18 mars 2020. Lettre du président de la Conférence des évêques de France
Cette lettre de Monseigneur Moulins-Beaufort est adressée aux catholiques de son diocèse mais elle s’adresse à nous tous :
Aux prêtres et diacres, aux personnes consacrées, aux fidèles du diocèse de Reims et des Ardennes
Reims, le 18 mars 2020
« Seigneur, avec Toi, nous irons au désert, poussés comme Toi par l’Esprit »
Nous voici embarqués, frères et sœurs, chers amis, dans un temps tout à fait inattendu. Nous pouvons le vivre comme une catastrophe, et il aura des allures de catastrophes pour certains d’entre nous. Mais nous pouvons surtout le vivre comme un temps de forte expérience humaine, qui pourrait nous aider à mettre nos vies dans un dynamisme nouveau. Trois attitudes pourraient nous habiter : d’abord faire de ce temps un temps de vérité ; ensuite, en faire un temps de communion face à la mort ; enfin, y préparer la Résurrection.
Un temps de vérité, à vivre dans la foi, l’espérance et la charité
Nous n’échappons pas à l’épidémie. Avouons-le : nous pensions que ce genre de fléau appartenait au passé et que seuls des pays différents du nôtre pouvaient en être touchés. Certes, nous parlions bien de l’« épidémie de grippe annuelle » mais ce mot un peu exagéré nous faisait sourire. Il n’en sera plus ainsi. Après tout, nous appartenons à l’humanité commune. L’épidémie est une expérience humaine depuis la nuit des temps. Nous avons l’avantage par rapport à nos aïeux de pouvoir décrire avec précision les mécanismes de la transmission : nous pouvons donc mettre en place des « gestes-barrières » efficaces. Nous pouvons aussi être informés sans délai de ce qui se passe à l’autre bout du monde, ou à l’autre bout de notre pays, et donc de pouvoir réagir. Mais, pour cela, il convient que nous prenions au sérieux les avertissements des scientifiques compétents et que nous respections les consignes qu’ils nous donnent. Les consignes données sont strictes, il faut les appliquer strictement. Le plus important est d’éviter toute transmission du virus, ce qui se fait par le respect des « gestes-barrières » désormais bien connus. Les épidémies, dans l’histoire, ont toujours prospéré grâce à tel « plus malin que les autres » qui pensait pouvoir s’affranchir des règles de précaution, assez souvent pour essayer de tirer profit de la situation au détriment de quelques autres. Suite sur le site du diocèse de Reims et des Ardennes