres normes juridiques rappelle dans son canon 983 « Le secret sacramentel est inviolable; c’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, et pour quelque cause que ce soit » et la violation du secret a des conséquences graves pour le clerc non seulement d’une manière temporelle mais aussi de manière spirituelle et pour le salut de son âme, comme il est dit au canon 1388 « Le confesseur qui viole directement le secret sacramentel encourt l’excommunication latae sententiae réservée au Siège Apostolique. » Les évêques tant indiens qu’australiens se sont opposés à ces lois qui sont une forme velléitaire de persécution de l’Eglise, mais sont une atteinte à la liberté religieuse et de l’article 18 de la déclaration des droits de l’homme de 1948 « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté … de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »[xli] Vouloir réglementer la religion par des lois civiles qui s’immiscent dans la pratique et violent le principe même du sacré doit être condamné sans réserve. Cela devient même un argument premier pour voter.
L’illusion de vouloir s’immiscer dans toutes les parties de la vie du citoyen touche au cœur même de la liberté spirituelle et s’enfonce dans une tyrannie idéologique de toute puissance. Notre rôle de citoyens et de croyants est bien de dénoncer ces lois perverses dans leur volonté d’un contrôle absolu.
2.3 La culture de mort une négation de la liberté dans un maquillage des sens
Ne nous y trompons pas, la culture de mort est une déflagration de la dignité humaine, et du respect de la vie. Choisir le mal en conscience au nom d’idéologie tyrannique entraine les pires vices. Lorsque le sacré n’est plus respecté, alors nous laissons place à la barbarie la plus bestiale. Et le témoignage de l’amour se trouve confronté à l’absurdité du mal et à son inconséquence. Et nous voudrions fuir de telles situations, et pourtant nous y sommes bien appelés à témoigner avec audace et persévérance dans l’obscurité de ce monde, la lumière du Christ rédempteur. « Seigneur tu demandes à ton Eglise d’être le lieu où l’Evangile est annoncé en contradiction avec l’esprit du monde. Donne à tes enfants assez de foi pour ne pas déserter mais témoigner de toi devant les hommes en prenant sur ta parole »[xlii]
En Ukraine les greco-catholiques ont mené une lutte violente contre les catholiques romains, jusqu’à tuer les prêtres et exterminer cette population. En lisant ceci, tout lecteur ne peut être qu’étonné si nous ignorons la donnée ethnique, les greco-catholiques étant ukrainiens descendant des cosaques, et les latins catholiques des polonais. Il y a une grave blessure dans l’Eglise de vivre ce genre de situation. D’autre part, la violence ne peut jamais être justifiée comme un moyen d’annihilation, même dans la justice la peine de mort est un échec. « « La violence est un mensonge, car elle va à l’encontre de la vérité de notre foi, de la vérité de notre humanité. La violence détruit ce qu’elle prétend défendre: la dignité, la vie, la liberté des êtres humains ».[xliii] »[xliv]
Nous voyons bien à travers cet exemple de l’Ukraine, que la culture de mort entraine un clivage dans la fraternité et occasionne des dommages irréversibles dans la volonté de vivre ensemble le bien commun. La confusion entre la race ethnique et la religion est certes dommageable pour le témoignage de la foi, mais elle est une véritable promotion de la désespérance dans l’absurdité du mal. Lorsque la religion n’est plus une histoire personnelle mais un verni nationaliste, alors les pires atrocités sont l’expression de la liberté bafouée. Comment évangéliser dans un pays où la culture de mort a annihilé la conscience du bien et du mal, et formaté les esprits à la destruction et au néant. Ne plus respecter le sacré en brulant les Eglises, et en tuant les prêtres est une forme d’aliénation laïciste résultat de plusieurs décennies de communisme.
