Christ Roi de l’univers

En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons le Christ Roi de l’univers. Sa royauté n’a rien à voir avec celles de ce monde. Dans nos pays occidentaux, ce mot sonne mal à nos oreilles. Il évoque l’ancien régime avec ses honneurs, ses fastes, son pouvoir absolu. Mais quand nous fêtons le Christ Roi, nous voulons dire autre chose. 

L’Évangile nous montre Jésus devant Pilate au cours de sa Passion. Nous voyons soumis à des accusations et à des moqueries de toutes sortes. On lui reproche de s’être présenté comme roi des juifs. Il devient donc un ennemi de l’empereur César. Il déstabilise l’ordre public. Mais Jésus tient à préciser : Ma royauté ne vient pas de ce monde… Elle n’est pas ici… Et je n’ai aucun garde autour de moi.

Bien sûr, Pilate ne met pas la même chose que Jésus dans ce titre de roi. Pour Pilate, un roi c’est quelqu’un qui a l’autorité sur ces sujets. Pour Jésus, c’est le représentant de Dieu auprès de son peuple. Il est là pour guider son peuple car Dieu seul est Roi. Jésus est un roi  berger de toute l’humanité . Il porte sur chacun un regard rempli de sa tendresse et de son amour. Son royaume passe d’abord par une véritable transfiguration de ceux qui désirent y entrer. 

Si nous voulons que Dieu règne sur nous, nous devons entendre les appels à la conversion qu’il nous adresse. Avec lui, plus rien ne peut être comme avant.  

Aujourd’hui encore, ils sont nombreux ceux qui refusent cette royauté du Christ. On fait tout pour l’effacer en supprimant ses disciples. Dans notre société sécularisée, on le relègue à l’exil, on le ridiculise sur les écrans de télévision et dans les salles de cinéma. Et surtout, nous ne devons pas oublier les très nombreux martyrs dans de nombreux pays du monde. Mais le mal, la violence et la haine n’auront pas le dernier mot. Encore une fois, c’est l’amour qui triomphera.

Il faut le dire et le redire inlassablement : le Royaume de Jésus est là lorsqu’il y a des artisans de paix qui dialoguent, se rencontrent, s’écoutent et se pardonnent. Il est là quand des hommes et des femmes se mettent au service des autres. Cela peut aller jusqu’au don de sa vie. Il est encore là quand nous prions, quand nous construisons l’Église en donnant de notre temps au service de la mission.

Les armes que Jésus utilise pour défendre sa royauté ont pour nom la bienveillance, le regard qui réconforte, la parole qui guérit, la main tendue qui sauve, l’agenouillement qui permet à l’autre de se relever et de se tenir debout. La Royauté que nous fêtons aujourd’hui est donc celle de Jésus qui nous sauve. Il nous sauve en renonçant à se sauver lui-même, à descendre de la Croix ; il nous sauve en prenant avec lui.

Comme celui que nous appelons le bon larron de l’Évangile, nous nous tournons vers la croix de Jésus, nous le supplions : Seigneur Jésus, souviens-toi de moi, souviens toi de nous dans ton Royaume, et nous avons la ferme espérance un jour il nous dira :  Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis.