4ème dimanche de Pâques. Méditation sur les vocations

 « Mis à part pour l’évangile de Dieu »[i]

Temps d’évocation des vocations

En ce dimanche des vocations, tournons-nous avec reconnaissance vers Dieu qui nous envoie des témoins de l’évangile. Par leurs services spécifiques ils annoncent les merveilles du Seigneur. Notre création et toute notre vie sont destinées à recevoir un appel toujours personnel et unique. Ainsi peut-on parler de symphonie des vocations pour le mariage, le célibat consacré, la vie religieuse ou la vie diaconale et sacerdotale. Néanmoins, en ce dimanche, il nous faut davantage appuyer sur la beauté de la vocation des consacrés au Seigneur, comme un appel spécifique mais qui révèle une beauté du service dans le don de leur vie et une disponibilité à la grâce.

1 L’appel à être dans la joie du Seigneur

« Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !» La joie du Seigneur est notre premier appel à vivre notre baptême dans la prière, à travers la réalité du quotidien et dans notre dignité de fils de Dieu. Il nous presse à rendre grâce pour le renouvellement intérieur que nous avons pu vivre en sa présence et les richesses de sa mansuétude[ii]. Il nous apprend à vivre au rythme du temps la patience nécessaire à la fidélité par la persévérance. Il ne s’agit pas de dire oui un jour, mais de renouveler ce oui dans chacun de nos actes. Or nous pouvons connaître l’exaspération de nos clivages, voire une certaine violence intérieure, mais là encore, Il nous fait comprendre que c’est par la douceur que nous Le reconnaîtrons pleinement dans l’amour. Cela demande de vivre le pardon dans la relation, pour ne pas vivre sans espérance, pour ne pas être définitif, mais laisser la place à des changements qui nous font gagner en liberté. Alors nous rendons grâce car nous goûtons au vrai bonheur en sa présence, celui du Royaume. L’Esprit Saint nous guide sur ce chemin d’ajustement à la joie et d’exultation en sa présence, parce qu’Il est Dieu, fidèle à sa promesse, et se révèle être Père pour chacun de nous et frère en humanité pour nous apporter le Salut par la Personne Don. « Éternel est son amour ! »

 La joie de Dieu nous resitue dans notre vocation première, mais nous invite à un dépassement : « mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes ». Mieux vaut être attentifs à l’appel qui monte du cœur et nous fait entendre la voix de l’Esprit Saint plutôt que d’aller dans les séductions du monde et nous laisser happer par le quotidien. Cet appel intérieur nous pousse corps et âme à répondre oui à sa présence, à nous rendre disponibles et à chanter ses louanges. « Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut. » Lorsque Dieu se révèle, j’expérimente sa bonté pour moi et je veux alors crier ma joie de la rencontre. Enfin j’ai reconnu la vérité de l’amour dans la manifestation de sa présence : une vérité qui attend un engagement de ma part pour marcher à sa suite, une vérité qui embrase toute mon existence pour me rendre disponible à l’amour et aller jusqu’au don sincère de moi-même, une vérité enfin qui me fait comprendre le mystère du Verbe incarné et de la joie espérant un amour qui s’accomplit dans le partage du pain et du vin et révèle la communion au corps et au sang du Christ. Partager la joie de l’appel, abreuvé par le témoignage de foi, nous invite à renouveler nos relations fraternelles pour mettre Dieu au cœur de toutes nos rencontres. Car la vie de foi n’est pas un enfermement de la relation entre soi et Dieu. Bien au contraire, c’est une impulsion incitant à la joie dans tous les services que nous pouvons vivre. Certes cela ne se fait pas sans combat, mais il ne faut pas déserter l’appel du Seigneur dans notre vie car, avant tout, c’est un appel à la joie. Si nous pensons en termes humains, dans une perspective bien pauvre de la dimension spirituelle, nous serons engoncés dans la vanité du monde. Or, savoir que Dieu est notre secours nous ouvre à la gratuité de la rencontre fraternelle, en effet nous n’attendons rien des autres, mais nous attendons tout de Dieu.

Sur le chemin de la réalisation de la promesse du Salut, nous voici invités à la joie eucharistique dans la communion que nous devons vivre entre nous, mais aussi dans cette communion que nous vivons avec le Christ notre Sauveur qui transfigure notre corps et notre âme de sa présence. Il nous renouvelle, et nous chantons sa louange car Il vient nous libérer. « Tu es mon Dieu, je te rends grâce, mon Dieu, je t’exalte ! » L’exclamation de joie d’un cœur tourné vers le Seigneur invite à continuer de marcher en confiance avec Lui et de répondre à son appel pour le suivre jusqu’au bout. Une perfection de la foi qui passe par la communion du jeudi saint, comme un partage dans le service, la souffrance du vendredi saint avec le refus de réponse à l’amour, et le silence du samedi saint comme une terre en friche, « une nuit obscure d’angoisses d’amour enflammée… j’allais sans lumière, sans guide que le feu brûlant en mon cœur. »[iii] Ce silence laisse place à la joie pascale d’un cri après la nuit “Il est ressuscité”, nous L’avons vu, nous en sommes témoins. Oui, Dieu tient toujours ses promesses, même lorsque cela nous semble impossibles dans nos logiques humaines. Or, l’appel à Le suivre sur le chemin de la joie est en même temps une belle réalité à vivre au quotidien. Personne n’a dit que c’était facile, ou qu’il n’y aurait pas de croix, mais nous éprouvons une joie intense, dans l’amour vécu et un continuel émerveillement de sa présence dans nos vies.

2 Une joie de Dieu pour aller à l’essentiel

La joie de Dieu en nous peut faire naître un appel à un partage de notre vie pour répondre à son appel profond de Le suivre pour l’honneur de son nom. « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. » Ce n’est peut-être pas dans l’esprit du monde, ni même la pensée contemporaine, voyant les vocations religieuses et sacerdotales comme un manque plutôt qu’une richesse, mais peut-être nous faut il en témoigner avec toujours plus de vigueur. C’est un appel profond à la joie et il touche la conscience de tout notre être pour nous conduire dans ce désir insatiable de la relation à Dieu. Une union des cœurs qui nous fait oublier le monde qui passe pour témoigner du monde qui ne passe pas révélant ainsi l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous à partir d’une expérience spirituelle personnelle. « Cette lumière me guidait, bien mieux que celle de midi, où déjà m’attendait celui que dès longtemps je connaissais. »[iv] Un appel à la béatitude en suivant la Parole du Christ, en agissant, en écoutant la voix du bon pasteur et en laissant le souffle de l’Esprit reconnaître en Lui notre unique bonheur.

2.1 Le sacrement du pardon, une nécessité pour tous

Dans le monde de ce temps, nous devons toujours témoigner de cette joie évangélique sans nous appesantir sur ce qui ne va pas, ni le nier d’ailleurs, mais dans l’abandon à Dieu et la confiance en sa présence dans nos vies. Nous avons à progresser dans l’espérance du Salut. Justement, le sacrement de réconciliation nous aide à retrouver cette profondeur de la joie et sa constance dans nos vies. « La confession fréquente demeure une source privilégiée de sainteté, de paix et de joie. »[v] Nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes appelés à la sainteté, c’est-à-dire à être en communion avec la joie de Dieu par le oui de nos vies. Et ceux qui vivent cet appel, dans la vocation religieuse ou sacerdotale, doivent être attentifs à révéler l’immense amour de Dieu qui demande à chacun d’entre nous de maintenir la relation de l’amour jusqu’au pardon et un prolongement dans la vie d’action de grâce pour tous les bienfaits qu’Il nous prodigue. C’est dans le dynamisme de l’amour à travers la vie de l’Esprit que nous poursuivrons cette exigence de la joie évangélique qui demande certes des renonciations et des abandons, mais aussi d’accueillir la richesse de la relation et de la prolixité du don, en voyant s’accomplir un renouvellement de toute notre vie en sa présence.

Cette découverte de la richesse du pardon doit être aussi dans l’initiation catéchuménale (des non-baptisés) ou catéchétique (des baptisés bébé), suivant les cas, pour exhorter à vivre l’invitation à transformer notre vie par le sacrement de réconciliation. « Il est plus que jamais urgent de faire redécouvrir, à l’intérieur de la formation spirituelle, la beauté et la joie du sacrement de pénitence. Notre culture, en effet, avec le renouveau des formes les plus subtiles d’autojustification, risque de faire perdre le « sens du péché » et, en conséquence, la joie consolante de la demande de pardon[vi] et de la rencontre avec Dieu « riche en miséricorde »[vii]. »[viii] Le chemin de conversion nous implique dans notre vie de foi et dans l’annonce de l’évangile. Ce qui est vrai pour tout fidèle l’est encore plus pour les prêtres, dans la gratuité du don de leur vie et la disponibilité qu’ils montrent à répondre à l’appel de cette soif de Dieu. Une pensée ou une attitude mercenaire consiste à être extérieur au devoir premier d’aimer, d’accompagner les brebis et de s’imprégner de leur odeurs. Il nous faut avoir l’exigence des personnes impliquées dans l’annonce de l’évangile et prêtes à tout donner à la suite du Christ. Un appel particulier pour tous les états de vie chacun selon sa spécificité de son engagement, mais dans une communion d’action pour répondre à l’impératif d’annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations. Tout baptisé, vivant de la vie de l’Esprit, selon sa vocation et son devoir d’état doit annoncer l’évangile avec audace pour le Salut du monde et la joie du partage de l’éternité. La conversion du cœur nous aide à reprendre une saine hiérarchie des valeurs, où ce n’est ni l’avidité, ni l’hédonisme qui sont premier, mais le service du prochain, notamment des plus pauvres et des exclus, et la recherche du bien commun en paix et avec un sens de l’équité pour étoffer la relation fraternelle.

 Cependant, vivre le pardon demande aussi d’être fidèle à tous les sacrements, et commence en famille. « Seul un grand esprit de sacrifice permet de sauvegarder et de perfectionner la communion familiale. Elle exige en effet une ouverture généreuse et prompte de tous et de chacun à la compréhension, à la tolérance, au pardon, à la réconciliation. Aucune famille n’ignore combien l’égoïsme, les dissensions, les tensions, les conflits font violence à la communion familiale et peuvent même parfois l’anéantir. »[ix] La vocation, qu’elle soit dans le couple ou dans la vie consacrée, demande une capacité de sacrifice pour vivre le don jusqu’au bout. Elle exige la capacité de réconcilier les relations abimées et d’apprendre par le témoignage des autres, ce que veut dire aimer jusqu’à savoir renouveler son regard de bienveillance. Cette démarche implique aussi une révision de vie afin de voir sa propre faute, de reconnaître ses torts et de vouloir faire une démarche de réconciliation.

2.2 Une vocation radicale à l’amour par la consécration de sa vie

            « Voyez quel grand amour nous a donné le Père. » Nous trouverons la joie dans la contemplation de l’amour de Dieu et de sa manifestation dans nos vies. Cette promesse prend un tour particulier lorsqu’il s’agit de se mettre à son service, dans la disponibilité de nos vies d’être là, à l’écoute de sa Parole, en compassion avec le cri de ce monde. Simplement être là et rappeler qu’Il nous aime et veut notre Salut. Certes nous devons vivre l’exigence de la vie d’enfants de Dieu et l’appel à rester dans le dynamisme de la vie de l’Esprit, et continuer à rappeler la fidélité de Dieu pour nous et pour tous nos frères. Car la joie de notre appartenance à Dieu introduit à une fidélité féconde. La paternité et la maternité spirituelles, bien que d’un autre ordre, produisent des fruits à nul autre pareils. C’est un appel pour chacun d’entre nous à nous tourner vers « les sommets, d’accepter l’effort des ascensions de l’âme. Nous voulons vous donner cette assurance : … est profonde et libératrice la joie de la Vérité divine reconnue enfin dans l’Église. [x]Cette joie-là vous est proposée. »[xi] C’est en même temps une ascèse pour nous laisser guider par l’Esprit et refuser les pensées contraires au plan de Dieu, si séduisantes mais si dévastatrices. C’est en même temps un chemin de construction intérieure, de liberté et de prise de conscience d’une vérité et elle nous dépasse pour n’être que joie de la rencontre. « Oh nuit qui sus si bien unir, l’Amant avec la bien-aimée, l’amante en l’Amant transformée ! »[xii] L’intensité de la communion nous ouvre à une joie à nulle autre pareille, puisqu’elle est une joie dans l’éternité de Dieu, expérience d’une promesse à réaliser définitivement au jugement dernier. Cette conscience de vouloir intensément Dieu se vit dans la persévérance de l’engagement. En effet, la vérité s’expérimente très concrètement dans ce lien avec « mon Seigneur et mon Dieu ». La connaissance est cette expérience spirituelle qui nous ouvre à la vérité et nous permet de progresser dans l’intelligence de la foi, recherchant sans cesse à unifier notre vie à sa Parole d’amour. « Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. » L’appel à la vie consacrée est un appel à la radicalité de l’amour qui est le cœur même de la paternité et maternité spirituelle.

 2.3 L’appel au sacerdoce, un tremplin pour la joie éternelle

            La joie de Dieu s’expérimente d’une manière particulière dans la vie sacerdotale. L’appel à être prêtre, loin d’être une épreuve, est d’abord une réponse à l’amour de Dieu, une exigence de réponse à l’appel à entrer en profondeur pour se laisser transformer. C’est aussi l’audace d’annoncer la Bonne Nouvelle avec hardiesse dans le dynamisme de l’Esprit. « Je restai là, je m’oubliai, le visage penché sur lui, Tout disparut, je me livrai, j’abandonnai tous mes soucis »[xiii]. Répondre à l’appel de Dieu et se mettre au service des hommes, c’est faire vibrer son cœur aux dimensions du monde et être attentif à toujours être au service du prochain dans le don de sa vie pour Dieu. Une écoute intelligente, fruit de l’Esprit Saint, qui éclaire la conscience droite et nous amène à faire des choix conforment à la volonté de Dieu. « La conscience d’être ministre de Jésus Christ tête et pasteur porte aussi en elle la joie d’avoir reçu de Jésus Christ une grâce particulière : la grâce d’avoir été choisi par le Seigneur comme « instrument vivant » de l’œuvre du salut. Ce choix témoigne de l’amour de Jésus Christ pour le prêtre. Cet amour qui, plus grand que tout autre amour, exige qu’on y réponde. »[xiv] Dans ce monde où la figure du père est si souvent attaquée, que devrions-nous dire de celle du prêtre et des comportements parfois raides, d’autres fois pervers ou bien sans compassion de quelques-uns ? Certes l’excuse donnée est toujours cette réalité de nos limites humaines et de nos faiblesses, mais cela n’est pas suffisant. Si le Christ est vivant, et qu’il transforme notre vie, cela doit se vivre et se voir.