Il n’y a pas d’amour dans la culture de mort, mais du sentimentalisme qui relativise la réalité pour une idéologie mortifère. Une forme de maquillage des mots qui donne un sens nouveau dans une recherche de déconstruction du langage et invite à la rupture de la relation. L’Amour pleure le refus du don de vérité, mais garde l’espérance jusqu’au jugement. Car l’amour est toujours offrande, et ne cesse pas de se donner en toute circonstance inondant tout de son dynamisme créateur qui est source de vie. Sans amour, la vie n’est pas. La vie ne nait pas sans l’illumination de l’amour qui irradie tout acte d’un sens nouveau. Elle enrichit la relation dans une complémentarité de la dignité humaine. L’amour est le ferment de la liberté, le pain de communion qui œuvre avec bienveillance pour le service du frère. « Selon la foi chrétienne et la doctrine de l’Eglise, « seule la liberté qui se soumet à la Vérité conduit la personne humaine à son vrai bien. Le bien de la personne est d’être dans la Vérité et de faire la Vérité »[xlv]. L’amour est relation qui touche tous nos sens pour parler à Dieu et l’écouter nous parler. Il se fait silence dans le verbiage, et puissance dans le silence de nos détresses. Tout se fusionne dans le feu de sa parole et nous rétablit debout, comme réhabilité dans notre vocation de fils. La dispersion de nos péchés, et la fragmentation de nos vies reprennent sens par la Parole qui guide et protège du ravin maléfique. L’amour conduit dans la confiance et fait grandir dans la fidélité.
La foi nous entraine à vivre la liberté comme l’expression de l’amour. Cette civilisation de l’amour s’ancre dans la méditation persévérante de la Parole de Dieu et en discerne les signes. Elle reconnait les éléments de croissance et les porte à la lumière de l’espérance. « La société et l’État ne doivent pas contraindre une personne à agir contre sa conscience, ni l’empêcher d’agir en conformité à celle-ci.[xlvi] »[xlvii] L’action prophétique de la foi se vit à travers toutes les situations en rappelant que la liberté est l’expression même de l’amour et la vérité sa réalisation dans notre histoire. La culture de mort peut empêcher l’expression, persécuter la civilisation de l’amour, dénaturer les paroles, il n’en demeure pas moins que le prophète rappelle la Parole de Dieu et que la vanité du temps n’est rien contre la Parole qui ne revient jamais sans porter du fruit qui demeure. L’expression de notre liberté est entravée par le relativisme et la contextualisation. Le relativisme comme forme de pensée qui prend d’autre situation pour justifier de ses propres turpitudes. La contextualisation, pour dénigrer toute situation qui est porteuse de vie et de promesse, en la déclarant un cas d’espèce et qui voudrait en empêcher la multiplication. L’amour porte la liberté et ne peut s’enfermer. Tôt ou tard, la vérité parait illuminant chaque situation.
2.4 Une dénaturation des choix
Une des problématiques de la liberté est de l’appliquer sans discernement à tous les possibles de ma vie en omettant de reconnaitre avant tout le langage de l‘amour et de la responsabilité des choix. La demande de ‘debaptisation’ fait partie de ces dénaturations des choix, en occultant la liberté de mes parents, pour en faire un choix propre. L’argument de dire que c’est ma vie n’obère en rien ce qu’ont fait les parents. Le choix des parents lorsqu’il s’est fait dans une volonté de bien être pour l’enfant ne peut être remis en question, comme le fait de parler français ou de vivre à Joinville. Certes tout le monde aurait pu parler une autre langue, et vivre ailleurs, mais nul ne remet en cause les choix libres des parents qui impactent ma vie. Pourquoi en serait-il autrement pour les choix du baptême de la toute petite enfance ? Il y a une confusion entre la libre expression d’un choix et la toute-puissance de négation de mon histoire pour un irréel du passé. « Si je n’avais pas été baptisé, je… » L’irréel n’aide en rien à l’acte rationnel de la liberté, qui se construit dans la vérité et la responsabilité de sa propre histoire.
Les choix que nous portons doivent être en concordance avec la dignité de la personne. Nous ne pouvons réduire l’autre à l’état d’objet ne lui prêtant ni conscience ni dignité, car c’est ainsi que certains ont défendu l’esclavage, comme d’autres aujourd’hui soutiennent la GPA. « Une liberté qui prétend être absolue finit par traiter le corps humain comme un donné brut, dépourvu de signification et de valeur morales tant que la liberté ne l’a pas saisi dans son projet. … Dans ce contexte, la tension entre la liberté et une nature conçue dans un sens réducteur se traduit par une division à l’intérieur de l’homme lui-même. »[xlviii] Les débats sociétaux autour de la vie notamment au début et à la fin, mais encore sur l’instrumentalisation du corps suivant des concepts parfois étrangers à la nature doivent nous questionner d’une part, mais encore nous demandent de nous positionner dans un refus salvateur. Toute vie doit être respectée du début à la fin et ne pas être le fruit absurde d’une technique médicale provenant d’un nihilisme désespérant. La vie ne peut être une question d’argent, de moyen ou d’exploit mais d’abord un don de Dieu à recevoir dans un projet familial. Elle ne peut non plus être étrangère à l’histoire de la personne, et le déploiement du temps qui demande de respecter jusqu’au bout le souffle de Dieu dans le cœur de l’homme.
La négation des évidences de l’histoire, notamment sur le refus de reconnaitre la culture judéo-chrétienne de l’Europe -ce qui est arbitraire -conduit alors dans la vie privée à un refus des choix posés par d’autres et qui ne concernent pas l’exercice même de ma propre liberté, au nom même du relativisme. Il y a toujours une expression de ma liberté qui se fait dans la recherche du bien. « Puisque la personne humaine n’est pas réductible à une liberté qui se projette elle-même, mais qu’elle comporte une structure spirituelle et corporelle déterminée, l’exigence morale première d’aimer et de respecter la personne comme une fin et jamais comme un simple moyen implique aussi intrinsèquement le respect de certains biens fondamentaux, hors duquel on tombe dans le relativisme et dans l’arbitraire. »[xlix]
3 La déconstruction de la Parole
L’un des fléaux que nous pouvons craindre avec raison est la déconstruction de la Parole. La première épreuve est la difficulté entre dire les choses et les faire. Cette première dissension entre ce qui est dit et fait alors que Dieu dans sa Parole créé, indique une césure dans l’action de l’homme constamment dénoncée, notamment par les prophètes, mais encore par le Christ dans sa parabole des deux fils au champ. L’un dit non et y va, l’autre dit oui et n’y va pas.
Aujourd’hui, la problématique est dans le sens des mots qui empêche la pensée de s’exprimer dans un champ de vérité, tant le relativisme des formes a pris le pas sur la réalité de l’essence de l’homme. Les théories du genre tout aussi indigentes, les unes que autres, comme l’écriture inclusive sont bien l’expression d’une forme de terrorisme idéologique aussi éloigné de la vérité qu’un monde qui ignore Dieu et se complait dans sa désespérante finitude. Mais en séparant ce qui est de l’ordre de la nature de l’ordre de la culture et en les opposant, cela induit des théories fumeuses où la raison peu à peu laisse place aux sentiments. Confondre ce qui est déterminé de ce qui est induit, ou nier l’un des aspects est une erreur. Par nature, nous sommes hommes et femmes, et la culture ensuite nous oriente. Mais faire de sa nature une culture est une absurdité insensée et irrationnelle. L’attitude spirituelle la plus juste sera donc de s’ancrer dans la foi, réfléchir à travers une conscience droite, et agir dans la vérité de l’amour pour amener à comprendre que notre communication n’est pas un concept mais d’abord une rencontre. Ainsi l’homme et la femme sont des êtres sexués, et selon leur nature comprennent une complémentarité qui n’a rien de culturel mais est d’abord de l’ordre de l’essence de l’être. Néanmoins cela ne doit pas catégoriser de façon outrancière, un rappel certes évident mais qu’il faut dire pour ne pas tomber dans les caricatures.
