Quels “Rêves” pour notre Eglise ?
Le 10 octobre dernier, le pape François ouvrait à Rome le Synode « pour une Eglise synodale », un processus mondial qui va se décliner dans tous les diocèses, puis au niveau des conférences épiscopales continentales, jusqu’à la réunion du Synode des évêques à Rome, en octobre 2023. Avec ce sous-titre : « communion – participation – mission ».
Le 16 octobre, notre évêque, Mgr Blanchet, ouvrait la phase diocésaine de ce synode.
3000 personnes de notre diocèse y ont pris part, et se sont réunies de mi-novembre à mi-février, pour réfléchir en équipe.
“Le but du Synode est de faire germer des rêves, susciter des prophéties et des visions, faire fleurir des espérances, stimuler la confiance, bander les blessures, tisser des relations, ressusciter une aube d’espérances, apprendre l’un de l’autre et créer on imaginaire positif qui illumine les esprits, réchauffe les cœurs, redonne des forces aux mains. »
Les paroles et rêves ci après proviennent des équipes et personnes ayant répondu à l’appel du pape et de notre évêque.
Elles ont été lues lors de la messe chrismale ce mardi 12 avril au Palais ses sports de Créteil.
- Nous rêvons d’une Église plus accueillante et plus fraternelle. Une Église missionnaire, priante, accueillante, joyeuse, ouverte à tous, fraternelle et unie.
- Que nous marchions ensemble et non côte-à-côte dans la lumière de Dieu.
- Je rêve d’une Église réaliste, réconciliée, reconnaissante.
- Que l’Église ne se pose pas en donneuse de leçons mais qu’elle accueille et accompagne les personnes dans les épreuves et les joies de la vie.
- Être une Église de frères, comme dans les Actes des apôtres, tous unis par un seul baptême qui nous fait prêtres, prophètes et rois, comme l’exprime bien Vatican 2.
- Notre rêve : des églises pleines, une assemblée joyeuse qui donne envie à tous ceux qui sont au bord du chemin (et notamment les jeunes) de venir ou revenir.
- Je rêve d’une fraternité où on ne tienne pas compte des différences. Un avenir fait de communautés fraternelles et diverses. Et aussi qu’on n’oublie pas les personnes âgées.
- Que les paroissiens se sentent partie prenante de la vie pastorale en s’y engageant selon leurs capacités et qu’ils soient bien accueillis.
- Qu’il y ait des vocations sacerdotales et religieux-religieuses.
- Accompagner ceux qui prennent des initiatives, des responsabilités, valoriser les charismes sans leur couper les ailes, ou décider à leur place. Discerner les talents de chaque baptisé, les prêtres doivent écouter les laïcs. Une Église où tous les baptisés, hommes et femmes, soient reconnus comme des citoyens majeurs de l’Église peuple de Dieu, des membres actifs de l’Église Corps du Christ et des pierres vivantes de l’Église Temple de l’Esprit.
- Notre rêve : une formation au travail en équipe, à la délégation, notamment pour les prêtres et les curés.
- Une Église en marche toujours plus inclusive, qui n’est pas enfermée entre soi. Que tout le monde trouve sa place dans la maison de Dieu car il a besoin de nous.
- Comment l’Église peut proposer des temps forts, pour les jeunes. .. où on rencontre de nouvelles personnes .. où on peut échanger en profondeur avec les autres… Où les jeunes sont pleinement actifs, ne s’ennuient pas… Une église plus dynamique pour répondre aux attentes et besoins des jeunes.
- Une Église qui ne s’intéresse pas uniquement au culte mais à la vie des gens. Une Église au service de la vie et non au service du rite. Des pasteurs à la vision pastorale et non dogmatique. Une Église qui reconnaisse que le laïc ou le diacre qui accompagne des personnes malades ait la possibilité de donner le sacrement des malades en urgence. Une Église qui ne parle pas de fraternité et de communion mais qui les vive.
- Pouvoir se parler de l’image et du rôle du prêtre et du curé, et en même temps se parler de l’image et du rôle des laïcs.
- Une Église qui rayonne de la Bonne Nouvelle de l’Amour pour tous, et qui annonce la Bonne Nouvelle en reflétant le Christ, parce que nous sommes le Christ.
