Des Niçois reçus par le pape

Le pape François a reçu, samedi 24 septembre à la mi-journée, une importante délégation de familles en deuil et de victimes de l’attentat du 14 juillet à Nice.

Dans le grand hall de la salle Paul VI au Vatican, le pape a fait part de son émotion :

« C’est une grande émotion pour moi de vous rencontrer, vous qui souffrez dans votre corps ou dans votre âme parce qu’un soir de fête la violence vous a frappés aveuglément, vous ou l’un de vos proches, sans considération d’origine ou de religion. »

Dans son discours, Jorge Bergoglio a renouvelé ses appels au dialogue entre tous, particulièrement entre chrétiens et musulmans. « L’établissement d’un dialogue sincère et de relations fraternelles entre tous, en particulier entre ceux qui confessent un Dieu unique et miséricordieux, est une urgente priorité », a lancé le pape François, avant de se mêler à la foule de ses victimes et des familles en deuil, pour les saluer, les étreindre et parfois les réconforter de quelques mots.

« On ne peut répondre aux assauts du démon que par les œuvres de Dieu »

Environ 180 personnes blessées ou traumatisées dans l’attentat ou bien proches de victimes – 58 familles au total – ont ainsi rencontré le pape. Etaient également présents à Rome quelque 150 soutiens niçois partis en car, ainsi qu’une délégation officielle de l’association interreligieuse « Alpes-Maritimes Fraternité », qui comprend des représentants juifs, musulmans, orthodoxes et protestants.

Cette dimension interreligieuse a été saluée par le pape pour qui « on ne peut répondre aux assauts du démon que par les œuvres de Dieu qui sont pardon, amour et respect du prochain, même s’il est différent ».

Un tiers des victimes mortes à Nice étaient de confession musulmane, a rappelé l’imam Boubekeur Bekri, vice-président du conseil régional du culte musulman dans le sud-est de la France, qui s’est rendu lui aussi à Rome avec une poignée de musulmans. « En tant que musulman et croyant, je pense qu’on est dans le droit fil de la pensée du croyant, de la capacité de converger les uns vers les autres », estimait-il avant la rencontre. M. Bekri a souligné « l’humanisme intense » du pape François, exprimé par exemple lors de sa visite aux réfugiés principalement musulmans sur l’île grecque de Lesbos.

Pierre-Etienne Denis, président de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac) s’est aussi félicité de ce déplacement, y voyant un rendez-vous qui permet de sortir de la solitude et de « progresser vers la résilience » :

« Si on est croyant, c’est une rencontre exceptionnelle [et] si on ne l’est pas, c’est une rencontre avec une autorité morale incontestable, un trésor d’empathie qui transcende les religions. »


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