A vouloir tout disséquer de manière autonome, nous en oublions que la liberté se vit toujours dans la relation à l’autre. Rhétorique d’une contradiction du sens par une interprétation qui empêche d’aborder le fond dans une vaine attaque qui ne change pas la vérité de l’inanité de ses propositions. La redéfinition des mots, et les mauvaises interprétations tendancieuses changent le discours de fond et l’appréhension du problème en rendant acceptable l’inhumain. La lutte du communisme pour mettre la religion en dehors de la société, a montré une société tyrannique dans une culture de mort, qui proposait la désespérance pour la masse, et les richesses pour les quelques nantis, avec le mensonge comme solution aux contradictions. Or le mensonge a des courtes jambes, alors que la vérité connait l’infini de son essence. D’autres tyrannies militaires, bien que moins longues dans le temps, ont fonctionné sur les mêmes bases, que ce soit en Allemagne, au Chili ou ailleurs. Tout refus de dialogue, et d’enfermement dans des raisonnements où les mots sont redéfinis en permis et interdit construisent ce nouveau barbarisme idéologique.
L’un des leviers d’action de la déconstruction de la parole est le relativisme qui à force de remettre tout en perspective pour ne pas tomber dans un radicalisme sectaire se mue en monstre totalitaire d’aspect qui se veut difforme dans la forme mais devient unique dans ce bas-fond individualiste. La foi implique l’éclairage d’une conscience droite qui recherche le bien non suivant une échelle personnelle, mais dans la contemplation de la vérité de Dieu immuable et qui s’ajuste à notre histoire. Une des erreurs que nous pourrions connaitre, est de laisser cela dans un champ civil en pensant que cela ne touche pas la foi. Grossière erreur d’un langage qui devient l’in-expression de la pensée. Car n’en doutons pas, la déconstruction de la parole amène à la fin du langage, et un appauvrissement abyssal de la pensée, langage qui résonne dans les cavernes de nos suffisances, et deviennent l’écho d’une bêtise sans fin. Il n’y a pas de juste milieu dans ce domaine, ni même de tièdes positions. Il nous faut avec persévérance dénoncer l’abêtissement par des concepts vides de sens pour redire la lumière de la vérité à travers l’intelligence de la foi.
La déconstruction de la parole se voit aussi dans cette forme de mépris de la pensée de l’autre, ou la réduction à des propos pour ne pas aborder le problème de fond. La manipulation est un fléau de notre époque, notamment à cause de la puissance médiatique, et de l’instrumentalisation des images. Lorsque le cardinal Barbarin a justement rappelé que si nous discutons des normes, nous accepterons aujourd’hui le mariage homosexuel et demain le mariage entre l’homme et les animaux, a été réduit par les détracteurs à une comparaison entre le mariage homosexuel avec la zoophilie. Bien que le sujet premier du Cardinal fût de rappeler l’importance des normes pour fonder notre société, et établir un bien commun qui demande un consensus sociétal, l’indignation émotionnelle s’est posée sur les arguments de comparaisons afin de ne pas se remettre en question. Comme s’il valait mieux attaquer la forme que le fond. Sur ce sujet, le clivage de la nation, s’est vu par les millions de manifestants opposés, et qui aujourd’hui est une marque profonde de refus que d’autres formes de radicalismes religieux rattrapent pour opérer un changement de culture. Les nombreuses défections de certains croyants se tournant vers d’autres horizons montrent le désarroi et le manque de témoins qui redisent la radicalité première d’un Dieu qui demande de faire des choix. Tout n’est pas dans la nuance, et parfois le raisonnement de conviction doit clairement se faire entendre comme un phare d’espérance dans la noirceur d’un relativisme castrateur. Il n’est pas responsable de vouloir nuancer dans des propositions de culture de mort.