L’impératif du témoignage demande une vigilance de tous les instants pour être à l’écoute de l’Esprit et prier sans cesse, dans une conversion intérieure où rien n’est acquis mais tout est à partager. « Pour que les dons abondants de l’Esprit soient accueillis dans la joie et qu’on les fasse fructifier pour la gloire de Dieu et pour le bien de toute l’Église, il faut d’abord que tous connaissent et discernent leurs charismes personnels et ceux d’autrui. »[xv] La réponse à une vocation, et la vérité du service demande toujours du discernement pour agir avec prudence afin de reconnaître ce que l’Esprit dit à nos communautés et continuer à témoigner avec audace. Il nous faut être des passeurs de la foi, en laissant l’Esprit Saint agir dans notre vie, et recevoir cette joie du vrai visage de Dieu, que nous devons transmettre dans la vérité de nos relations humaines et par la force du don sincère de nous-mêmes, pour accueillir en pleine liberté ce choix de Dieu.

La joie de servir Dieu en tant que berger d’une communauté ecclésiale nous invite à exprimer notre gratitude pour les bienfaits du Seigneur, sans ignorer les difficultés de la tâche, mais en toute occasion saisir les signes de l’Esprit pour agir avec la vertu d’espérance. Comment développer une pédagogie de la rencontre de Dieu à travers l’expérimentation de son amour pour nous ? C’est une question toujours actuelle, de déployer un témoignage qui suscite un questionnement puis une adhésion à l’amour reconnu. Et nous ne sommes pas seuls, avec le Christ qui connaît ses brebis, nous écoutons sa voix et nous marchons dans l’amour parce que nous avons compris que l’acte d’aimer est d’abord et avant tout un service dans le don sincère de soi-même.

Le mystère du verbe incarné nous fait redécouvrir la vocation originelle de l’homme. Il est appelé à l’union avec Dieu dans ce partage du Salut éternel. L’amour est comme un cœur, il a un compartiment qui reçoit et l’autre qui donne. Seule la foi peut nous amener à vivre dans la lumière du Christ cet amour dans le don, afin de témoigner avec courage de l’annonce d’une victoire sur le péché et de la libération de l’homme. L’amour est lieu de service vécu au plus haut point dans le sacerdoce, pour être un autre Christ, dans la vie religieuse, par le service de la charité et l’annonce de la Bonne Nouvelle, et dans le mariage par la spécificité d’un amour sponsal dans la vie de la cité et la participation à sa fécondité, c’est-à-dire le don total de soi pour le bien de l’autre et le bien commun. Mais le prêtre au milieu du peuple de Dieu est amené à le conduire à l’unité de l’amour dans la diversité des charismes pour donner à chacun sa place, et ainsi vivre cette fraternité de telle sorte que nul ne se sente étranger.

3 L’amour, clé d’élection au service de Dieu

« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. » Dans le mystère du Verbe incarné, se révèle le don de sa vie pour l’humanité. Un don total, qui va jusqu’à offrir sa propre vie mais qui se fait dans la connaissance des brebis et du Père, c’est-à-dire des hommes et de Dieu. Un lien permanent de communion avec l’humanité perdue à cause du péché originel, qui a du mal à trouver sa justification dans la Parole, et un Père abandonné par l’infidélité de son peuple et les multiples ruptures d’alliance.

Le Verbe fait chair redit de manière concrète la Parole de Dieu et la vie dans notre humanité, comme un exemple d’une réalité à suivre. C’est un dialogue intime avec Dieu, qui se fait connaître comme amour de vérité pour l’homme. Une vérité vécue à travers le quotidien et le rythme humain, afin de montrer que la sainteté est possible à ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur. Le Christ nous dévoile la grâce de la communion dans le mystère de la Trinité, pour le partager avec l’homme dans une complémentarité : « au cœur de la vie divine existe la communion, le don absolu »[xvi] et nous sommes à notre tour appelés à ce don absolu de notre vie pour la joie du Royaume. L’incarnation du Christ et son sacrifice par la croix, se comprennent non à cause de la résurrection (comme si tout était joué d’avance), mais parce que Dieu est amour et qu’Il cherche sans cesse à renouer la relation avec l’homme dans sa fidélité à la Parole donné.

3.1 L’alliance d’une vocation

L’amour est la clé de compréhension de la révélation et du mystère de l’alliance. Il échappe parfois à toute logique humaine, mais est toujours dans le dessein de Dieu. L’amour de Dieu, accueilli dans notre humanité, est au «centre de la foi chrétienne. » Le don ne peut se comprendre que dans cette dimension particulière de l’amour qui va jusqu’au bout de la relation pour sans cesse se révéler, être vérité. « L’image chrétienne de Dieu, ainsi que l’image de l’homme et de son chemin, qui en découle »[xvii] nous engagent à continuer ce chemin d’exploration de la Parole et d’ingéniosité pour la mettre en pratique, guidés par le souffle de l’Esprit Saint. Il sillonne dans notre cœur la joie de la manifestation de Dieu afin de nous rendre féconds. Par le Christ, l’image de Dieu est à nouveau réhabilitée pour tendre vers la promesse du Salut. « La réalité naît donc de la Parole, comme [créature du Verbe] et tout est appelé à servir la Parole. »[xviii] Or plus nous connaissons la Parole, plus nous nous en nourrissons et plus nous grandissons en confiance dans l’amour de Dieu, ainsi rendus disponibles à son œuvre dans nos vies.

3.2 Une disciple missionnaire, Marie

La vie exemplaire de Marie nous guide et nous fait entrer sur le chemin des disciples. Elle a été un oui permanent à la rencontre du Seigneur. Elle fut la servante par excellence, en disant sa disponibilité et en se mettant à l’humble service du Royaume. Dans la passion du Christ elle a donné un peu d’elle-même, et dans l’événement de la résurrection elle oriente cette joie dans la reconnaissance une fois de plus de la manifestation de Dieu dans la vie des hommes et dans sa propre vie. Elle réalise ce dynamisme de la Parole qui sans cesse nous déplace, nous interroge, nous désarçonne et tout à la fois nous donne une joie intérieure, un repos de l’âme et une confiance en Dieu de plus en plus forte. L’intelligence de la foi se trouve fortifiée par cette parole de vie et continue de nous faire progresser sur le chemin de la vérité. « La réalité humaine, créée par le Verbe, trouve vraiment son plein accomplissement dans la foi obéissante de Marie. De l’Annonciation à la Pentecôte, elle se présente à nous comme la femme totalement disponible à la volonté de Dieu. »[xix] Elle continue d’intercéder pour nous, c’est pourquoi nous la prions encore, et si le Christ nous l’a confiée sur la croix, c’est pour que nous puissions compter sur sa prière pour intercéder auprès de son Fils et nous aider à progresser dans l’aventure spirituelle, au souffle de l’Esprit Saint. Marie a reçu sa vocation de disciple en étant mère du Sauveur.

3.3 Connaître les brebis, sentir leurs odeurs

« Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. » Le Christ nous révèle cette nécessaire mansuétude envers son troupeau. Il le conduit vers sa bergerie avec douceur et compassion, le protégeant des attaques de l’adversaire, sachant avec constance être proche de chacun, lui prodiguant les soins nécessaires pour le remettre sur le chemin de vie. À tous ceux qui s’écartent, Il offre le pardon comme lieu de réconciliation et de renouvellement intérieur pour marcher en sa présence.

Le bon pasteur nous conduit sans cesse dans un même enclos afin de nous rassembler et de faire l’unité dans la communion trinitaire. « La présence du Christ aux hommes de tous les temps se réalise dans son corps qui est l’Église. Pour cela, le Seigneur a promis à ses disciples l’Esprit Saint, qui leur « rappellerait » et leur ferait comprendre ses commandements[xx] et qui serait le principe et la source d’une vie nouvelle dans le monde[xxi]. »[xxii] L’appel à le suivre sur ce chemin d’annonce de la Parole de vie est adressé à toute la communauté des croyants dans le don sincère de soi-même. « Comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; je donne ma vie pour mes brebis ». Il nous faut comprendre que le don de notre vie s’éclaire dans le mystère du Verbe incarné et nous envoie au cœur de ce monde afin de partager cette bonne nouvelle. Or la vie d’envoyé de Dieu est certes un sacrifice, elle connaît des jours où nous portons des croix, mais est avant tout une aventure de bonheur, une expérience de communion et de joie, un mûrissement intérieur vers une intelligence de l’amour de Dieu qui s’expérimente à travers notre histoire. « J’ai fait de toi mon refuge, j’ai dit au Seigneur Tu es mon Dieu, je n’ai pas d’autres bonheur que Toi »[xxiii].

3.4 Synthèse

La présence ce Dieu dans sa Parole demande des témoins. Comme l’avait marqué un ancien archevêque de Paris sur la porte de son bureau, ici « on embauche ». Le fait de scruter les Écritures, de les méditer chaque jour, de les vivre autour de nous, demande que nous soyons envoyés dans ce monde et nourris du corps et du sang du Christ. « L’eucharistie nous ouvre à l’intelligence de la sainte Écriture, comme la sainte Écriture illumine et explique à son tour le mystère eucharistique. En effet, sans la reconnaissance de la présence réelle du Seigneur dans l’eucharistie, l’intelligence de l’Écriture demeure incomplète. »[xxiv] C’est pourquoi il nous faut des pasteurs selon le cœur de Dieu afin de partager la joie de vivre cette relation en Dieu, la joie de partager la Parole de vie, la joie d’orienter notre existence dans ce qui fait sens, le Christ, notre Seigneur. « Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle. En nul autre que lui, il n’y a de salut. »

4 Une paternité spirituelle responsable

Dans cette année de saint Joseph, qui a été aussi l’occasion d’ouvrir une année de la famille pour réfléchir sur Amoris Laetitia et la joie de l’alliance et du mariage, peut-être nous faut-il aussi aborder la question de la paternité spirituelle responsable. Il nous faut des pères qui ne soient pas des mercenaires, mais de vrais bergers qui conduisent le troupeau, dans la communion de l’amour et en vérité avec l’engagement de leur propre vie. Il faut reconnaître que les scandales traversés cette dernière décennie n’ont pas aidé à bien situer la paternité spirituelle et à reconnaître le caractère sacrificiel de la vie du prêtre dans l’offrande de son existence. Plus globalement, la masculinité est attaquée pour être lissée dans une équivalente féminité, pour affirmer que tout est question de genre. À cela, s’ajoute le refus de la complémentarité entre un papa et une maman dans la famille, qui déstabilise un peu plus le fondement anthropologique chrétien. Mais les Écritures nous servent de balises et la prière de direction pour entrer dans ce dialogue avec Dieu et mûrir notre engagement dans la foi afin de retrouver notre vocation d’images de Dieu appelées à la ressemblance.

4.1 Être disponible

Il nous faut comprendre que le premier aspect de la paternité spirituelle est la disponibilité du temps pour annoncer la bonne nouvelle sans négliger son devoir d’état. Or, l’engagement dans le célibat est une consécration de sa vie et une disponibilité de tous ses instants à l’œuvre de Dieu, avec toutefois la vigilance pour ne pas être « mangé » par sa famille ou ses amis. C’est une disponibilité au peuple de Dieu, base du témoignage de vie. « Le célibat doit donc être accueilli dans une décision libre et pleine d’amour, à renouveler continuellement, comme un don inestimable de Dieu, comme un « stimulant de la charité pastorale »[xxv], comme une participation particulière à la paternité de Dieu et à la fécondité de l’Église, comme un témoignage du Royaume eschatologique donné au monde. »[xxvi] Nous marquons cette espérance du Salut en orientant toute notre existence pour l’annonce de l’évangile.

Or la première paternité est bien un engagement total de toute notre personne et un appel à la continence du corps pour révéler la fécondité de l’âme baignée dans la vie de l’Esprit Saint. Cette continence, qui peut être de l’ordre parfois d’un combat spirituel intense et d’autres fois d’une prairie apaisante de bonheur et de communion avec Dieu, instaure aussi le devoir d’une maîtrise de soi qui, dans la relation fraternelle, est toujours de bon aloi. Nous pouvons ainsi habiter une liberté intérieure qui nous donne une maturité propre dans la maîtrise de soi et de l’échange avec les autres. À travers l’engagement du célibat nous répétons la disponibilité à tous, et en même temps, nous révélons une relation gratuite dans le rapport humain, sans attendre de l’autre une satisfaction propre, mais dans un accompagnement personnel, pour amener à Dieu notre Père par le Fils avec la force de l’Esprit. Contrairement à ceux qui s’opposent à cette vie, rappelons que nous ne restons pas au bord de la route : nous marchons avec l’humanité et, par notre disponibilité, nous révélons cette présence de Dieu au monde.

4.2 L’ascèse de la paternité

La notion de « paternité responsable » est développée tout au long d’Humanae Vitae, pour rappeler les parents à l’exercice de leur devoir d’état et du principe de réalité. Cela nécessite, entre autres dans le domaine de la fécondité, une connaissance pour accueillir l’enfant par un choix de vie, et non comme un accident. Néanmoins, il nous faut aussi approfondir le concept de paternité responsable dans la dimension spirituelle, en veillant à observer le cycle de vie afin de ne pas se disperser ni de privilégier tel aspect plutôt que tel autre, et en toute chose suivre le souffle de l’esprit dans le discernement du frère et l’exercice de la vertu de prudence. « La « paternité responsable » est liée à un effort et à un engagement continuels et… elle se réalise au prix d’une ascèse précise. »[xxvii] Ce qui est vrai pour la fécondité naturelle l’est aussi pour la fécondité spirituelle en sachant déléguer les tâches afin de ne pas s’épuiser inutilement comme le rappelle Jethro, le beau-père de Moïse pour rendre justice. Plus proche de nous, ce furent l’interpellation des apôtres sur le délaissement des uns par rapport aux autres et l’institution diaconale afin de remplir tous les aspects du témoignage sans laisser de côté le service de la Parole et d’un autre la responsabilité des veuves et des orphelins de la communauté. L’impératif de l’amour demande la vérité dans tous ses aspects, mais ne demande pas que ce soit la même personne qui porte tout. La capacité à déléguer et à vivre la communion dans la cohésion et le partage des tâches est un véritable service.

Or, il nous faut comprendre la paternité responsable comme une primauté des tâches et l’établissement d’une hiérarchie des valeurs pour la recherche d’un meilleur bien. La difficulté est justement entre deux biens, nécessaires et parfois contradictoires dans l’agenda, de trouver l’ajustement véritable afin de laisser l’évangile nous guider, sans nous épuiser. Une paternité spirituelle responsable nous engage à contempler le Christ et à nous en remettre à sa grâce pour faire tout ce qui est en notre pouvoir et nous abandonner à sa manifestation dans notre vie, sans être propriétaires de ce que nous faisons mais d’humbles serviteurs à la table du maître. Cette vérité d’une paternité spirituelle responsable est « liée à la maturité morale de la personne »[xxviii] et à une certaine capacité de conversion de la mentalité commune pour entrer pleinement dans le dessein de Dieu, sans nous satisfaire d’une culture ou d’une éducation familiale particulière. Toute notre vie doit être orientée par la culture de l’évangile et trouver la primauté de nos actions dans la réalisation de la Parole de Dieu. Quant au reste, ce n’est que du verbiage.

