« Prenez la tenue de service »
Nous allons vivre deux événements important:
L’un pour notre ensemble paroissial de Joinville avec l’ordination diaconale de Laurent Cardinne.
L’autre pour notre diocèse avec la messe d’au-revoir de notre évêque.
Mais il s’agit toujours d’un même service pour l’Eglise et l’annonce de l’Evangile, chacun selon ses charismes, et sa fonction. Se mettre au service dans l’Eglise c’est laisser Dieu agir par nos actes et par nos vies, et connaître cette liberté intérieure de vivre l’amour. Mais elle est aussi une mise à disposition de notre temps, dans la gratuité de l’échange et portée par la prière. Aucun service authentique ne peut se vivre pleinement sans un ancrage profond dans la prière. « L’action concrète demeure insuffisante si, en elle, l’amour pour l’homme n’est pas perceptible, un amour qui se nourrit de la rencontre avec le Christ. La participation profonde et personnelle aux besoins et aux souffrances d’autrui devient ainsi une façon de m’associer à lui : pour que le don n’humilie pas l’autre, je dois lui donner non seulement quelque chose de moi, mais moi-même, je dois être présent dans le don en tant que personne. Cette juste manière de servir rend humble celui qui agit. »[1]Si le diacre, comme le prêtre et l’évêque, est appelé à servir avec une dimension spécifique de disponibilité aux personnes dans un ministère spéciale de solidarité, il s’agit notamment de « tout acquittement d’un service dans un amour authentique »[2]. Le ministère diaconal est à comprendre comme signe de l’Eglise dans ce monde présent et à travers les activités de la cité. Il agit comme mandaté par la communauté diocésaine pour mener à bien une tâche spécifique et ainsi révéler d’une manière nouvelle la lumière du Christ au cœur du monde.
Néanmoins le service n’est pas une forme d’aliénation mais de liberation de l’amour proposé par des choix de vie. Un des principaux choix est de puiser ses ressources aux puits de la prière pour connaître le don de Dieu et le déployer dans toutes nos actions. « La prière comme moyen pour puiser toujours à nouveau la force du Christ devient ici une urgence tout à fait concrète. Celui qui prie ne perd pas son temps, même si la situation apparaît réellement urgente et semble pousser uniquement à l’action. La piété n’affaiblit pas la lutte contre la pauvreté ou même contre la misère du prochain. »[3]Prier c’est rechercher l’action de l’Esprit Saint et discerner ce que nous avons à vivre pour ne pas perdre le sens de Dieu et du frère. La méditation des Ecritures m’éclaire sur les choix que j’ai à opérer pour, au moment opportun, chanter le cantique de Siméon : « maintenant, ô maître souverain, Tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix ». La démission de notre évêque nous rappelle que nous ne sommes pas propriétaires de la charge, mais que nous avons à en être responsables selon nos propres talents. Nous pouvons rendre grâce avec lui des 13 ans d’épiscopat pour le diocèse de Créteil et de sa vie toute donnée au Christ. Nous devons aussi prier pour le nouvel évêque que nous attendons, que l’Esprit Saint l’éclaire dans toutes ses dimensions pour continuer de nous faire cheminer en présence de Dieu.
Quant à nous, prenons la tenue de service pour nous rendre disponibles à l’appel de Dieu dans le service du frère et laissons-nous guider car l’appel missionnaire demande d’être disponibles à la grâce. Dans ce mois qui commence par l’invocation des saints et se termine par l’entrée dans l’attente du Christ, soyons vigilants, pour répandre la joie de croire à travers toutes les expressions de ce que nous sommes, et dynamiques dans l’annonce de la Bonne Nouvelle par onction de l’Esprit Saint. C’est par la foi que nous sommes au service de la charité et pour l’annonce du Salut promis à tous. Alors nous entendrons le Seigneur nous dire : « serviteur bon et fiable, entre dans la joie de ton maître. »[4]
Père Greg BELLUT
Curé de St Charles Borromée
[1]&34-35 Dieu est amour
[2]P 100 un lien si fort – Etienne Grieu citant J. N. Colins Diakonia
[3]&36 Dieu est amour
[4]Mt 25