Une des déconstructions de la parole peut se réfléchir à travers le terme de patrie, remplacé au fur et à mesure des discours politique par la République. Comme si nous n’avions plus à être patriotiques, mais républicains. « L’humanité …ressent la nécessité de sauvegarder la conscience nationale, sans toutefois perdre de vue le chemin du droit et la conscience de l’unité de la famille humaine. »[l] Défendre sa patrie est donc une juste appréciation de son histoire dans une culture donnée et les richesses de relations déployées et des rencontres. D’ailleurs ceux qui se sont mobilisés pour les guerres que ce soit de 14-18 ou 39-45 étaient bien là pour défendre la patrie. Les chants de l’époque sont sans équivoque jusqu’à l’hymne national. La nationalité n’est-elle pas d’abord et avant tout un attachement patriotique, avant d’en voir une mercantile appartenance républicaine d’avantages recherchés sans en avoir les obligations d’aimer le pays et de s’intégrer dans la langue et la culture. Le glissement des mots devient une avalanche des maux d’une société aux blocs si disparates, qu’ils dévalent la même pente selon des vitesses qui sont propres à la synergie de leur dynamisme destructeur. Lutter contre la coulée de neige des formes demande d’aborder les problèmes en dehors de la vallée des avalanches. Il s’agit de prendre du recul de réfléchir et questionner ce qui fonde le socle de notre rassemblement au cœur de la cité. Réfléchir sur l’amour de notre terre, et du fait de vivre ensemble pour essayer de trouver le bien commun qui fonde notre société et oblige au respect des normes. La fraternité universelle n’a de sens que dans l’acceptation de sa propre famille dans la cité. Sinon nous sommes dans le miroir des illusions, schizophrénie sociétale qui intègre dans l’irresponsabilité de ses moyens d’accueil et créé un déséquilibre car la mère patrie découvre dans ses enfants adoptés des mercenaires prêts à l’assassiner pour l’avènement d’autres chimères.
L’un des problèmes de la déconstruction de la parole est la façon parcellaire de voir les problèmes. Les lois dites antiracistes de la cité, sont en fait un nid de l’injustice en cataloguant le racisme selon des critères qui en oublient les autres. Ainsi lorsque le Président de région a traité les harkis, ces Héraults de la culture française, comme sous-hommes, propos purement xénophobes, il n’a pas été poursuivi parce que la loi ne le prévoyait pas. Il en va de même pour les attaques sur l’islam ou le judaïsme, punissables par la loi, alors que les agressions christianophobes ne sont jamais prises en compte. Je ne parle pas du racisme anti-blanc que nous pouvons connaitre dans certaines candidatures dans le monde du travail, ou dans des endroits de la cité abandonnés par l’état de droit. Dans la foi, le racisme est ce qui empêche de voir en l’autre des frères, ou mettre sa culture ou sa race avant sa filiation de fils de Dieu et d’un même Père. Une des formes de racisme spirituel est de mettre à distance l’engagement des uns et des autres au nom de leur appartenance à telle ou telle culture.
Synthèse
Nous ne sommes pas seuls, Dieu est là pour nous soutenir dans les choix et le Défenseur, la Personne Don, nous aide à tenir nos engagements. « En Lui, qui est la Vérité[li], l’homme peut comprendre pleinement et vivre parfaitement, par ses actes bons, sa vocation à la liberté dans l’obéissance à la Loi divine, qui se résume dans le commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Cela se réalise par le don de l’Esprit Saint, Esprit de vérité, de liberté et d’amour : en Lui, il nous est donné d’intérioriser la Loi, de la percevoir et de la vivre comme le dynamisme de la vraie liberté personnelle : cette Loi est « la Loi parfaite de la liberté »[lii]. Le dynamisme de l’amour se vérifie dans la persévérance de nos choix, et la liberté que nous prenons à laisser résonner l’amour dans toute notre vie. Cela va jusqu’à témoigner par sa présence dans les propositions paroissiales.