4.3 La paternité spirituelle responsable dans la logique du don

La paternité spirituelle responsable est une vérification d’un amour sponsal tout donné au Christ et à son Église, et une réalisation de notre vocation de serviteurs dans le don de notre vie au service du royaume. Cela demande une authentique vie de prière ancrée dans la méditation de la Parole et une volonté de conversion pour se laisser interpeller par Dieu et par nos frères, afin d’ajuster sans cesse notre vie à la Parole et marcher dans la vérité de nos engagements. Parallèlement il nous faut porter sur notre vie un regard de bienveillance pour faire confiance en Dieu malgré nos limites et compter sur la miséricorde de nos frères, afin de progresser dans nos responsabilités propres. « La paternité responsable comporte encore et surtout un plus profond rapport avec l’ordre moral objectif, établi par Dieu, et dont la conscience droite est la fidèle interprète. Un exercice responsable de la paternité implique » que tous les consacrés dans leur appel particulier « reconnaissent pleinement leurs devoirs envers Dieu, envers eux-mêmes, … envers la société, dans une juste hiérarchie des valeurs. »[xxix] Ce qui est vrai pour la vie conjugale l’est aussi pour la vie des consacrés ou des religieux et la vie sacerdotale : nous devons revoir nos manières d’agir dans cesse pour marcher en vérité sur le chemin de vie, c’est l’histoire d’une conversion permanente et d’une attention à bien être dans la volonté de Dieu à tout instant. Certes on peut le comprendre comme une tension, voire une impossibilité, si l’on met le Christ en dehors de notre vie, mais heureusement pour nous, avec Dieu tout est possible.

La beauté de l’appel ministériel de prêtre n’est pas en termes de pouvoir ou d’élévation sociale, mais bien d’explorateur de la grâce de Dieu dans sa vie et de pédagogue qui montre la vie de Dieu dans toute existence humaine, en permettant à chacun d’en reconnaître les signes. « Le sacerdoce ministériel, en effet, ne signifie pas en soi un degré plus élevé de sainteté par rapport au sacerdoce commun des fidèles ; mais, par le sacerdoce ministériel, les prêtres ont reçu du Christ, par l’Esprit, un don spécifique, afin de pouvoir aider le peuple de Dieu à exercer fidèlement et pleinement le sacerdoce commun qui lui est conféré. »[xxx] C’est un guetteur pour la communauté chrétienne, pour reconnaître les signes de sainteté et les promouvoir dans sa propre vie et celle de ses frères. La paternité spirituelle est de laisser chacun dans une autonomie spirituelle où il puisse croître dans la révélation du Dieu un et trine, et continuer son cheminement spirituel dans le discernement ecclésial. « Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu. »

Synthèse

La visibilité du prêtre comme témoin de communion doit se révéler dans la façon de vivre la joie de son sacerdoce. Car il y a une joie à vivre l’annonce du Royaume. « La vie des prêtres, leur dévouement absolu au peuple de Dieu, leur témoignage de service d’amour pour le Seigneur et son Église – un témoignage marqué du signe de la croix, acceptée dans l’espérance et la joie pascale -, leur concorde fraternelle et leur zèle pour l’évangélisation du monde sont les premiers et les plus convaincants des facteurs de la fécondité des vocations. »[xxxi] La joie de l’évangile se vit à travers l’appel du Seigneur à donner sa vie d’une manière spécifique et unique, pour transmettre la radicalité de l’amour dans le don de toute sa personne. Mais lorsque ce don est fait pour l’amour alors tout est motif de louange, comme nous le montrent les apôtres, dans le martyr ou les guérisons. À travers les prédications et les réalités humaines des divisions, l’amour nous maintient sur un chemin de la rencontre et de la fidélité à son nom.

Il nous faut être attentifs à laisser toutes les vocations éclore au sein de nos familles et savoir que, lorsque Dieu appelle, c’est toujours pour une joie plus grande car ajustée à notre vocation première d’images de Dieu et en résonnance à notre personnalité. Y a-t-il un bon choix, ou sommes-nous appelés à travers les choix de vie à trouver ce qui nous humanise dans cette communion à Dieu ? Penser de manière binaire à la vocation serait une erreur car Dieu appelle chacun selon sa personnalité à faire des choix de vie, avec en exergue la beauté de la vocation de l’annonce de l’évangile à travers le célibat, la simplicité de vie et l’obéissance à la tradition apostolique. Rien ne pourra remplacer cet état de vie, si important pour témoigner de la disponibilité du priant à ceux qui recherchent du sens en demandant du temps. Être à l’écoute et prompts à répondre doit être un des critères fondamental. « Déjà je ne vis plus en moi, et sans mon Dieu, je ne puis vivre ; privé de lui, loin de moi-même, que pourra donc être ma vie ? »[xxxii] Cette vie est au service du frère, pour le bien de l’humanité et la révélation de la lumière du Christ qui vit en moi. Ma vie sera un chant de louange lorsque je mettrai mes pas dans les siens et que je serai disponible dans toutes les tâches pour les brebis, dira le pasteur.