- Nous rêvons une Église qui ose vraiment changer, se renouveler en abandonnant ses vieilles habitudes pour ne garder que l’essentiel et bousculer tout le reste ! Voir l’Église se réformer réellement. N’ayons pas peur de révolutionner l’Église ! De l’audace.
- Place aux jeunes, non pas pour remplacer les autres, mais pour être en tète de cortège et entrainer tout le monde ! Un Église qui peut accueillir de nouvelles carrières de faire, de la part des plus jeunes entre autres.
- Que chacun sente qu’il a sa place dans l’Église, quelle que soit son apparence ou sa différence ! Que la fraternité soit un vrai chemin de vie, vivre la fraternité et prendre soin les uns des autres. Que chacun s’écoute et fasse attention à son frère.
- Une plus grande proximité de l’Église avec ceux qui ne connaissent pas l’Église et la parole de Dieu. Une Église à l’écoute des personnes en périphéries.
- Que ceux qui se sont exprimés perçoivent des changements communiqués de façon visible.
- Nous demandons à l’Église d’assouplir certaines de ses dispositions canoniques dans un souci d’accueil et de charité. Pouvoir être baptisé pour un divorcé.
- Que la place des femmes soit reconnue. Que les femmes puissent devenir, comme les hommes, diacres ou prêtres aujourd’hui au XXIe siècle.
- Que l’Église n’ait plus toujours peur, qu’elle donne sa confiance/foi aux laïcs, qu’elle leur délègue tout ce qui peut l’être, qu’elle soit créative avec eux pour se renouveler.
- Quelle place pour les célibataires dans l’Église, hommes ou femmes ? On parle beaucoup de famille, mais pas des célibataires.
- Instituer des synodes diocésains obligatoires, tous les dix ans, dans tous les diocèses du monde, à partir de 2024, pour avancer.
- Une Église de tolérance et d’ouverture. Plus d’ouverture sur l’extérieur. Moins de titres pour les prêtres, par exemple ne plus les appeler “pères” mais “frères”.
- Que l’on soit attentif aux paroisses où plus rien ne se vit.
- En réalité, je ne rêve pas d’une Église autre que celle qu’elle était au départ. De petites communautés vivant de l’évangile et du message du Christ. Une Église qui s’appuie sur la parole de Dieu. L’Évangile comme source.
- Rêve d’une Église plus forte qui colle aux réalités. Une Église qui fait entendre sa voix auprès des pouvoirs publics. Une Église qui dialogue et agit avec bienveillance, tant en son sein que dans la société. Changer de regard. Écouter le monde pour trouver la joie de la rencontre.
- Une Église moins verticale, avec plus de démocratie, en phase avec notre époque.
- Une Église qui ne sépare pas le prêtre du peuple de Dieu.
- Une Église qui vit la simplicité et l’humilité, une Église simple et fraternelle où les gens simples se sentent chez eux et où ils peuvent partager le meilleur de leur vie. Joie de connaitre une paroisse où une mosaïque de minorités de tous pays se réunit fraternellement pour faire Église.
- On ne rêve rien. … Faites-nous rêver plutôt !
- Faire toujours plus de l’Église un lieu de Vie (et pas seulement de célébration ou de réunion/travail). Que notre Église soit communauté, au-delà de la messe.
- Que ces “rêves” et “espérances” pour mieux marcher ensemble ne restent pas lettres mortes… Éveiller notre volonté… Recréer un “peuple ardent à faire le bien” (Tite 2, 11-14)
- Une Église qui écoute réellement la clameur des pauvres et de la terre, et sache entendre le Créateur dans chacune de ses créatures.
- Les enfants demandent une Église plus vivante, qui leur propose plus d’activités et une fois de temps en temps une messe à leur portée, sans latin dans les chants, avec une homélie claire. Ils souhaitent être associés à des actions de partage, rencontrer des personnes âgées ou handicapées à qui ils puissent apporter leur aide.
- Nous souhaitons poursuivre cette réflexion. Notre rêve : être entendu. Que la synthèse ne dénature pas les remontées. Qu’il y ait un max de participations de partout !
- “Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit” (Galates 5, 25). Que le Saint Esprit éclaire notre Église !