Je sais bien que le principe même de cette liberté est d’être capable de choix qui ne nous enferment pas et ne nous mettent pas en esclavage. L’aliénation est toujours un mauvais usage de la liberté. Mais même là dans les profondeurs de la désespérance peut briller une lueur qui sauve. Tel alcoolique qui par une prise de conscience décide du jour au lendemain de ne plus boire. N’entrons pas dans cette culture de mort qui promeut le déterminisme comme résultante des comportements. Car l’incarnation du Christ nous apprend qu’il nous faut promouvoir la civilisation de l’amour qui garde toujours espérance. « C’est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés. Donc tenez bon et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage »[liii] L’Apôtre Paul nous invite à la vigilance : la liberté est toujours soumise à la menace de l’esclavage. »[liv] Mais le regard d’espérance introduit un comportement de bienveillance sur le frère pour l’aider à sortir de ses ornières et à trouver le soutien fraternel pour avancer audacieusement vers la lumière. « Les valeurs de la vérité, de la justice et de la liberté naissent et se développent à partir de la source intérieure de la charité »[lv] Le regard d’espérance permet toujours au temps d’œuvrer dans le rachat pour restaurer l’homme dans sa dignité d’aimé de Dieu.
Or l’amour du frère demande bien un amour de soi qui respecte ma vocation d’enfant de Dieu. A travers cette dignité reconnaitre la rencontre comme un service à Dieu où nous nous sommes tout donné. « En outre, Jésus révèle, par sa vie même et non seulement par ses paroles, que la liberté s’accomplit dans l’amour, c’est-à-dire dans le don de soi. »[lvi] Le Christ nous montre le chemin de vérité pour faire jaillir la vie en nous et l’offrir comme témoignage à nos frères. « De fait, le salut chrétien est une libération intégrale de l’homme, libération par rapport au besoin, mais aussi par rapport à la possession en soi »[lvii] Nous sommes bien loin de l’individualisme ou d’une liberté qui voudrait se voir autonome dans des désirs immédiats. La participation aux activités de la communauté ecclésiale ne peuvent entrer sur le mode de « qu’est-ce que cela m’apporte », mais plutôt dans la réflexion « comment je peux rendre témoignage par ma présence ». Nous avons non seulement à répondre aux propositions mais encore à être acteur en en proposant d’autres si l’Esprit Saint nous y pousse pour mieux rendre gloire à Dieu en toute chose. Notre liberté vient bien de notre engagement qui se vit dans le service. « Le Christ crucifié révèle le sens authentique de la liberté, il le vit en plénitude par le don total de lui-même et il appelle ses disciples à participer à sa liberté même. »[lviii]
La liberté se vit dans l’amour et la fidélité au nom même de notre propre responsabilité d’unité. « La liberté est possession inaliénable de soi en même temps qu’ouverture universelle à tout ce qui existe, par la sortie de soi vers la connaissance et l’amour de l’autre[lix]. Elle s’enracine donc dans la vérité de l’homme et elle a pour fin la communion. »[lx] Notre communion se meut dans une volonté qui veut ce que Dieu veut. L’amour entraine à une conscience du bien et à une recherche de ce qui peut féconder dans une civilisation où Dieu est présent. La civilisation de l’amour est un espace de liberté qui refuse les choix de la culture de mort, et invite à la fidélité à la Parole dans une recherche de vérité. « La vraie liberté est en l’homme un signe privilégié de l’image divine. Car Dieu a voulu le laisser à son propre conseil[lxi] pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à lui, s’achever ainsi dans une bienheureuse plénitude »[lxii].
Père Greg – Curé de l’ensemble paroissial de Joinville le pont
Sources :
- [i] &199 CDSE – Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 17: AAS 58 (1966) 1037-1038; Catéchisme de l’Église Catholique, 1705, 1730; Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Instr. Libertatis conscientia, 28: AAS 79 (1987) 565
- [ii] cf. 1 P 2, 16
- [iii] &380 CDSE
- [iv] &199 CDSE
- [v] & 13 Veritatis splendour citant – In Iohannis Evangelium Tractatus, 41, 10 : CCL 36, 363.