C’est au cœur de la méditation de la Parole de Dieu que nous pouvons recevoir l’orientation de toute notre vie. Le ministère de prêtre est directement lié à la Parole, comme lieu d’enseignement, d’exercice de la charité et de prière. Dieu continue d’agir par sa Parole et notre vocation fait partie de cet appel particulier à la sainteté. Chacun, là où il est, doit contribuer à glorifier Dieu en tous temps et en tous lieux. Cela demande de vivre son appel particulier comme un don, et d’accepter de lâcher prise pour laisser Dieu agir. Dans la vie religieuse et la vie sacerdotale, c’est un appel à témoigner de l’action du Christ dans ce monde par les médiations humaines. Dieu agit lorsque nous aimons en vérité. Nous ne comprenons pas toujours, mais plus nous transmettons la Parole du Christ, plus nous sommes intimement liés à lui, et plus l’Esprit nous inonde de sa grâce.

La vocation sacerdotale nous configure au Christ grand-prêtre et donne à tous nos actes une dimension tout à fait spécifique. « Les prêtres réaliseront cette unité de vie en s’unissant au Christ dans la découverte de la volonté du Père, et dans le don d’eux-mêmes pour le troupeau qui leur est confié[xxxiii]. Assumant ainsi le rôle du bon pasteur, ils trouveront dans l’exercice de la charité pastorale le lien de la perfection sacerdotale qui assure l’unité de leur vie et de leur action. »[xxxiv] L’Église continue d’appeler, il faut laisser notre cœur se laisser séduire par la joie d’une rencontre, par la gratuité de l’amour dans le service radical auprès de tous, et entendre l’Esprit nous appeler pour Le suivre. Les vocations sont l’affaire de tous et ne peuvent être remplacés par des ministères laïcs car, dans l’engagement, il y a un principe de simplicité de vie rarement compatible avec une vie de famille. C’est pourquoi il nous faut être attentifs à ce que l’Église puisse continuer d’étendre le règne du Christ par la générosité du don des vies de ses fils pour l’annonce de l’évangile. Même si cela va à l’encontre de l’esprit du monde, cela reste la volonté de Dieu que de consacrer des personnes à la suite des apôtres afin d’apporter la bonne nouvelle. Prions pour les vocations et développons nos talents pour proposer à chacun de recevoir ce chemin d’exigence.

25 avril 2021 – Père Greg – Curé

Saint Charles Borromée – Joinville-le-Pont

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Sources :

  • [i] Rm 1,1
  • [ii] Disposition morale qui incline à la patience, la douceur et au pardon
  • [iii] Poème nuit obscure – Saint Jean de la Croix p 119 œuvres complètes
  • [iv] ibid
  • [v] Gaudete in Domino – Paul VI
  • [vi] cf. Ps 51/50, 14
  • [vii] Ep 2, 4
  • [viii] &48 Pastores dabo vobis JP II
  • [ix] &21 Familiaris Consortio
  • [x] Gaudium de Veritate Augustin, Confessions, livre X ch 23
  • [xi] Gaudete in Domino op cité
  • [xii] Poème nuit obscure op cité
  • [xiii] Poème nuit obscure – op cité p 121
  • [xiv] &25 Pastores dabo vobis  Jean Paul II
  • [xv] &31 Pastores dabo vobis op cité
  • [xvi] &6 Verbum Domini Benoit XVI
  • [xvii]&1 Deus caritas est – Benoit XVI – précédente citation aussi
  • [xviii] &9 Verbum Domini
  • [xix] &27 Verbum Domini
  • [xx] cf. Jn 14, 26
  • [xxi] cf. Jn 3, 5-8 ; Rm 8, 1-13
  • [xxii] &51 Verbum Domini
  • [xxiii] Ps 15 (16)
  • [xxiv] &55 Verbum Domini
  • [xxv] Conc. œcum. Vat. II, Décret sur le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum ordinis, n. 16.
  • [xxvi] &29 Pastore Dabo Vobis
  • [xxvii] TDC 125-2 JP II traduction Yves Semen
  • [xxviii] TDC 125-4 op cité
  • [xxix] &10 Humanae Vitae – Paul VI
  • [xxx] &17 Pastores dabo vobis Cf. Propositio 7.
  • [xxxi] &41 Pastores dabo vobis
  • [xxxii] Poème Je vis mais sans vivre en moi-même, Saint Jean de la Croix p 135
  • [xxxiii] Cf. 1 Jn 3, 16
  • [xxxiv] &14 presbyterium ordinis – Vatican II