‘La conduite du Seigneur n’est pas la bonne’.
Parfois dans notre histoire, et dans celle de nos frères, nous voulons remettre en question le plan de Dieu. L’obscurantisme des techniques médicales qui refusent la lumière de la vérité entre dans ce champ d’errance qui éloigne l’homme de son Créateur.
La Procréation médicalement assistée, plus connue sous son abréviation PMA, consiste à combattre l’infertilité des couples par des techniques médicales qui déconnectent l’acte sexuel de la procréation. Il s’agit, au moyen d’une insémination artificielle, de réaliser une fécondation dans une vision clairement eugénique et une instrumentalisation de la vie. La différence avec la gestation pour autrui (GPA) est majeure. Celle-ci loue le ventre d’une femme pour porter l’enfant d’un couple ce qui compromet gravement la dignité de l’homme dans une forme d’esclavage technique induit. En cela la GPA est un crime contre l’humanité et n’admet aucune justification qui puisse lui donner une once de légitimité. Aux yeux de Dieu et du croyant, la GPA est l’abomination de la désolation. Y recourir est perte d’âme dans la marchandisation de la vie et le mépris de la fraternité.
La PMA est dans une logique de technicité à outrance, sélectionnant ce qui selon ses critères valent une bonne vie et ce qui ne doit pas être. D’autre part, les demandes à la source de la PMA sont en soi déjà discutable. Parce que la vie d’un enfant procréé au sein du couple par des techniques peu avouables est plus importante que l’adoption de milliers d’enfants abandonnés dans le monde ? Ou que la générosité d’un couple peut transcender la filiation pour lui donner une générosité de la vie autrement ? Hélas la perversion spirituelle est déjà une remise en question de notre vocation d’enfants de Dieu et l’enfouir dans l’esprit du monde en voulant prendre en main sa propre histoire et en mettant Dieu lointain et entre parenthèse. Le discernement demande l’intelligence de la foi pour avoir la sagesse des décisions et non la folie de désirs loin de Dieu.
Il faut noter aussi dans la vie de la cité, une forme de racisme idéologique qui en imposant le politiquement correct voudrait que nous soyons sur une même pensée et dévaloriserait ceux qui n’optent pas pour sa culture de mort. Dans la société civile, heureusement, se trouvent des résistants qui redisent l’inanité de la pensée unique. Quant à nous, fils de lumière, nous sommes appelés à avoir une attitude prophétique qui demande, dans la logique de l’appartenance à Dieu, d’annoncer une culture de vie. « C’est un grave devoir de conscience de ne pas collaborer, même formellement, à des pratiques qui, bien qu’admises par la législation civile, sont en contraste avec la Loi de Dieu. En effet, cette collaboration ne peut jamais être justifiée, ni en invoquant le respect de la liberté d’autrui, ni en prétextant que la loi civile la prévoit et la requiert. »[i] Le primat de la vie nous appelle à refuser la culture de mort et ses techniques qui promeuvent une marchandisation à outrance de la procréation.
Il nous faut souligner que la PMA est une erreur objective de la fécondité. « L’homme est appelé à une plénitude de vie qui va bien au-delà des dimensions de son existence sur terre, puisqu’elle est la participation à la vie même de Dieu. »[ii] La conformité de notre vie à la Parole de Dieu est un témoignage éclatant de la beauté de la création et de son harmonie. Son utilisation par nous doit correspondre à une gestion responsable et non à un gaspillage des ressources dans un esprit de vandalisme assumé. La seule argumentation stupide de « on peut le faire » ajoutée à l’idiotie d’un « ce n’est que de la technique » dans un mensonge de bonheur calculé à l’aune de désirs perverts n’est qu’une abyssale perte de raison.
Il ne peut y avoir de collaboration dans la pensée de la PMA parmi la communauté des croyants. L’Evangile nous invite à vivre cette dimension prophétique et à prendre nos responsabilités pour dénoncer les errances au nom de la Vérité. Dans un discernement éclairé, nous devons rejeter les franges boueuses de la PMA que sont l’eugénisme et un certain déterminisme de la vie. Plus encore la problématique marchandisation de la vie occulte le don gratuit du souffle sur lequel personne ne peut mettre la main, ni l’enfermer dans un récipient. La nouvelle barbarie, qui consiste à assumer ce qu’ils appellent une modernité qui va dans le sens de l’histoire, dénote l’obscurantisme dans une civilisation qui s’effondre. Contre les ayatollahs de la pensée unique, il nous faut garder l’espérance de la Foi qui se vit dans l’amour et se prolonge dans la vérité. Tout est don, gratuité de Dieu, qui s’invite dans l’histoire des hommes.
Père Greg BELLUT
Curé de l’ensemble paroissial de Joinville-le-Pont
[i] &399 CDSE
[ii] &2 Evangelii Vitae