- [vi] &66 Veritatis Splendor
- [vii] Augustin, De libero arbitrio 3, 4, 11
- [viii] Sermon 29, Maitre Eckhart, Traités et sermons
- [ix] Cf. Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 17: AAS 83 (1991) 814-815.
- [x] Cf. Jean XXIII, Encycl. Pacem in terris: AAS 55 (1963) 289-290.
- [xi] &200 CDSE
- [xii] & 69 Gaudete et exsultate
- [xiii] &24 Veritatis Splendor citant Confessions, X, 29, 40 : CCL 27, 176 ; cf. De gratia et libero arbitrio, XV : PL 44, 899.
- [xiv] Paul VI, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1977: AAS 68 (1976) 709.
- [xv] &391 CDSE
- [xvi] &103 Veritatis Splendor
- [xvii] P 103 Doctrine et vie chrétiennes – Jean Daujat
- [xviii] &131 CDSE
- [xix] &1749 CEC
- [xx] &1792 CEC
- [xxi] Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 17: AAS 58 (1966) 1037; Catéchisme de l’Église Catholique, 1730-1732.
- [xxii] &135 CDSE
- [xxiii] Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, 1733.
- [xxiv] &135 CDSE
- [xxv] 1Th 5, 21
- [xxvi] &168 Gaudete et exsultate
- [xxvii] Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, 1741.
- [xxviii] Cf. Jean-Paul II, Encycl. Veritatis splendor, 87: AAS 85 (1993) 1202-1203.
- [xxix] &143 CDSE
- [xxx] Confession St Augustin
- [xxxi] Liucio Gera, Sobre el misterio del pobre, dans P. Grelot- L. Gera-A. Dumas, El Pobre, Buenos Aires 1962, p. 103.
- [xxxii] &55 Gaudete et exsultate
- [xxxiii] St Grégoire le Grand, homélie sur Ezekiel
- [xxxiv] &137 CDSE
- [xxxv] Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, 1749-1756.
- [xxxvi] &138 CDSE
- [xxxvii] P 43-44, Les âges de la vie spirituelle P. Evdokimov
- [xxxviii] St Jérome commentaire sur le prophète Joel
- [xxxix] &4 Veritatis splendor
- [xl] &17 Veritatis splendor
- [xli] Déclaration des Droits de l’homme du 10 décembre 1948
- [xlii] Laudes Vendredi
- [xliii] Jean-Paul II, Discours à Drogheda, Irlande (29 septembre 1979), 9: L’Osservatore Romano, éd. française, 9 octobre 1979, p. 16; cf. Paul VI, Exhort. apost. Evangelii nuntiandi, 37: AAS 68 (1976) 29.
- [xliv] &496 CDSE
- [xlv] & 84 Veritatis Splendor – Discours aux participants du Congrès international de théologie morale (10 avril 1986), n. 1 : Insegnamenti IX, n. 1 (1986), p. 970
- [xlvi] Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Décl. Dignitatis humanae, 3: AAS 58 (1966) 931-932.
- [xlvii] &421 CDSE
- [xlviii] &48 Veritatis splendor
- [xlix] &48 Veritatis splendor
- [l] &3 CDSE
- [li] cf. Jn 14, 6
- [lii] &83 Veritatis Splendor – Jc 1, 25
- [liii] Ga 5, 1
- [liv] &66 Veritatis Splendor
- [lv] &205 CDSE
- [lvi] &87 Veritatis Splendor
- [lvii] &328 CDSE
- [lviii] &85 Veritatis Splendor
- [lix] Cf. & 24 Gaudium et Spes
- [lx] &86 Veritatis Splendor
- [lxi] cf. Si 15, 14
- [lxii] & 17 Gaudium et Spes